Le FBI contre “Elon Musk” : retour sur un an d’opération d’infiltration

Voilà une affaire qui ferait presque passer les séries policières pour de pâles copies de la réalité. Le FBI a secrètement orchestré une vaste opération d'infiltration dans le monde du blanchiment d'argent par cryptomonnaies, en utilisant une couverture qui ne manque pas d'audace : un thème lié à Elon Musk.

Le FBI enquete sur du blanchiment crypto Elon Musk
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Résumé :

  • Le FBI a infiltré et dirigé pendant près d’un an une opération de blanchiment d’argent via cryptomonnaies utilisant le nom d’Elon Musk comme couverture
  • L’opération a commencé après l’arrestation d’Anurag Pramod Murarka, un Indien de 30 ans condamné à 10 ans de prison, qui avait blanchi plus de 20 millions de dollars
  • Le réseau utilisait un système hawala pour convertir les cryptomonnaies en espèces, servant des trafiquants de drogue et des pirates informatiques dont le groupe « Scattered Spider »
  • Les agents fédéraux ont empêché le blanchiment de 1,4 million de dollars supplémentaires en se faisant passer pour Murarka
  • L’opération était menée depuis un petit bureau de poste au Kentucky pour traquer les complices américains de Murarka

Une opération clandestine menée depuis un mini bureau de poste

D’après les informations révélées mardi par 404 Media et basées sur des documents judiciaires, les agents fédéraux américains n’ont pas hésité à collaborer directement avec des trafiquants de drogue et des pirates informatiques pendant près d’un an. Parmi les cibles de cette opération d’infiltration figurait notamment le tristement célèbre groupe cybercriminel « Scattered Spider ».

Le plus surprenant ? Toute cette opération était menée depuis un bureau de poste situé au Kentucky. C’est depuis ce modeste quartier général que le FBI a continué à faire tourner une machine à blanchir qui brassait des millions.

Des millions blanchis et un stratagème bien huilé

L’histoire commence avec Anurag Pramod Murarka, un ressortissant indien de 30 ans, qui avait mis en place un système de blanchiment d’argent d’une redoutable efficacité. Il opérait sous les pseudonymes « elonmuskwhm » et « la2nyc », le premier faisant directement référence au célèbre milliardaire de la tech.

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Entre avril 2021 et septembre 2023, Murarka faisait tranquillement la publicité de ses services sur les places de marché du darknet. Son procédé ? Recevoir des cryptomonnaies de clients aux activités douteuses, puis convertir ces actifs numériques en espèces grâce à un réseau hawala – un système informel de transfert d’argent considéré comme illégal dans de nombreux pays.

Le Département américain de la Justice estime que plus de 20 millions de dollars ont transité par ce système de blanchiment. Un détail particulièrement frappant : les produits du crime étaient parfois dissimulés dans des enveloppes et des livres pour enfants.

Le FBI prend les commandes

La situation a basculé lorsque les autorités fédérales ont réussi à attirer Murarka sur le sol américain en approuvant sa demande de visa. À son arrivée, il a été immédiatement arrêté, ce qui a permis au FBI de prendre les rênes de son opération.

Pendant l’année qui a suivi, les agents fédéraux ont poursuivi les activités de blanchiment, se faisant passer pour Murarka auprès de ses clients. Cette stratégie leur a permis d’empêcher le blanchiment d’1,4 million de dollars supplémentaires, mais aussi de traquer les associés américains de Murarka et de cartographier davantage ce réseau criminel.

Une lourde peine pour le cerveau de l’opération

Quant à Murarka, son séjour aux États-Unis s’est avéré bien plus long que prévu. En janvier dernier, il a été condamné à 10 ans de prison pour conspiration en vue de blanchiment d’argent. Conformément à la loi fédérale américaine, il devra purger au minimum 85% de cette peine, suivie de trois ans de liberté surveillée.

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Cette affaire démontre à quel point les autorités américaines sont prêtes à employer des méthodes sophistiquées pour infiltrer les réseaux criminels du monde crypto. De quoi faire réfléchir ceux qui penseraient que l’anonymat des cryptomonnaies les met à l’abri de poursuites.

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