Résumé :
- Goldman Sachs s’apprête à perdre 896 millions de dollars dans la faillite de Northvolt
- La banque américaine détient 19% du capital via ses fonds de private equity
- Northvolt, qui avait levé plus de 15 milliards de dollars, ne dispose plus que de 30 millions en trésorerie
- Une dette de 5,8 milliards de dollars précipite sa chute
L’ascension fulgurante de Northvolt et l’investissement massif de Goldman Sachs
La romance entre Goldman Sachs et Northvolt débute en 2019, lorsque la banque d’investissement prend la tête d’une levée de fonds monumentale de 1 milliard de dollars en série B. Cette opération, menée conjointement avec le géant automobile Volkswagen et conseillée par BNP Paribas, marque le début d’une série d’investissements massifs dans l’entreprise suédoise.
Au fil des années, Goldman Sachs multiplie les tours de table, accumulant les participations jusqu’à détenir 19% du capital de Northvolt. Une confiance qui semblait justifiée : au premier trimestre 2024, les équipes des fonds estimaient que leurs investissements valaient 4,29 fois la mise initiale. Les perspectives étaient si prometteuses que les analystes prévoyaient une progression encore plus importante dans les six mois suivants.
La descente aux enfers de la pépite européenne
Pourtant, derrière cette façade brillante, Northvolt commence à montrer des signes de faiblesse. La start-up, un temps considérée comme la mieux financée du Vieux Continent avec ses 15 milliards de dollars levés, se retrouve rapidement confrontée à une triple crise. La demande en moteurs électriques s’essouffle, un client majeur se retire, et les sources de financement se tarissent.
La situation financière devient rapidement critique. Les chiffres sont vertigineux : alors que l’entreprise croule sous une dette de 5,8 milliards de dollars, sa trésorerie fond comme neige au soleil pour atteindre un niveau alarmant de 30 millions de dollars. Face à cette situation intenable, Peter Carlsson, directeur général et cofondateur de l’entreprise, jette l’éponge et démissionne, portant un coup fatal à la confiance des investisseurs.
Goldman Sachs takes $900mn hit on Northvolt investment https://t.co/rQgiutA5qH
— Financial Times (@FT) November 23, 2024
L’impact pour Goldman Sachs et ses tentatives de sauvetage
La réaction de Goldman Sachs face à ce désastre financier illustre bien l’ampleur de la catastrophe. Plusieurs fonds de private equity de la banque prévoient de déprécier l’intégralité de leur investissement de 896 millions de dollars d’ici la fin de l’année. Une perte sèche qui force la banque à adopter une stratégie de communication axée sur la minimisation des risques.
« Bien que nous soyons un parmi de nombreux investisseurs déçus par cette issue, il s’agissait d’un investissement minoritaire réalisé par le biais de fonds extrêmement diversifiés », tente de rassurer la banque américaine, soulignant que ses « portefeuilles ont des limites de concentration pour réduire les risques. »
Les derniers mois ont vu Goldman Sachs multiplier les efforts pour sauver son investissement. La banque a tenté de coordonner une action de sauvetage, travaillant d’arrache-pied avec les clients de Northvolt, ses prêteurs et ses actionnaires pour trouver des financements d’urgence. Mais comme l’admet la banque dans sa lettre aux investisseurs :
« Malgré nos efforts importants en tant qu’actionnaire minoritaire pour rassembler les différentes parties prenantes, une solution globale n’a pas pu être trouvée. »
Ils ont qu’à faire monter le prix de l’argent avec les stocks qu’ils ont ils pourront éponger leur dette !