Résumé :
- Jensen Huang, PDG de Nvidia, rencontrera Donald Trump à la Maison Blanche avant de se rendre en Chine pour des discussions avec les plus hauts dirigeants chinois, dont le Premier ministre Li Qiang
- Les sanctions américaines d’avril ont coûté 2,5 milliards de dollars à Nvidia au premier trimestre, avec 8 milliards de dollars de pertes anticipées au deuxième trimestre
- Nvidia prépare le lancement en septembre d’une puce IA modifiée (version du Blackwell RTX Pro 6000) conforme aux restrictions américaines pour reconquérir le marché chinois
- La Chine représente 17,1 milliards de dollars de revenus pour Nvidia (13% du total), mais la part de marché de l’entreprise a chuté de 95% à 50% en quatre ans
- Nvidia franchit les 4 000 milliards de dollars de valorisation boursière, consolidant son statut de géant technologique malgré les tensions commerciales sino-américaines
Jensen Huang, patron de Nvidia, rencontrera Donald Trump à la Maison Blanche ce jeudi, quelques heures avant son départ pour la Chine. Cette séquence diplomatique intervient au moment où le géant des puces franchit un cap historique avec une valorisation dépassant les 4 000 milliards de dollars pour la première fois.
Le dirigeant de 61 ans prévoit de participer à l’International Supply Chain Expo de Pékin dès mercredi prochain. Son agenda prévoit des entretiens avec les plus hauts responsables chinois, notamment le Premier ministre Li Qiang – qui serait le dirigeant chinois le plus haut placé qu’il ait jamais rencontré – et le vice-Premier ministre He Lifeng.
Les pertes colossales de Nvidia liées aux sanctions
Les restrictions commerciales imposées par l’administration Trump en avril ont bouleversé les activités de Nvidia en Chine. L’interdiction de vendre la puce H20, spécialement conçue pour le marché chinois, a généré des pertes de 2,5 milliards de dollars au premier trimestre. La facture s’alourdit pour le deuxième trimestre avec 8 milliards de dollars de manque à gagner anticipés.
La Chine demeure pourtant un marché crucial pour Nvidia, générant 17,1 milliards de dollars de revenus annuels, soit 13% du chiffre d’affaires total. Quatrième marché mondial pour l’entreprise, le pays représente un enjeu stratégique que Huang refuse d’abandonner malgré les tensions géopolitiques.
La part de marché de Nvidia en Chine s’est effondrée, passant de 95% il y a quatre ans à 50% aujourd’hui. Jensen Huang a qualifié ces contrôles à l’exportation d' »échec » lors du salon Computex de Taïwan en mai, estimant qu’ils ont accéléré le développement de solutions chinoises concurrentes.
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Une nouvelle puce Nvidia adaptée aux restrictions
Face à cette situation, Nvidia prépare le lancement d’une puce IA inédite dès septembre, spécialement conçue pour respecter la réglementation américaine. Cette version modifiée du processeur Blackwell RTX Pro 6000 sera dépourvue des technologies les plus sensibles, notamment la mémoire haute bande passante et le système NVLink d’interconnexion rapide.
Les clients chinois testent déjà des échantillons et manifestent leur intérêt pour des commandes substantielles. Toutefois, les ventes ne débuteront qu’après septembre, Nvidia attendant les garanties de Washington pour éviter une nouvelle interdiction rapide.
Les géants technologiques chinois Alibaba, ByteDance et Tencent explorent parallèlement des alternatives locales, souhaitant s’affranchir de leur dépendance aux technologies américaines. Cette prudence s’explique par les incertitudes politiques persistantes entre les deux superpuissances.
Un équilibre géopolitique délicat
Jensen Huang intensifie son rôle diplomatique, naviguant entre les capitales américaine et chinoise pour préserver les intérêts de son entreprise. Le dirigeant de Nvidia s’efforce de maintenir l’accès à un marché chinois de l’intelligence artificielle évalué à 50 milliards de dollars dans un futur proche.
Cette mission intervient alors que les relations américano-chinoises connaissent une amélioration relative, contribuant au rebond du titre Nvidia après les turbulences liées au durcissement des sanctions. L’entreprise a choisi de ne plus inclure le marché chinois dans ses prévisions financières.
La réussite de cette approche diplomatique déterminera la capacité de Nvidia à maintenir sa position sur un marché stratégique, tout en respectant les contraintes imposées par son gouvernement.
