Résumé :
- François Bayrou annonce la transformation du 8 mai et du lundi de Pâques en jours travaillés sans compensation, rapportant entre 2 et 4 milliards d’euros chacun
- Objectif de 43,8 milliards d’euros d’économies pour ramener le déficit à 4,6 % du PIB en 2026, avec un gel complet des prestations sociales et pensions (7 milliards d’économies)
- Hausse des impôts pour les foyers les plus riches, contribution exceptionnelle des retraités aisés, et nouvelle « contribution de solidarité »
- Suppression de 3 000 postes dans la fonction publique, renforcement des contrôles d’arrêts maladie, et gel quasi total des dépenses publiques hors dette et défense
- Opposition critique de tous bords, accueil syndical hostile attendu, et fragilisation politique de Bayrou redoutée dès l’automne
Deux jours fériés sacrifiés pour les finances publiques
La mesure phare concerne la transformation du 8 mai et du lundi de Pâques en jours travaillés. Ces journées seront désormais ouvrées sans majoration salariale ni récupération pour les salariés. Le gouvernement estime que chaque jour férié supprimé rapportera entre 2 et 4 milliards d’euros à l’État.
Cette décision s’inspire directement de la journée de solidarité instaurée en 2004 sur le lundi de Pentecôte. Ce dispositif génère actuellement 3,5 milliards d’euros de recettes annuelles pour le financement de la dépendance.
Le Premier ministre a justifié cette mesure par la nécessité que « toute la nation doit produire et travailler plus ». Il a toutefois précisé que des discussions avec les partenaires sociaux pourraient faire évoluer cette décision.
Un plan d’économies de 43,8 milliards d’euros
L’objectif budgétaire initial de 40 milliards d’économies a été relevé à 43,8 milliards. Cette augmentation s’explique par l’enveloppe supplémentaire de 3,5 milliards d’euros allouée à la Défense en 2026, confirmée par Emmanuel Macron le 13 juillet. Le budget militaire bénéficiera d’une hausse additionnelle de 3 milliards en 2027.
Le plan de redressement vise à ramener le déficit public à 4,6 % du PIB en 2026, face à une dette publique record. Le gouvernement mise sur un gel quasi total des dépenses publiques, excepté les budgets de la dette et des armées.
Gel des prestations et hausse d’impôts
Le gel complet des prestations sociales, pensions et barèmes fiscaux constitue le principal poste d’économies avec 7 milliards d’euros. Cette « année blanche » touchera l’ensemble des allocations et retraites.
La fonction publique contribuera à l’effort avec la suppression de 3 000 postes. Les contrôles d’arrêts maladie seront renforcés, le gouvernement estimant que 50 % des arrêts ne sont pas justifiés.
Côté recettes, les foyers les plus riches verront leurs impôts augmenter. Une contribution exceptionnelle visera les retraités aux revenus élevés. Une nouvelle « contribution de solidarité » sera créée.
La lutte contre la fraude sociale et fiscale sera intensifiée pour récupérer des recettes supplémentaires.
Réactions politiques contrastées
L’opposition a immédiatement critiqué ces annonces. Jean-Philippe Tanguy du Rassemblement national dénonce « toujours les mêmes erreurs ». Éric Coquerel de La France insoumise accuse François Bayrou de « cibler les classes populaires au profit des plus riches ».
Les syndicats devraient réserver un accueil glacial à ces mesures, particulièrement la suppression des jours fériés. Les concertations avec les partenaires sociaux s’annoncent décisives pour l’avenir de ces réformes.
François Bayrou recevra les présidents de groupes parlementaires dès mardi soir. Un projet de loi pourrait être présenté à l’automne, période cruciale pour l’adoption de ces mesures.
Fragilisation politique du Premier ministre
Dans l’entourage de François Bayrou, certains redoutent une « mise à mort politique » dès l’automne si les mesures cristallisent trop d’oppositions. La suppression de jours fériés constitue un sujet particulièrement sensible pour l’opinion publique.
Le soutien de l’Élysée sera déterminant pour la survie politique du Premier ministre. Le calendrier budgétaire automnal représente un test majeur pour la stabilité gouvernementale.
Les discussions à venir avec les partenaires sociaux conditionneront l’acceptabilité sociale de ces réformes. L’évolution de la situation économique pourrait également influencer la faisabilité de ce plan d’austérité.