Résumé :
- Revolut dénonce l’inefficacité de Meta dans la lutte contre la fraude
- 62% des escroqueries signalées sur Revolut proviennent des plateformes Meta
- La banque en ligne réclame que Meta indemnise directement les victimes
- Le récent partenariat de Meta avec des banques britanniques est jugé insuffisant
L’ampleur du problème
Les chiffres sont alarmants. Selon le dernier rapport de Revolut sur la sécurité des consommateurs, 62% des fraudes signalées par ses utilisateurs trouvent leur origine sur les plateformes de Meta. Facebook se taille la part du lion avec 39% des escroqueries à l’échelle mondiale, suivi de près par WhatsApp qui représente 18% des cas. En France, la situation n’est guère plus reluisante, avec 28% des fraudes attribuées à Facebook.
Ces statistiques mettent en lumière l’ampleur du défi auquel sont confrontés les utilisateurs de Revolut. Chaque jour, des clients voient leurs économies s’envoler, victimes d’arnaques sophistiquées qui exploitent la confiance instaurée par les réseaux sociaux.
La réponse insuffisante de Meta
Face à cette crise, Meta a récemment annoncé un partenariat avec deux banques britanniques, NatWest et Metro Bank. L’objectif ? Mettre en place un cadre de partage de données pour prévenir les fraudes. Mais pour Revolut, cette initiative n’est qu’un « pansement sur une jambe de bois ».
Woody Malouf, responsable de la lutte contre la criminalité financière chez Revolut, ne mâche pas ses mots :
« Ces plateformes ne partagent aucune responsabilité dans le remboursement des victimes, et n’ont donc aucune incitation à agir. Un engagement au partage de données, bien que nécessaire, est tout simplement insuffisant. »
L’appel de Revolut pour une plus grande responsabilité
La fintech britannique ne se contente pas de critiquer. Elle propose une solution radicale : que Meta compense directement les victimes de fraudes survenues sur ses plateformes. Cette demande s’inscrit dans un contexte où de nouvelles réglementations britanniques, entrant en vigueur le 7 octobre 2024, obligeront les banques et les entreprises de paiement à indemniser les victimes de certaines fraudes jusqu’à 85 000 livres sterling.
Revolut calls for @Facebook and @Instagram’s owner @Meta to share reimbursement of fraud victims (a thread) pic.twitter.com/qRx0eaPZDO
— Revolut (@RevolutApp) October 3, 2024
Revolut argue que si les institutions financières sont tenues responsables, les géants de la tech devraient l’être aussi. « Meta et les autres plateformes doivent aussi s’engager à soutenir les victimes, comme le font les institutions financières », insiste Woody Malouf.
Cette prise de position de Revolut pourrait bien marquer un tournant dans la lutte contre la cybercriminalité. En exigeant que Meta assume une responsabilité financière directe, la fintech espère créer un précédent qui forcerait les plateformes de médias sociaux à redoubler d’efforts dans la prévention des fraudes.
L’issue de ce bras de fer entre Revolut et Meta pourrait avoir des répercussions majeures sur l’ensemble de l’écosystème numérique. Si les géants de la tech sont contraints de rembourser les victimes de fraudes, cela pourrait entraîner une refonte complète de leurs politiques de sécurité et de modération de contenu.
En attendant, les utilisateurs sont encouragés à rester vigilants et à signaler toute activité suspecte. La bataille contre la fraude en ligne est loin d’être terminée, mais l’initiative de Revolut pourrait bien être le catalyseur d’un changement radical dans la manière dont nous appréhendons la sécurité sur internet.