Résumé :
- Record historique des exportations d’électricité françaises en 2024 avec 101,3 TWh, générant un revenu sans précédent de 5 milliards d’euros
- Retournement spectaculaire en seulement deux ans : la France est passée du statut d’importateur net à celui d’exportateur record
- L’Italie est le principal client avec 32% des exportations, suivie de l’Allemagne (18%) et de la Belgique (15%)
- Les gains des exportations d’électricité (5 milliards €) restent modestes comparés aux coûts d’importation des combustibles fossiles (64 milliards €)
- La France reste fortement dépendante des énergies fossiles (60% de la consommation) malgré ces performances à l’export d’électricité
Un retournement de situation spectaculaire
Qui l’aurait cru il y a seulement deux ans ? En 2022, la France se retrouvait dans la position inconfortable d’importateur net d’électricité, une première depuis des décennies. Aujourd’hui, le pays affiche fièrement 101,3 térawattheures d’exportations brutes, un niveau jamais atteint auparavant.
Plus impressionnant encore, le solde net (la différence entre ce que nous vendons et ce que nous achetons) atteint 89 TWh, pulvérisant le précédent record de 2002 qui plafonnait à 76 TWh. Une performance qui démontre la résilience et la puissance du système électrique français.
Une pluie de milliards
Cette excellence opérationnelle se traduit directement en euros sonnants et trébuchants. Les exportations ont rapporté la coquette somme de 5 milliards d’euros au pays, soit près du double des performances habituelles des vingt dernières années.
L’Italie en tête des acheteurs
Nos voisins transalpins se sont montrés particulièrement friands de nos électrons « made in France », absorbant près d’un tiers (32%) de nos exportations. L’Allemagne et la Belgique complètent le podium, avec respectivement 18% et 15% des achats.
Un succès à relativiser
Toutefois, ne nous emballons pas trop vite. Si ces 5 milliards d’euros font plaisir à notre balance commerciale, ils font pâle figure face aux 64 milliards déboursés pour importer les combustibles fossiles nécessaires à notre économie.
Un défi pour l’avenir
Cette situation souligne l’immense chantier qui attend la France : réduire sa dépendance aux énergies fossiles, qui représentent encore 60% de notre consommation énergétique finale. Le gouvernement a fixé des objectifs ambitieux : ramener cette part à 42% en 2030, puis 30% en 2035, avant d’atteindre la neutralité en 2050.
En attendant, cette performance record sur le marché européen de l’électricité prouve que la France dispose d’atouts majeurs pour réussir sa transition énergétique. À condition, bien sûr, de maintenir le cap et les investissements nécessaires.