Le président sud-coréen déclenche un chaos politique sans précédent en instaurant la loi martiale

Une nuit de panique totale vient de secouer la Corée du Sud. Dans un geste qui rappelle les heures les plus sombres de la dictature militaire, le président Yoon Suk Yeol a tenté d'imposer la loi martiale, provoquant une résistance immédiate du Parlement. Cette tentative de coup de force, qui s'est soldée par un échec cuisant, pourrait bien précipiter la chute de son gouvernement.

Nuit politique mouvementée en Corée du Sud
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Résumé :

  • Le président a ordonné le déploiement de l’armée autour du Parlement pendant la nuit du 3 au 4 décembre
  • Les parlementaires ont bravé l’interdiction de réunion pour voter l’annulation de la loi martiale
  • La principale confédération syndicale du pays appelle à une grève générale illimitée
  • La communauté internationale exprime sa vive inquiétude face à cette crise démocratique
  • Une procédure de destitution pourrait être lancée contre le président

La Corée du Sud vient de vivre sa plus grave crise politique depuis plus de quatre décennies. Dans la nuit du mardi 3 au mercredi 4 décembre, le président Yoon Suk Yeol a plongé le pays dans un chaos rappelant les heures sombres de 1980, lorsque le général Chun Doo-hwan avait instauré la loi martiale pour consolider son pouvoir après un coup d’État. Cette fois-ci, la tentative de prise de contrôle autoritaire s’est heurtée à une résistance farouche des institutions démocratiques, fruit de plus de trente ans de lutte pour la liberté depuis la fin du régime militaire.

Une tentative de coup de force qui tourne court

Tout a commencé par une allocution télévisée surprise à 22h25 heure locale. Sans avoir prévenu la nation ni même son propre parti, le président Yoon Suk Yeol annonce l’instauration immédiate de la loi martiale. Il invoque la nécessité de « protéger la République de Corée libre de la menace des forces communistes nord-coréennes » et « d’éradiquer les abjectes forces antiétatiques pro-nord-coréennes« . Pourtant, aucune menace spécifique du Nord n’est mentionnée, ses accusations se concentrant plutôt sur l’opposition politique intérieure.

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Dans les minutes qui suivent, le général Park An-su, nommé commandant de la loi martiale, annonce la suspension de toutes les activités politiques et la mise sous tutelle des médias. Les militaires prennent position autour du Parlement, des hélicoptères atterrissent sur son toit. Le message est clair : toute résistance sera sévèrement réprimée, les contrevenants pouvant être arrêtés sans mandat.

Mais c’était sans compter sur la détermination des parlementaires. Alors que des centaines de manifestants convergent vers l’Assemblée nationale, près de 200 députés parviennent à se réunir dans l’enceinte du Parlement, certains devant même escalader les clôtures pour contourner le blocage militaire. À une heure du matin, ils votent à l’unanimité – 190 voix pour, dont 18 membres du propre parti du président – la levée de la loi martiale.

Les conséquences d’une crise politique majeure

Face à ce revers cinglant, le président Yoon n’a d’autre choix que de reculer. À 4h40 du matin, il annonce la levée de l’état d’urgence et le retrait des troupes. Mais les conséquences de cette nuit de chaos ne font que commencer. Le Parti démocrate, principale force d’opposition, réclame sa démission immédiate et menace d’engager une procédure de destitution. Pire encore pour le président, son propre camp prend ses distances. Han Dong-hoon, chef du Parti du pouvoir populaire (PPP), qualifie la décision de « mauvaise » et promet des comptes à rendre.

La mobilisation s’étend rapidement au-delà de la sphère politique. La puissante Confédération des syndicats coréens, forte de 1,2 million de membres, appelle à une « grève générale illimitée » jusqu’à la démission du président. Les marchés financiers anticipent une forte chute de la Bourse de Séoul et un effondrement du won sud-coréen.

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Les réactions internationales ne se font pas attendre. La Maison Blanche, bien que « soulagée » du dénouement, exprime son inquiétude. Washington, qui maintient 28 500 soldats en Corée du Sud, affirme n’avoir pas été informé des intentions de son allié. Le Japon fait part d’une « préoccupation exceptionnelle et sérieuse », tandis que la Chine appelle ses ressortissants à la prudence.

Les racines profondes de la crise

Cette tentative de coup de force s’inscrit dans un contexte de tensions politiques croissantes. Au plus bas dans les sondages, le président Yoon faisait face à une impasse totale au Parlement, contrôlé par l’opposition. Le blocage du vote du budget 2025 et les enquêtes sur des scandales financiers impliquant potentiellement sa femme et des hauts fonctionnaires ont exacerbé les tensions.

En face, Lee Jae-myung, chef du Parti démocrate et favori pour l’élection présidentielle de 2027, fait l’objet de plusieurs inculpations. L’opposition accuse le pouvoir d’instrumentaliser la justice, bataillant pour faire adopter des motions visant à mettre en accusation trois procureurs de haut rang.

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