La Bourse de Tokyo défie la tempête politique : le Nikkei résiste malgré la débâcle électorale d’Ishiba

Le Nikkei progresse malgré débacle Shigeru Ishiba
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Résumé :

  • La Bourse de Tokyo résiste avec le Nikkei en hausse de 0,27% malgré la perte de majorité de la coalition gouvernementale aux élections sénatoriales de dimanche
  • Le Premier ministre Ishiba refuse de démissionner et veut finaliser les négociations commerciales avec Washington avant les surtaxes douanières de 25% prévues le 1er août
  • Le yen recule de 0,14% face au dollar et les taux obligataires japonais s’envolent face aux craintes de dérives budgétaires liées aux promesses d’aides massives
  • Les marchés asiatiques évoluent sans direction claire, suspendus aux menaces de taxes américaines généralisées de Donald Trump
  • Les matières premières sont sous pression avec l’or en baisse de 0,29% et le pétrole WTI et Brent reculant respectivement de 0,74% et 0,85%

La place tokyoïte a surpris tout le monde ce mardi. Alors que la coalition gouvernementale venait d’essuyer une défaite cuisante aux élections sénatoriales, l’indice Nikkei a choisi de grimper de 0,27% à 39.927 points. Un pied de nez aux pessimistes qui prédisaient l’effondrement.

Le Premier ministre Shigeru Ishiba s’accroche au pouvoir. Sa coalition avec le parti Komeito a perdu la majorité à la chambre haute du Parlement dimanche, s’ajoutant à leur position déjà minoritaire à la chambre basse. Pourtant, l’homme refuse de jeter l’éponge. Cette détermination rassure temporairement les investisseurs, mais pour combien de temps ?

Le yen raconte une autre histoire. Après un sursaut lundi par réflexe, la devise japonaise a repris sa chute mardi, cédant 0,14% face au dollar à 147,59 yens. Les traders flairent le danger : les promesses d’aides massives brandies par le gouvernement et l’opposition pourraient transformer le budget japonais en bombe à retardement.

Les marchés obligataires tirent déjà la sonnette d’alarme. Les taux des obligations souveraines japonaises s’envolent, trahissant la méfiance grandissante des investisseurs. L’opposition réclame même une baisse de la TVA pour lutter contre l’inflation. De quoi donner des sueurs froides aux gardiens de l’orthodoxie budgétaire dans un pays déjà lourdement endetté.

Ishiba joue gros. Il mise tout sur les négociations commerciales avec Washington pour éviter les surtaxes douanières américaines de 25% prévues le 1er août. Un échec pourrait précipiter sa chute et ouvrir la voie à un successeur plus accommodant avec la politique monétaire. La Banque du Japon pourrait alors être contrainte de ralentir ses hausses de taux, plombant davantage le yen.

Les autres places asiatiques naviguent à vue. Hong Kong grappille 0,20%, Séoul lâche 0,30%, Sydney et Taipei restent dans le vert. Tous les regards se tournent vers Donald Trump, qui maintient la pression avec ses menaces de taxes massives contre le Canada, le Brésil, l’UE et plusieurs économies asiatiques. Cette fois, l’ancien président ne semble pas bluffer.

Les matières premières reflètent l’anxiété ambiante. L’or, valeur refuge par excellence, recule de 0,29% à 3.387 dollars l’once. Le pétrole plonge plus franchement : le WTI américain perd 0,74% à 66,70 dollars, le Brent chute de 0,85% à 68,63 dollars. Les doutes sur la demande mondiale pèsent lourd.

Wall Street continue pourtant sa course aux records, offrant un maigre réconfort aux investisseurs asiatiques. Mais cette dichotomie ne pourra durer éternellement. Le Japon se trouve à la croisée des chemins : maintenir le cap de la rigueur budgétaire ou céder aux sirènes populistes. Le choix déterminera le sort du yen et l’avenir économique de l’archipel.

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