Résumé :
- Donald Trump a licencié au moins 12 inspecteurs généraux fédéraux le 24 janvier 2025, invoquant des « changements de priorités »
- Cette décision est contestée juridiquement car elle ne respecte pas le préavis de 30 jours requis par la loi de 1978
- Plusieurs départements majeurs sont touchés, dont l’État, la Défense et l’Agriculture
- Les démocrates, dont Elizabeth Warren, dénoncent une « purge » visant à affaiblir le contrôle du pouvoir exécutif
- Trump assure qu’il nommera des personnes « très bien » pour remplacer les inspecteurs limogés
Une purge nocturne qui fait polémique
Le Bureau du personnel présidentiel de la Maison Blanche a envoyé des courriels de licenciement à de nombreux inspecteurs généraux, citant simplement des « changements de priorités » comme justification. Ces hauts fonctionnaires, chargés de superviser et contrôler l’intégrité des agences gouvernementales, ont été démis de leurs fonctions sans préavis au Congrès.
Parmi les agences touchées figurent les départements d’État, de l’Agriculture, de l’Intérieur, des Transports, du Logement, de l’Éducation, du Travail et de la Défense. L’Agence de protection de l’environnement et l’Administration des petites entreprises sont également concernées.
Une décision contestée juridiquement
Hannibal Ware, président du Conseil des inspecteurs généraux sur l’intégrité et l’efficacité (CIGIE), conteste fermement la légalité de ces licenciements. Dans une lettre adressée à Sergio Gor, directeur du personnel présidentiel, il rappelle que la loi sur les inspecteurs généraux de 1978 exige :
- Un préavis de 30 jours au Congrès
- Une justification détaillée et spécifique pour chaque cas
- Une procédure formelle de révocation
La résistance s’organise
Certains inspecteurs généraux, dont Cardell Richardson Sr. du Département d’État, prévoient d’ignorer leur licenciement et de se présenter au travail. Cette situation inédite pourrait déboucher sur l’une des premières batailles juridiques majeures du nouveau mandat de Trump.
Elizabeth Warren, sénatrice du Massachusetts, qualifie ces licenciements de « purge des surveillants indépendants en pleine nuit » et accuse Trump de « démanteler les contrôles sur son pouvoir ». Le leader démocrate du Sénat, Chuck Schumer, parle quant à lui d’une « purge glaçante » qui viole la loi fédérale.
It’s a purge of independent watchdogs in the middle of the night.
— Elizabeth Warren (@SenWarren) January 25, 2025
Inspectors general are charged with rooting out government waste, fraud, abuse, and preventing misconduct.
President Trump is dismantling checks on his power and paving the way for widespread corruption. https://t.co/mZNGzche7Y
La défense de Trump
Le président maintient sa position, déclarant à bord d’Air Force One que ces licenciements sont « une chose très commune à faire ». Il affirme ne pas connaître personnellement les inspecteurs généraux limogés, mais promet de les remplacer par des personnes « très bien ».
Un précédent inquiétant ?
Cette vague de licenciements rappelle 2020, lorsque Trump avait déjà révoqué cinq inspecteurs généraux. Malgré le renforcement des protections par le Congrès en 2022, limitant l’autorité présidentielle en matière de remplacement des inspecteurs généraux, Trump semble déterminé à remodeler ces organes de contrôle selon ses critères.
Sur les 74 inspecteurs généraux actuels supervisant plus de 14 000 employés, cette purge représente une restructuration majeure du système de surveillance fédéral. L’issue de cette confrontation pourrait redéfinir l’équilibre des pouvoirs au sein du gouvernement américain et la capacité de contrôle des institutions fédérales.