Résumé :
- Renault investit 75 millions de dollars dans Wandercraft, startup française spécialisée dans les exosquelettes et robots humanoïdes, portant le financement total à 150 millions de dollars
- Il s’agit d’un partenariat stratégique pour développer Calvin, un robot humanoïde destiné aux tâches industrielles dangereuses, qui sera déployé dans les usines Renault dans les prochains mois
- Wandercraft commercialise déjà l’Atalante X, un exosquelette à 200 000€ permettant aux paralysés de remarcher (110 unités vendues), et lancera Eve en 2026, une version grand public à 92 000$
- L’objectif est ambitieux : produire plus de 1000 exosquelettes par an en s’appuyant sur l’expertise de Renault pour réduire les coûts au niveau d’une voiture milieu de gamme
- Wandercraft a montré une croissance fulgurante avec des revenus multipliés par 10 en 3 ans et des perspectives de milliers de commandes, positionnant l’alliance franco-française face aux géants américains et chinois
Un chèque à 75 millions qui fait trembler la concurrence
Le constructeur automobile français Renault vient de frapper un grand coup en menant une levée de fonds monumentale de 75 millions de dollars pour Wandercraft. Cette startup parisienne, qui développe depuis 2012 des exosquelettes révolutionnaires, voit ainsi son trésor de guerre grimper à près de 150 millions de dollars au total.
Mais pourquoi Renault sort-il le chéquier ? La réponse tient en un mot : Calvin. Ce robot humanoïde nouvelle génération promet de bouleverser les chaînes de production. « Notre objectif est de permettre des tâches impossibles à réaliser », explique Jean-Louis Constanza, cofondateur de Wandercraft. Dans les usines Renault, Calvin s’attaquera aux missions les plus périlleuses et éreintantes, libérant les ouvriers pour des activités à plus forte valeur ajoutée.
Des exosquelettes qui redonnent espoir (et qui cartonnent)
Avant de conquérir les usines, Wandercraft a déjà fait ses preuves dans le médical. Son exosquelette phare, l’Atalante X, permet aux personnes paralysées de remarcher sans béquilles ni déambulateur. Vendu 200 000 euros pièce, il équipe déjà 110 centres de rééducation, principalement en France mais avec une croissance fulgurante aux États-Unis.
Le moment fort ? Kevin Piette, joueur de tennis paraplégique, marchant avec la flamme olympique lors des JO de Paris 2024 grâce à Eve, la version allégée de l’exosquelette. Cette prouesse technologique sera commercialisée dès 2026 au prix de 92 000 dollars, entièrement remboursée par l’assurance maladie américaine Medicare.
La recette secrète : l’expertise industrielle de Renault
Face à une concurrence féroce, une douzaine de rivaux en Chine et des géants américains comme Boston Dynamics (valorisé 1,1 milliard de dollars), Wandercraft joue la carte française. « Si Renault nous a choisis, c’est parce que nous ne sommes pas à la traîne face aux États-Unis et à la Chine », assure Constanza.
L’alliance prend tout son sens : Wandercraft apporte sa technologie de pointe, Renault son savoir-faire industriel légendaire. L’objectif ? Produire plus de 1000 exosquelettes par an et faire chuter les prix au niveau d’une « voiture milieu-bas de gamme ».
Thierry Charvet, directeur Industriel de Renault, ne cache pas son enthousiasme : « Ce partenariat stimulera la productivité grâce à la réduction accélérée du temps et des coûts de production. »
Les robots Calvin débarquent dans les usines
Dans les prochains mois, les premières unités de Calvin investiront les chaînes de montage Renault. Ces robots humanoïdes représentent une opportunité colossale sur le marché industriel, actuellement le plus important pour la robotique.
Mais l’ambition va plus loin. Le partenariat prévoit que Renault prenne progressivement en charge la production des robots et exosquelettes de Wandercraft. Une stratégie gagnant-gagnant : Wandercraft bénéficie des économies d’échelle du géant automobile, tandis que Renault s’offre une longueur d’avance dans l’automatisation de ses usines.
Un pari sur l’avenir qui pourrait tout changer
Avec des revenus multipliés par 10 en trois ans et des commandes qui devraient atteindre « des milliers d’unités dans les prochaines années », Wandercraft trace sa route vers le succès. L’entreprise, qui emploie 105 personnes dont 10 aux États-Unis, mise sur cette alliance avec Renault pour passer à la vitesse supérieure.
Ce partenariat dessine les contours de l’usine du futur : des robots qui soulagent les humains des tâches pénibles, des exosquelettes qui redonnent leur autonomie aux personnes handicapées, et une production française qui rivalise avec les géants mondiaux. Une révolution industrielle et sociale qui se joue en ce moment même, dans les laboratoires parisiens de Wandercraft et bientôt dans les usines Renault.