Résumé :
- Des aides publiques massives versées à des entreprises ayant annoncé des suppressions d’emplois.
- Michelin, Thales, Sanofi, ArcelorMittal, ExxonMobil et bien d’autres au cœur du scandale.
- Des milliers d’emplois détruits malgré des centaines de millions d’euros d’aides publiques reçues.
- Des recommandations du Sénat pour conditionner et mieux contrôler les aides.
Michelin, Thales, Sanofi : la liste noire des bénéficiaires d’aides publiques
La commission d’enquête sénatoriale, après des dizaines d’heures d’auditions et une transparence rarement vue, a révélé un paradoxe choquant : des entreprises aidées massivement par l’État procèdent simultanément à des plans sociaux sévères. Michelin a ainsi supprimé 2 200 emplois, Thales a annoncé 1 800 suppressions après un rachat massif de ses propres actions pour 500 millions d’euros, et Sanofi s’est séparé de 330 employés en dépit d’importantes aides reçues.
Entreprise | Suppressions de postes |
Michelin | 2 200 |
Thales | 1 800 |
STMicroelectronics | 1 000 |
Auchan | 2 300 |
Sanofi | 330 |
ArcelorMittal | 636 |
ExxonMobil | 600 |
Air Liquide | 1 600 |
ArcelorMittal et ExxonMobil : quand l’État finance les délocalisations
Le cas d’ArcelorMittal est particulièrement éloquent : malgré l’appui de l’État, l’entreprise a supprimé 636 emplois, prévoyant même de délocaliser certaines activités vers l’Inde. De même, ExxonMobil a cessé ses activités industrielles à Gravenchon, détruisant 600 emplois directs. Comment justifier l’octroi d’aides publiques sans garanties fermes sur la pérennité de l’emploi ?
Un système opaque dénoncé par les sénateurs
« L’administration a été incapable de nous dire combien elle donnait, à qui et à quoi cela servait », a fustigé Fabien Gay, rapporteur communiste de la commission sénatoriale. Avec plus de 2 200 dispositifs d’aides différents, l’État lui-même semble perdu dans cette jungle administrative, ce qui facilite grandement les dérives.

26 recommandations pour sortir de l’impasse
Face à ce constat alarmant, la commission sénatoriale a formulé 26 propositions concrètes pour reprendre le contrôle de ces fonds publics. Parmi elles, l’instauration immédiate d’une conditionnalité stricte des aides, avec obligation de remboursement intégral en cas de délocalisation dans les deux ans suivant leur octroi.
Une autre recommandation forte consiste à exclure totalement les aides publiques du calcul des dividendes versés aux actionnaires, pour éviter de financer indirectement les bénéfices privés avec l’argent du contribuable.
🚨 SCANDALE : Les grandes entreprises françaises sous perfusion d'argent public !
— MoneyRadar (@MoneyRadar_FR) July 15, 2025
Les licenciements explosent pendant que les aides pleuvent :
😱 Auchan (2 384 postes supprimés, 1,9 milliard d'aides)
😱 STMicroelectronics (1 000 départs, 487 millions d'aides)
😱 ArcelorMittal… pic.twitter.com/RGNHzHydEk
Un consensus politique inédit
Fait rare, ces propositions radicales ont été adoptées à l’unanimité par la commission sénatoriale, pourtant à majorité de droite. Olivier Rietmann, président LR de la commission, souligne cette volonté collective : « On a réussi à trouver un bloc commun pour que ce rapport ne reste pas lettre morte. »
À l’heure où l’État français cherche désespérément à rationaliser ses dépenses publiques, ces révélations posent une question cruciale : jusqu’à quand tolérerons-nous que l’argent public finance la destruction d’emplois ?