Résumé :
- Kash Patel, fidèle lieutenant de Donald Trump âgé de 44 ans, a été confirmé comme directeur du FBI par un vote serré du Sénat (51-49) le 20 février 2025.
- Ancien procureur fédéral et haut responsable du premier mandat Trump, Patel a promis de « reconstruire la confiance » dans un FBI qu’il accuse d’avoir été politisé.
- Les démocrates s’inquiètent de sa volonté présumée d’utiliser l’agence pour cibler les adversaires politiques de Trump, citant notamment une « liste » de 60 critiques mentionnés dans son livre.
- Après sa confirmation, Patel a lancé un avertissement aux « ennemis » de l’Amérique.
- Cette nomination s’inscrit dans une série de confirmations controversées pour l’administration Trump, dont Tulsi Gabbard aux renseignements et Robert F. Kennedy Jr. à la Santé.
Le résultat du vote, sans grande surprise, s’est déroulé presque parfaitement selon les lignes partisanes. Seules deux sénatrices républicaines, Susan Collins et Lisa Murkowski, ont osé briser les rangs pour s’opposer à cette nomination controversée.
À 44 ans, ce fils d’immigrants indiens et ancien procureur fédéral né à New York devient l’homme fort d’une institution qui compte près de 38 000 agents. Sa nomination intervient après la démission de Christopher Wray, nommé par Trump lors de son premier mandat mais dont les relations avec le président s’étaient considérablement dégradées.
Un parcours marqué par la loyauté envers Trump
Le nouveau directeur n’est pas un novice dans l’administration Trump. Il a occupé plusieurs postes stratégiques durant le premier mandat du président républicain, notamment celui de directeur principal du contre-terrorisme au Conseil de sécurité nationale.
Mais c’est surtout sa fidélité sans faille à Donald Trump qui a suscité l’inquiétude des démocrates. Lors de son audition de confirmation, ses détracteurs ont notamment évoqué une liste de 60 personnes, toutes critiques de Trump, qu’il avait désignées dans son livre de 2022 comme devant être « enquêtées » ou « autrement vilipendées ».
Face à ces accusations, Patel s’est défendu d’avoir une « liste d’ennemis » et a assuré devant la commission judiciaire du Sénat qu’il souhaitait simplement que les contrevenants à la loi soient traduits en justice. « Tous les employés du FBI seront protégés contre les représailles politiques », a-t-il promis.
Moments ago in the Oval Office.
— Dan Scavino (@Scavino47) February 21, 2025
Congratulations to the Ninth Director of the Federal Bureau of Investigation, Kash Patel.
President Trump has officially signed the commission…
Follow Kash on his new 𝕏 account: @FBIDirectorKash. pic.twitter.com/qcRqxE20d1
Des réactions diamétralement opposées
Sans surprise, les réactions à cette nomination reflètent la polarisation extrême de la vie politique américaine.
Pour le sénateur démocrate Dick Durbin, Patel est « dangereusement extrême sur le plan politique » et a « exprimé à plusieurs reprises son intention d’utiliser notre agence de police la plus importante pour prendre des mesures de rétorsion contre ses ennemis politiques ».
À l’opposé, le président de la commission judiciaire du Sénat, le républicain Chuck Grassley, a vigoureusement défendu la nomination :
« M. Patel devrait être notre prochain directeur du FBI parce que le FBI a été infecté par des préjugés politiques et utilisé comme une arme contre le peuple américain. M. Patel le sait, M. Patel l’a dénoncé, et M. Patel en a été la cible. »
Une déclaration qui fait frémir
Dans son premier message sur le réseau social X après sa confirmation, Patel a déclaré qu’il était « honoré » d’avoir été confirmé et qu’il allait « reconstruire la confiance dans le FBI ».
« Le FBI a un héritage légendaire, des ‘G-Men’ à la protection de notre nation au lendemain du 11 septembre. Le peuple américain mérite un FBI transparent, responsable et engagé pour la justice. La politisation de notre système judiciaire a érodé la confiance du public, mais cela prend fin aujourd’hui », a-t-il écrit.
Mais c’est surtout sa conclusion qui a fait réagir : « Et à ceux qui cherchent à nuire aux Américains, considérez ceci comme un avertissement. Nous vous chasserons dans chaque recoin de cette planète. »
Cette nomination s’inscrit dans une série de confirmations controversées pour l’administration Trump. Le Sénat a notamment approuvé Tulsi Gabbard comme chef des services de renseignement malgré son soutien passé à des nations adverses comme la Russie et la Syrie, ainsi que Robert F. Kennedy Jr., sceptique des vaccins, comme secrétaire à la Santé.
Alors que Patel entame son mandat théoriquement prévu pour durer 10 ans, beaucoup s’interrogent déjà sur les transformations profondes que pourrait connaître le FBI sous sa direction, et sur les répercussions potentielles pour l’État de droit américain.