Résumé :
- En 100 jours depuis l’investiture de Trump, quatre grands milliardaires de la tech (Musk, Bezos, Zuckerberg et Huang) ont perdu collectivement 195 milliards de dollars
- Elon Musk a subi la plus grande perte avec 114 milliards de dollars évaporés, malgré sa position de conseiller à la Maison Blanche
- Les politiques commerciales de Trump, notamment les tarifs de 145% sur les produits chinois et les restrictions d’exportation, ont fortement impacté ces entreprises tech
- Les actions de Tesla, Amazon, Meta et Nvidia ont chuté respectivement de 25%, 21%, 6,5% et 21% depuis le début de l’année
- Cette chute de fortune reflète les tensions entre les ambitions politiques de ces dirigeants et les réalités économiques de la nouvelle administration
La descente aux enfers des fortunes tech
Celui qui a le plus souffert ? Sans surprise, Elon Musk. Le patron de Tesla et conseiller officiel à la Maison Blanche a perdu l’équivalent du PIB d’un petit pays : 114 milliards de dollars se sont volatilisés de sa fortune depuis janvier. Malgré cette chute vertigineuse, il reste l’homme le plus riche du monde avec 335 milliards de dollars.
« Le roi Midas à l’envers » pourrait-on dire, tant sa proximité avec Trump lui a coûté cher. Après avoir essuyé une vague de protestations contre Tesla et des résultats trimestriels décevants, Musk a annoncé qu’il réduirait son implication au sein du bureau DOGE de la Maison Blanche dès le mois de mai.
L’action Tesla, qui avait brièvement bondi après l’élection de Trump dans l’espoir de politiques protectionnistes favorables, s’est effondrée de près de 25% depuis le début de l’année. La concurrence féroce des constructeurs chinois et des marges au plus bas depuis cinq ans n’arrangent rien.
Bezos, Zuckerberg et Huang : personne n’est épargné
Jeff Bezos n’est pas en reste. Le fondateur d’Amazon a vu sa fortune fondre de 36 milliards de dollars depuis l’investiture. La raison ? Son empire commercial est particulièrement vulnérable aux tarifs douaniers de 145% imposés par Trump sur les produits chinois. De nombreux vendeurs sur sa plateforme ont déjà commencé à augmenter leurs prix sur les appareils électroménagers, les en-cas et l’électronique.
Mark Zuckerberg, qui entretenait pourtant des relations notoirement tendues avec Trump avant l’élection, a perdu 22 milliards de dollars. Meta fait face à un procès antitrust gouvernemental qui ne s’est pas évanoui avec l’arrivée de la nouvelle administration. Le PDG a récemment passé plus de 10 heures à témoigner, soumis à un interrogatoire serré par l’avocat principal de la FTC.
Jensen Huang, PDG de Nvidia, complète ce tableau peu reluisant avec une perte de 21,6 milliards de dollars. Bien qu’il n’ait pas assisté personnellement à l’investiture, Nvidia a versé un million de dollars au fonds inaugural. L’action de l’entreprise a chuté de plus de 21% depuis le début de l’année, notamment à cause des restrictions sur les exportations de puces vers la Chine imposées par l’administration Trump. La société a prévenu qu’elle s’attendait à subir un impact de 5,5 milliards de dollars sur ses résultats du premier trimestre.
Une administration qui chamboule l’économie tech
Ce n’est pas un hasard si ces fortunes s’écroulent simultanément. L’administration Trump, avec sa politique agressive de tarifs douaniers, a déclenché une véritable guerre commerciale qui perturbe les marchés financiers mondiaux. Les restrictions sur les exportations technologiques vers la Chine frappent de plein fouet le secteur de l’intelligence artificielle, dont les projets d’infrastructure de plusieurs milliards de dollars sont menacés.
D’autres patrons de la tech ayant assisté à l’investiture, comme Tim Cook d’Apple et Sundar Pichai de Google, ont également vu les actions de leurs entreprises dégringoler (baisse de près de 14% pour Apple et de 15% pour Alphabet cette année).
Pour ne rien arranger, l’Union européenne a averti que les grandes entreprises technologiques américaines pourraient être taxées davantage si les négociations sur les tarifs douaniers échouaient.
Pendant ce temps, la cote de popularité de Trump stagne à 41%, le niveau le plus bas pour un président nouvellement élu à la barre des 100 jours depuis Dwight Eisenhower, encore plus bas que lors de son premier mandat.
Alors que ces milliardaires comptent leurs pertes, une question se pose : la proximité avec le pouvoir valait-elle vraiment ce prix ? Pour l’instant, le pari semble loin d’être gagnant. Et les 100 prochains jours pourraient bien s’avérer tout aussi tumultueux pour ces géants de la tech qui avaient choisi leur camp.