Résumé :
- Encours total de 956 milliards d’euros (+2,2%), représentant 15% du patrimoine financier des ménages
- Collecte en net ralentissement : 20 milliards d’euros de flux nets, en 3e position après l’assurance-vie et les comptes à terme
- Rendements en baisse progressive : Le Livret A et LDDS passeront à 1,70% en août 2025 (contre 3% actuellement), le LEP à 2,70% (contre 3,5%)
- Soutien historique au logement social : 20,8 milliards de prêts accordés, finançant 107 804 nouveaux logements (+29%)
- Le LEP poursuit sa progression mais reste sous-exploité avec seulement 38% des 19 millions d’éligibles qui en détiennent un
Une collecte qui marque le pas après deux années exceptionnelles
Les flux nets vers l’épargne réglementée s’établissent à 20 milliards d’euros en 2024, se positionnant en troisième place derrière l’assurance-vie et les comptes à terme. Cette performance, bien qu’honorable, traduit une normalisation après les collectes records de 2022-2023.
Le Livret A, détenu par 83% des Français, enregistre une collecte nette de 15 milliards d’euros, portant son encours à 432 milliards. Si ce résultat reste solide, il représente néanmoins un net ralentissement par rapport aux 28 milliards collectés en moyenne entre 2020 et 2023. Les versements ont sensiblement diminué tandis que les retraits augmentaient, signe d’une utilisation plus active de cette épargne de précaution.

Le LEP poursuit sa démocratisation malgré un essoufflement
Le Livret d’Épargne Populaire confirme son attractivité avec près de 12 millions de détenteurs (+1 million en un an) et 82,1 milliards d’euros d’encours. Toutefois, la collecte nette fléchit à 5,6 milliards contre 16,6 milliards en 2023. Les retraits ont bondi de 42%, témoignant des besoins de trésorerie des ménages modestes face à l’inflation persistante.
Malgré un taux qui passera à 2,7% en août 2025, le LEP reste sous-utilisé : seuls 38% des 19 millions de ménages éligibles en détiennent un. Les professions intermédiaires et les jeunes actifs demeurent particulièrement sous-représentés.

Le PEL en décrue structurelle
Le Plan d’Épargne-Logement poursuit sa trajectoire descendante avec une décollecte record de 37,7 milliards d’euros. Avec seulement 9 millions de plans actifs (-9%) et 226 milliards d’encours (-12%), le PEL peine à retrouver sa vocation première de financement immobilier, malgré des taux de liquidation redevenus compétitifs face aux crédits du marché.
Des rendements en baisse : une protection très relative face à l’inflation
La normalisation des taux se poursuit avec le Livret A et le LDDS qui passeront à 1,70% en août 2025. Si ces niveaux restent théoriquement supérieurs à une inflation attendue autour de 1%, les épargnants voient leurs rendements réels s’amenuiser considérablement par rapport aux années précédentes.
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Le maintien d’un taux d’épargne élevé s’explique davantage par les incertitudes économiques et le besoin de reconstituer une épargne de précaution érodée par l’inflation que par l’attractivité intrinsèque des rendements proposés.
Un financement record de l’économie sociale
Point positif majeur : les fonds collectés ont permis un soutien historique au logement social avec 20,8 milliards d’euros de prêts accordés, finançant 107 804 nouveaux logements (+29%). La transition écologique bénéficie également de 9,6 milliards de financements, tandis que les PME continuent d’accéder à des conditions de crédit favorables avec 117 milliards de nouveaux prêts.
L’épargne réglementée démontre ainsi sa résilience et son utilité sociale, même si son attractivité financière s’érode progressivement. Elle reste un instrument privilégié de précaution pour les ménages et un outil essentiel de financement de l’intérêt général, confirmant sa place singulière dans le paysage financier français.