Résumé :
- Jean Castex, ex-Premier ministre et PDG de la RATP, a été placé en garde à vue pendant 10 heures à Montpellier le 13 février
- L’enquête porte sur des soupçons de détournement de fonds publics sans enrichissement personnel lors de son mandat à la communauté de communes Conflent Canigo
- L’affaire concerne l’aide financière accordée à l’entreprise Selecom, alors en difficulté, via des montages financiers questionnés
- L’association Anticor est à l’origine du signalement, s’interrogeant sur la légalité des opérations
- Bien que relâché sans mise en examen, Jean Castex reste sous le coup d’une enquête en cours
Une journée sous tension pour Jean Castex. L’ancien Premier ministre et actuel PDG de la RATP s’est retrouvé dans une position délicate ce jeudi 13 février, placé en garde à vue pendant près de 10 heures à Montpellier. Une situation qui fait écho à son passé d’élu local, bien loin des dorures de Matignon.
Cette affaire nous ramène dans les Pyrénées-Orientales, territoire cher à Castex, où il a longtemps officié comme maire de Prades et président de la communauté de communes Conflent Canigo. C’est justement cette dernière fonction qui l’a conduit face aux enquêteurs de la section de recherche de la gendarmerie.
Au cœur de l’enquête, un dossier qui illustre parfaitement les dilemmes auxquels sont confrontés les élus locaux : jusqu’où peut-on aller pour sauver l’emploi ? L’affaire concerne la société Selecom, un acteur majeur de la téléphonie dans les zones blanches et important employeur local, qui se trouvait en grandes difficultés financières en 2016.
Face à une entreprise au bord du gouffre, la communauté de communes, alors présidée par Castex, avait choisi d’intervenir via des montages financiers aujourd’hui questionnés par la justice. Une décision qui, selon l’association anticorruption Anticor à l’origine du signalement, soulève des interrogations sur sa légalité.
La garde à vue de l’ancien Premier ministre et de trois autres responsables locaux s’est terminée sans mise en examen, mais l’enquête se poursuit. Elle porte sur des soupçons de « détournement de fonds publics sans enrichissement personnel », une nuance importante soulignée à plusieurs reprises par le procureur de Perpignan.
Face à ces accusations, Jean Castex garde son sang-froid. Dans un communiqué, il assure avoir répondu « à toutes les questions » et se dit « sereinement à la disposition de l’autorité judiciaire ».
L’histoire de Selecom s’est finalement terminée par un rachat, après un passage par le redressement judiciaire en 2019. Une issue qui, selon Anticor, pose question sur les véritables bénéficiaires des aides publiques accordées.