Résumé :
- L’UE prolonge la suspension de ses contre-mesures jusqu’au 1er août 2025 en réponse aux menaces de droits de douane de 30% de Trump sur les produits européens
- Deux paquets de rétorsion préparés : le premier vise 21 milliards d’euros de biens américains, le second 72 milliards d’euros de marchandises américaines
- Les États membres durcissent leur position : Macron exige des « contre-mesures crédibles », l’Allemagne plaide pour des mesures « décisives »
- L’Allemagne particulièrement exposée avec un excédent commercial de 84,8 milliards de dollars face aux États-Unis dans les secteurs automobile, chimie et acier
- Réunion décisive lundi à Bruxelles des ministres du commerce de l’UE pour définir la stratégie européenne avant l’échéance du 1er août
Cette décision intervient après l’ultimatum de Trump qui impose des droits de douane de 30% sur l’ensemble des produits européens et mexicains à compter du 1er août. La suspension européenne devait initialement expirer dans la nuit de lundi à mardi.
Deux paquets de rétorsion prêts à l’emploi
Bruxelles dispose de deux trains de mesures de rétorsion. Le premier paquet vise 21 milliards d’euros de biens américains en réponse aux droits de douane de 25% imposés par Washington sur l’acier et l’aluminium européens. Ces contre-mesures sont suspendues depuis avril pour laisser place aux négociations.
Un second paquet, en préparation depuis mai, ciblerait 72 milliards d’euros de marchandises américaines. Cette liste finale doit encore être approuvée par les États membres.
Von der Leyen a confirmé que l’UE « continuerait à préparer d’autres contre-mesures afin d’être parfaitement prête ». L’instrument européen de lutte contre la coercition reste pour l’instant écarté, réservé aux « situations extraordinaires ».
Les États membres durcissent le ton
Les capitales européennes affichent une fermeté croissante. Emmanuel Macron a exhorté samedi la Commission à « défendre résolument les intérêts européens » et à « accélérer la préparation de contre-mesures crédibles ».
L’Allemagne, particulièrement exposée avec son excédent commercial de 84,8 milliards de dollars face aux États-Unis, hausse le ton. Le ministre des Finances Lars Klingbeil plaide pour des « contre-mesures décisives » en cas d’échec des négociations.
Le chancelier Friedrich Merz a identifié les secteurs prioritaires : automobile, chimie, pharmacie, construction mécanique et acier. Ces industries allemandes constituent des cibles potentielles pour les futures mesures de rétorsion.
L’Italie temporise, Washington sous pression
Giorgia Meloni adopte une position plus mesurée, mettant en garde contre une « guerre commerciale au sein de l’Occident ». La Première ministre italienne mise sur « la puissance économique et financière » européenne pour parvenir à un « accord équitable ».
L’administration Trump subit des pressions internes pour conclure des accords commerciaux après ses promesses d’arrangements. Seuls deux accords ont été dévoilés avec la Grande-Bretagne et le Viêt Nam, auxquels s’ajoute une réduction temporaire des droits de douane avec la Chine.
Une réunion décisive lundi à Bruxelles
Les ministres du commerce de l’UE se réunissent lundi à Bruxelles pour définir leur stratégie face aux dernières initiatives de Trump. Cette réunion déterminera le degré de fermeté de la position européenne.
L’Union européenne privilégie toujours une solution négociée mais se prépare activement à la riposte. La période jusqu’au 1er août s’annonce décisive pour éviter une escalade commerciale entre les deux blocs économiques.
Von der Leyen a résumé la position européenne : « Nous préférons une solution négociée. Cela reste le cas, et nous utiliserons le temps dont nous disposons maintenant jusqu’au 1er août. »