Résumé :
- Apple va autoriser l’utilisation du « tap-to-pay » par des tiers sur iPhone
- Circle permettra bientôt les paiements en USDC via cette technologie
- Cette ouverture fait suite à des pressions réglementaires européennes
- Le système sera initialement disponible dans 7 pays, hors UE
Apple s’apprête à ouvrir sa technologie « tap-to-pay » à des acteurs tiers, et Circle, l’émetteur de l’USDC, est déjà sur les starting-blocks. Cette décision pourrait bouleverser le paysage des paiements en cryptomonnaies. Les utilisateurs d’iPhone pourraient bientôt avoir la possibilité de régler leurs achats en stablecoins d’un simple geste, marquant ainsi une étape cruciale dans l’adoption grand public des cryptomonnaies.
Dans un mouvement qui pourrait redéfinir l’intersection entre la technologie mobile et la finance décentralisée, Apple s’apprête à ouvrir les portes de son système « tap-to-pay » à des acteurs tiers. Cette décision, fruit de pressions réglementaires européennes, marque un tournant dans la stratégie habituellement restrictive d’Apple concernant ses technologies de paiement. Parmi les premiers à saisir cette opportunité, Circle, l’entreprise derrière l’USDC, le deuxième stablecoin le plus capitalisé du marché, se positionne pour intégrer cette fonctionnalité, promettant ainsi une nouvelle ère pour les paiements en cryptomonnaies au quotidien.
L’ouverture d’Apple : un changement de paradigme
La décision d’Apple d’autoriser des acteurs tiers à exploiter sa technologie « tap-to-pay » sur iPhone représente un virage stratégique majeur pour la firme de Cupertino. Jusqu’à présent, seuls quelques partenaires triés sur le volet, principalement des banques et des sociétés financières établies comme Adyen, Revolut, ou Worldline, avaient le privilège d’accéder à cette fonctionnalité prisée.
Ce revirement intervient dans un contexte de pression croissante de la part des régulateurs, en particulier ceux de l’Union européenne. Ces derniers, ainsi que diverses organisations non gouvernementales, ont pointé du doigt les pratiques d’Apple, les jugeant potentiellement anticoncurrentielles. Face à ces accusations et pour éviter d’éventuelles sanctions, Apple a finalement cédé, annonçant l’ouverture de son système dans les semaines à venir.
Cependant, cette ouverture ne sera pas sans conditions. Apple exigera des entreprises souhaitant intégrer le « tap-to-pay » la signature d’un accord commercial, assorti de « frais associés ». De plus, le déploiement se fera de manière progressive et géographiquement limitée dans un premier temps. Les pays concernés seront l’Australie, le Brésil, le Canada, le Japon, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et les États-Unis. Fait notable, l’Union européenne, pourtant à l’origine des pressions ayant mené à cette décision, ne figure pas dans cette première liste de déploiement.
Cette stratégie d’Apple soulève des questions quant à son véritable engagement envers l’ouverture de son écosystème. D’une part, l’entreprise semble répondre aux préoccupations des régulateurs en matière de concurrence. D’autre part, les conditions imposées et la limitation géographique initiale suggèrent une approche prudente, voire réticente, de la part du géant technologique.
Circle à l’avant-garde de l’adoption crypto
Dans ce contexte d’ouverture, Circle, l’entreprise à l’origine de l’USD Coin (USDC), s’est rapidement positionnée comme pionnière. Jeremy Allaire, le président-directeur général de Circle, a fait une annonce retentissante sur la plateforme X (anciennement Twitter), révélant que les utilisateurs d’iPhone auraient bientôt la possibilité d’utiliser le « tap-to-pay » pour effectuer des paiements en USDC.
Tap to pay using USDC on iPhones incoming soon. Wallet devs, start your engines. https://t.co/D6lsj4saMS
— Jeremy Allaire – jda.eth / jdallaire.sol (@jerallaire) August 14, 2024
Cette intégration promet de révolutionner la manière dont les consommateurs interagissent avec les cryptomonnaies au quotidien. Le système envisagé par Circle permettrait à un point de vente d’indiquer à un iPhone l’adresse blockchain sur laquelle il acceptera les USDC, ainsi que le montant à payer. L’utilisateur pourrait alors confirmer le paiement via des méthodes de sécurité familières, telles que FaceID, avant d’initier la transaction sur la blockchain.
Jeremy Allaire a souligné les avantages potentiels de cette intégration, notamment en combinaison avec des réseaux blockchain performants et à faibles frais. Selon lui, cela pourrait ouvrir « une voie puissante pour les paiements USDC directs aux commerçants ». Cette perspective promet non seulement de simplifier les transactions en cryptomonnaies, mais aussi de les rendre aussi intuitives et rapides que les paiements traditionnels par carte bancaire.
Impact potentiel sur l’écosystème crypto
L’intégration du « tap-to-pay » par Circle pourrait avoir des répercussions bien au-delà des simples paiements en USDC. Jeremy Allaire estime que cette ouverture technologique sera bénéfique pour l’ensemble de l’écosystème crypto, avec des implications particulières pour les jetons non fongibles (NFT) et les stablecoins en général.
Dans le domaine des NFT, on pourrait envisager l’utilisation de cette technologie pour faciliter l’accès à des événements ou services. Par exemple, un NFT servant de billet pour un concert pourrait être vérifié et validé d’un simple tap du téléphone à l’entrée de la salle, fusionnant ainsi le monde numérique des actifs blockchain avec les interactions physiques du quotidien.
Pour les stablecoins, cette intégration pourrait représenter un pas de géant vers leur adoption massive. En rendant les paiements en stablecoins aussi simples et rapides que ceux en monnaie fiduciaire, on pourrait assister à une augmentation significative de leur utilisation dans le commerce de détail.
Cependant, il est important de noter que pour le moment, Circle est le seul acteur du monde des cryptomonnaies à avoir annoncé son intention d’exploiter le « tap-to-pay » d’Apple. Cette situation pourrait évoluer rapidement, car d’autres entreprises du secteur sont susceptibles de suivre le mouvement, cherchant à ne pas manquer cette opportunité d’intégration plus profonde dans l’écosystème des paiements mobiles.