8 ans d’enquête, 3,7 milliards $ blanchis : l’incroyable saga Nordea révélée !

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Un nouveau scandale financier ébranle le monde bancaire scandinave. Nordea, le géant nordique, se retrouve dans la tourmente, accusé d’avoir laissé filer des milliards d’euros d’argent russe suspect. Plongez dans les dessous d’une affaire qui pourrait redéfinir l’avenir de la finance nordique.

Résumé :

  • Nordea, plus grande banque scandinave, est accusé de blanchiment d’argent russe
  • Entre 2012 et 2015, elle aurait effectué pour 3,7 milliards de dollars de transactions suspectes
  • L’enquête a durée 8 ans
  • Selon l’unité spéciale de lutte contre la criminalité il s’agirait de la plus grande violation des lois anti-blanchiment du pays

Le secteur bancaire scandinave, autrefois réputé pour sa stabilité et son intégrité, se trouve à nouveau secoué par un scandale de blanchiment d’argent d’envergure internationale. Cette fois-ci, c’est Nordea, la plus grande banque des pays nordiques, qui se retrouve dans l’œil du cyclone. Accusée d’avoir facilité le passage de milliards de dollars d’argent russe suspect, l’institution financière fait face à des accusations qui pourraient non seulement ternir sa réputation, mais aussi remettre en question l’efficacité des systèmes anti-blanchiment dans toute la région.

Alors que l’affaire Danske Bank semblait à peine digérée, cette nouvelle révélation soulève des questions cruciales sur la capacité des banques nordiques à se prémunir contre les flux financiers illicites. L’enjeu est de taille : la confiance des investisseurs, la crédibilité du système financier nordique et l’avenir même de Nordea sont en jeu.

3,7 milliards de dollars : l’ardoise colossale de Nordea

Au cœur de cette affaire explosive se trouvent des transactions suspectes d’une valeur ahurissante de 3,7 milliards de dollars. Ces mouvements d’argent, impliquant des clients russes, se seraient déroulés entre 2012 et 2015, une période où la vigilance aurait dû être à son comble. 

Pour l’Unité spéciale de lutte contre la criminalité (NSK) danoise, Nordea aurait « manqué à ses obligations à de multiples reprises », ignorant les signaux d’alarme et négligeant d’enquêter adéquatement sur les transactions douteuses.

La succursale de Copenhague de Nordea semble avoir joué un rôle central dans ce scandale. Selon une enquête menée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) en 2013, cette branche aurait facilité la gestion d’environ 100 sociétés offshore pour des ressortissants russes et d’autres clients. Cette révélation, qui aurait dû sonner comme un avertissement, semble avoir été ignorée par la banque.

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Face à ces accusations, Nordea tente de garder la tête haute. Dans un communiqué, la banque affirme avoir coopéré avec les autorités tout en contestant « le contenu des accusations et l’évaluation juridique ». Elle se dit prête à faire face à une amende, tout en soulignant les investissements massifs réalisés ces dernières années dans la lutte contre le blanchiment d’argent.

Le spectre du blanchiment hante les banques nordiques

L’ampleur de cette affaire se mesure non seulement aux sommes en jeu, mais aussi à la durée de l’enquête qui l’a mise au jour. Pendant près de huit ans, les autorités danoises ont minutieusement examiné les transactions et les pratiques de Nordea. Cette investigation marathon a finalement abouti à l’inculpation de la banque, marquant un tournant dans l’histoire financière du Danemark.

Le cas de Nordea n’est pas sans rappeler une autre affaire ayant touchée les banques scandinaves : Danske Bank

L’Unité spéciale de lutte contre la criminalité (NSK) ne mâche pas ses mots : il s’agit de la « violation la plus importante de la loi anti-blanchiment jamais commise dans le secteur bancaire du pays« . Cette déclaration résonne comme un coup de tonnerre dans un ciel déjà assombri par le scandale Danske Bank.

En effet, l’affaire Nordea fait écho au scandale qui a ébranlé Danske Bank en 2018. Cette dernière avait été impliquée dans le blanchiment de 200 milliards d’euros d’argent russe via sa filiale estonienne. La similitude entre ces deux affaires soulève des questions inquiétantes sur la vulnérabilité systémique du secteur bancaire nordique face aux flux financiers illicites en provenance de Russie.

L’AMLA, la contre-attaque de l’Europe

Anticipant les retombées financières de cette affaire, Nordea a déjà mis de côté une provision de 95 millions d’euros en 2019. Mais au-delà de l’impact financier direct, c’est l’image de la banque qui est en jeu. Nordea tente de rassurer en mettant en avant un investissement colossal de 11 milliards de couronnes (1,47 milliard d’euros) dans ses systèmes anti-blanchiment depuis 2015. Mais ces efforts suffiront-ils à restaurer la confiance ?

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L’onde de choc de cette affaire se propage bien au-delà de Nordea. C’est tout le secteur bancaire scandinave qui voit sa réputation d’intégrité et de fiabilité remise en question. Les investisseurs internationaux pourraient être amenés à reconsidérer leur perception des institutions financières nordiques, autrefois considérées comme des havres de stabilité.

Face à ces défis, l’Union européenne a réagi en accélérant la création de l’AMLA, l’Agence européenne de lutte contre le blanchiment d’argent. Prévue pour être basée à Francfort, cette nouvelle institution a pour objectif de renforcer la lutte contre les flux financiers illicites à l’échelle continentale.

Bill Browder : l’homme qui fait trembler les banques nordiques

Au coeur des deux affaires, Bill Bowder, le chevalier anti blanchiment

Un acteur inattendu a joué un rôle crucial dans le dévoilement de cette affaire : Bill Browder. Cet ancien investisseur en Russie, devenu un fervent militant anti-corruption, a déposé une plainte qui a contribué à mettre en lumière l’ampleur du problème. Selon Browder, pas moins de 365 comptes suspects auraient été identifiés en Suède, au Danemark, en Finlande et en Norvège. Ces comptes auraient servi de conduits pour quelque 175 millions de dollars entre 2007 et 2013, soit pour du blanchiment d’argent, soit pour de l’évasion fiscale.

L’implication de Browder, déjà actif dans le dossier Danske Bank, souligne la nature transnationale de ces réseaux financiers illicites. Elle met en évidence la nécessité d’une approche coordonnée au niveau international pour lutter efficacement contre le blanchiment d’argent.

Cette affaire Nordea s’inscrit dans un contexte plus large de scrutin accru des flux financiers en provenance de Russie, notamment dans le sillage des sanctions internationales. Elle soulève des questions cruciales sur la capacité des institutions financières occidentales à se prémunir contre l’infiltration d’argent suspect, et sur l’efficacité des régulateurs nationaux face à des réseaux financiers de plus en plus sophistiqués et internationaux.

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