Résumé :
- Le Livret A a enregistré sa pire performance depuis 2009 avec 200 millions d’euros de retraits nets en avril 2025, les Français ayant davantage retiré que déposé d’argent.
- La chute du taux de 3% à 2,4% en février 2025 a rendu le Livret A moins attractif, une nouvelle baisse à 1,6-1,7% étant attendue en août.
- Sur les quatre premiers mois de 2025, seulement 3,6 milliards d’euros ont été collectés contre 11,3 milliards sur la même période en 2024.
- Avec des rendements moyens de 2,6%, l’assurance vie attire les épargnants qui désertent massivement les livrets réglementés.
- Paradoxalement, les encours du Livret A atteignent 444 milliards d’euros, un niveau historique qui témoigne de l’inertie des habitudes d’épargne françaises.
Livre A : Une débâcle historique qui fait trembler Bercy
Pour la première fois depuis 2009, souvenez-vous, l’année où la planète financière vacillait encore sur ses bases, le sacro-saint Livret A a vécu un mois d’avril catastrophique.
200 millions d’euros ! C’est le montant net que les Français ont retiré de leurs Livrets A en avril 2025. Autrement dit, ils ont davantage pioché dans leur épargne qu’ils n’y ont versé d’argent. Du jamais vu depuis seize ans, à l’exception d’un seul précédent en avril 2015, mais qui ne représentait « que » 100 millions d’euros de décollecte.
Le coupable ? Un taux qui ne fait plus rêver personne
Souvenez-vous de février dernier. Alors que la plupart d’entre nous étions encore dans les bonnes résolutions de début d’année, une nouvelle est tombée comme un couperet : le taux du Livret A chutait de 3% à 2,4%. Une baisse qui, sur le papier, peut sembler anodine, mais qui dans les faits a provoqué un véritable séisme.
Car soyons honnêtes, avec un taux à 2,4%, le Livret A ne fait plus vibrer grand monde. Quand on sait que l’assurance vie propose des rendements moyens autour de 2,6%, et que certains placements affichent des performances bien supérieures, on comprend mieux pourquoi les Français ont commencé à bouder leur épargne de papa.
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L’hémorragie des livrets qui s’accélère dangereusement
Les spécialistes ne s’y trompent pas : cette désaffection n’est pas un accident de parcours. Sur les quatre premiers mois de 2025, la collecte cumulée des Livrets A et LDDS s’élève à seulement 3,6 milliards d’euros. Un chiffre qui donne le vertige quand on le compare aux 11,3 milliards collectés sur la même période l’année dernière.
Mais le plus saisissant dans cette histoire, c’est que malgré cette hémorragie, les encours du Livret A continuent de battre des records historiques. 444 milliards d’euros dorment encore sur ces comptes, auxquels s’ajoutent 162,7 milliards sur les LDDS. Un paradoxe qui illustre parfaitement l’inertie des habitudes françaises en matière d’épargne.
Le LEP dans la même galère
Et comme un malheur n’arrive jamais seul, le Livret d’épargne populaire (LEP), censé aider les ménages les plus modestes, a lui aussi vécu un mois d’avril cauchemardesque. 1,96 milliard d’euros de décollecte ! Sept fois plus qu’en avril 2024.
Certes, le mois d’avril est traditionnellement difficile pour ce livret à cause des vérifications annuelles de ressources. Mais cette fois, l’ampleur du phénomène suggère que même les ménages modestes ont préféré retirer leur argent plutôt que de le laisser stagner.
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L’assurance vie vs le Livret A
Pendant que les livrets réglementés vivent leur pire cauchemar, l’assurance vie jubile. En mars dernier, elle a engrangé des cotisations records, profitant pleinement de la désaffection pour les placements traditionnels.
Et on comprend pourquoi : avec des taux moyens de 2,6% en 2024 contre 2,4% pour le Livret A aujourd’hui, le calcul est vite fait. Sans compter les avantages fiscaux que peut offrir l’assurance vie sur le long terme.
Mais attention, car le pire est peut-être à venir. Les économistes prévoient une nouvelle baisse du taux du Livret A au 1er août prochain. Les projections les plus pessimistes évoquent un taux qui pourrait descendre jusqu’à 1,6%, voire 1,7%.
Un Livret A à moins de 2% dans un contexte où l’inflation, même maîtrisée, grignote le pouvoir d’achat. C’est tout simplement la garantie de voir son épargne fondre comme neige au soleil.
Un réveil brutal pour les épargnants français
Cette crise du Livret A marque peut-être un tournant dans les habitudes d’épargne des Français. Fini le temps où l’on pouvait se contenter de laisser dormir son argent sur un livret en espérant qu’il se multiplierait tout seul.
Désormais, les épargnants vont devoir faire preuve de plus d’audace et de créativité pour faire fructifier leur pécule. L’assurance vie, les marchés financiers, l’immobilier… toutes les options sont sur la table pour échapper à la médiocrité du Livret A.
