Résumé :
- Boeing doit trouver de nouveaux acheteurs pour 50 avions initialement destinés à la Chine, représentant plus d’un milliard de dollars de revenus
- Cette situation est causée par la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, les clients chinois refusant de prendre livraison en raison des tarifs douaniers
- Deux avions déjà terminés ont été renvoyés aux États-Unis, avec un troisième qui devrait suivre
- Malaysia Airlines discute avec Boeing pour reprendre certains créneaux de livraison abandonnés
- Malgré ces difficultés, Boeing a enregistré une hausse de revenus de 18% au premier trimestre 2025
Un casse-tête à plus d’un milliard de dollars
« La Chine est notre seul problème actuellement, » a déclaré sans détour Kelly Ortberg, PDG de Boeing, lors d’une conférence téléphonique sur les résultats du groupe mercredi. Une confession qui en dit long sur l’ampleur du défi.
Ces 50 appareils représentent un enjeu colossal : plus d’un milliard de dollars de revenus sont en jeu. Pour une entreprise qui sort tout juste la tête de l’eau après des années difficiles, le coup est rude.
Le directeur financier Brian West a précisé que la Chine représente environ 10% du carnet de commandes commercial de Boeing. Face à ce revers, l’entreprise cherche activement à rediriger ces appareils vers des marchés à la « demande plus stable ».
Des avions qui font demi-tour
La situation est si tendue que deux avions déjà livrés ont été renvoyés aux États-Unis par les compagnies aériennes chinoises, et un troisième devrait suivre le même chemin. Une humiliation rare dans l’industrie aéronautique, où les livraisons sont généralement l’aboutissement de contrats négociés pendant des années.
Les clients chinois refusent catégoriquement de prendre possession des appareils en raison des droits de douane imposés dans le cadre de la guerre commerciale entre les deux superpuissances.
Une crise qui pourrait faire des heureux
Paradoxalement, les années de retards de livraison accumulés par Boeing pourraient transformer cette crise en opportunité pour d’autres clients.
Malaysia Aviation Group, maison-mère de Malaysia Airlines, a déjà manifesté son intérêt pour récupérer les créneaux de livraison abandonnés par les compagnies chinoises. Son PDG a confirmé aux médias nationaux que des discussions sont en cours avec Boeing.
Boeing garde le cap malgré la tempête
Contre toute attente, ce coup dur n’a pas affecté les résultats trimestriels du constructeur. Boeing a enregistré 19,5 milliards de dollars de revenus au premier trimestre 2025, en hausse de 18% par rapport à l’année précédente.
Les pertes ont également été réduites à 31 millions de dollars, un chiffre encourageant qui témoigne d’un redressement progressif. La bourse a d’ailleurs salué ces résultats, l’action Boeing clôturant en hausse de 6% mercredi.
« Nous avons vraiment bien démarré l’année, et je suis heureux que nous ayons élaboré un plan conservateur qui nous permet de faire face aux tarifs douaniers, » a déclaré Ortberg, visiblement confiant malgré l’adversité.
Reste à savoir combien de temps durera ce bras de fer commercial, et si Boeing parviendra à trouver preneur pour tous ses avions orphelins de client chinois.