Résumé :
- Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée depuis 2017 et proche collaborateur d’Emmanuel Macron s’apprête à quitter son poste pour rejoindre la Société Générale.
- Son départ intervient dans un contexte tendu où il est mis en examen pour conflit d’intérêts et refuse de se présenter à une audition parlementaire sur les comptes publics.
- Il devrait prendre la direction de la banque de détail de la Société Générale, sous réserve de validation par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique.
- Emmanuel Macron envisage plusieurs successeurs potentiels, avec en tête de liste Emmanuel Moulin, suivi de Julien Denormandie, Didier Casas et Nicolas Roche.
Un départ qui fait l’effet d’un petit séisme dans les couloirs du pouvoir. Et pour cause : depuis plus d’une décennie, Kohler est bien plus qu’un simple collaborateur pour Emmanuel Macron. Il est sa doublure, son garde-fou, celui qui « contrôle tout et répercute tout », comme le murmurent les initiés. Un tandem qui fonctionnait comme une mécanique bien huilée, bureau contre bureau, d’abord à Bercy puis à l’Élysée.
Mais les temps changent. La machine s’est essoufflée, et l’homme de l’ombre serait « fatigué » d’avoir été au centre de tout. Un épuisement que certains pourraient considérer compréhensible quand on connaît la charge de travail titanesque qui pèse sur les épaules du secrétaire général de l’Élysée, l’un des postes les plus stratégiques de la République.
La nouvelle pose néanmoins question. Car Alexis Kohler n’est pas n’importe qui. Mis en examen en 2022 pour un possible conflit d’intérêts avec l’armateur MSC, il fait actuellement parler de lui en refusant de se présenter devant le Parlement pour une audition sur les comptes publics. Son transfert vers le secteur bancaire devra d’ailleurs recevoir l’aval de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique.
Pour Emmanuel Macron, le défi est désormais de lui trouver un successeur. Une équation complexe qui cristallise toutes les attentions. En pole position : Emmanuel Moulin, l’ancien directeur de cabinet de Bruno Le Maire. Mais d’autres noms circulent, comme celui de Julien Denormandie, fidèle parmi les fidèles du président, ou encore Didier Casas, l’actuel secrétaire général de Bouygues.
Le président semble s’être résigné à ce départ. Une page se tourne. Reste à savoir si ce changement marquera, comme certains l’espèrent, une véritable rupture dans le second mandat d’Emmanuel Macron, ou s’il ne sera qu’un simple jeu de chaises musicales au sommet de l’État.
En attendant, du côté de la Société Générale, on se prépare à accueillir ce haut fonctionnaire au CV long comme le bras (Sciences Po, ENA, ESSEC). Un renfort de poids pour la banque, qui traverse actuellement une période de transformation sous la houlette de son directeur général Slawomir Krupa.
