Résumé :
- Le Bitcoin franchit les 111.000 dollars, pulvérisant son précédent sommet de 109.241 dollars établi en janvier 2025
- L’administration Trump facilite l’adoption des cryptomonnaies avec la nomination de Paul Artkins à la SEC et la création d’une réserve stratégique nationale de bitcoins
- Démocrates et républicains s’entendent sur la réglementation des stablecoins, ouvrant la voie à un cadre juridique clair pour l’été 2025
- Les ETF Bitcoin attirent des volumes records, notamment chez BlackRock, transformant la cryptomonnaie en actif respectable pour Wall Street
- Cette hausse rapide rappelle le schéma de 2021 qui avait précédé un bear market de deux ans, avec des niveaux de cupidité inquiétants selon l’indice « Fear and Greed »
Le Bitcoin atteint un nouveau sommet
Dans la nuit du 21 au 22 mai 2025, le Bitcoin, cette monnaie numérique qui passionne autant qu’elle divise, a écrit une nouvelle page de son histoire en dépassant les 111.000 dollars l’unité. Un exploit d’autant plus remarquable qu’il efface définitivement le record de 109.241 dollars établi le 20 janvier, jour de l’investiture de Donald Trump.
Rappelons-nous : il y a encore quelques mois, les plus pessimistes enterraient déjà cette cryptomonnaie. En avril dernier, elle était tombée sous la barre des 75.000 dollars, victime des turbulences économiques et des incertitudes géopolitiques. Qui aurait parié sur un tel retournement de situation ?
Pourtant, les signaux étaient là pour qui savait les lire. Avec une capitalisation qui dépasse désormais les 2.000 milliards de dollars, le Bitcoin représente à lui seul les deux tiers du marché total des cryptomonnaies. Cette domination écrasante en fait un baromètre incontournable de l’humeur des investisseurs.
Trump tient ses promesses crypto
Si le Bitcoin retrouve des couleurs, c’est en grande partie grâce à la révolution silencieuse qui s’opère à Washington. L’administration Trump, fidèle à ses promesses de campagne, déroule le tapis rouge aux cryptoactifs avec une détermination qui surprend même les plus optimistes du secteur.
La nomination de Paul Artkins à la tête de la SEC constitue un tournant historique. Fini le temps de Gary Gensler et de sa politique hostile aux monnaies numériques. Artkins, fervent défenseur d’une approche plus ouverte, a déjà fait savoir qu’il comptait faciliter l’approbation des ETF Bitcoin et assouplir la réglementation du secteur.
Mais le véritable coup de maître reste la création d’une réserve stratégique nationale de bitcoins. Une première mondiale qui place les États-Unis en pionnier de cette nouvelle économie numérique. Cette décision envoie un signal fort : les cryptomonnaies ne sont plus des curiosités spéculatives, elles font désormais partie de l’arsenal financier des grandes puissances.
Le record du bitcoin poussé par un accord historique
Le véritable catalyseur de cette flambée ? Un accord inattendu entre démocrates et républicains sur la réglementation des stablecoins. Ces monnaies numériques indexées sur le dollar, considérées comme plus stables que le Bitcoin, bénéficient désormais d’un soutien bipartisan au Congrès.
Cette entente, impensable il y a encore quelques mois, témoigne d’une évolution profonde des mentalités politiques américaines. Les démocrates, longtemps réticents face aux soupçons de conflits d’intérêts entourant Trump et son jeton $TRUMP, ont finalement accepté de jouer le jeu de la réglementation plutôt que de l’obstruction.
Le projet de loi devrait être adopté cet été, ouvrant la voie à un cadre réglementaire clair et prévisible. Pour les investisseurs institutionnels, c’est exactement ce qu’ils attendaient : la fin de l’incertitude juridique qui freinait leurs ardeurs.
ETF Bitcoin :Les géants de Wall Street montent au créneau
Cette clarification réglementaire produit déjà ses effets. Les ETF Bitcoin, ces produits financiers qui permettent d’investir dans la cryptomonnaie sans la détenir directement, enregistrent des volumes records. BlackRock, le géant de la gestion d’actifs, ne s’y trompe pas : ses fonds liés au Bitcoin attirent des capitaux considérables.
Cette institutionnalisation progressive du Bitcoin transforme radicalement sa nature. Autrefois réservé aux pirates informatiques et aux libertariens, il devient un actif respectable que les banquiers en costume-cravate n’hésitent plus à recommander.
La paix commerciale, carburant inattendu
Paradoxalement, l’apaisement des tensions commerciales contribue aussi à cette envolée. La trêve de 90 jours sur les droits de douane entre la Chine et les États-Unis, ainsi que l’accord « historique » avec le Royaume-Uni, ont rassuré les marchés financiers.
Les investisseurs, rassurés sur le front géopolitique, retrouvent l’appétit pour les actifs risqués. Le Bitcoin, malgré sa réputation de volatilité, bénéficie de ce regain de confiance généralisé.
Attention, danger : les leçons du passé
Mais gardons la tête froide. Cette euphorie rappelle étrangement celle de 2021, quand le Bitcoin avait suivi un schéma troublant de similitude. Après un premier pic en avril, la cryptomonnaie avait chuté avant de rebondir vers un nouveau sommet en novembre. Beaucoup y avaient vu le signal d’un nouveau bull run… avant de déchanter avec un bear market de deux ans.
L’indice « Fear and Greed », qui mesure l’émotion des investisseurs, affiche actuellement des niveaux de cupidité inquiétants. Ce baromètre révèle que de nombreux investisseurs entrent sur le marché de manière émotionnelle, poussés par la peur de rater l’occasion.
Les zones d’ombre persistent
Malgré les progrès réglementaires, le secteur des cryptomonnaies conserve ses parts d’ombre. L’affaire $TRUMP, ce jeton émis par le président américain au moment de son investiture, continue de susciter des interrogations sur les conflits d’intérêts potentiels.
Sans compter les scandales qui émaillent régulièrement l’actualité crypto : l’effondrement de la cryptomonnaie $Libra promue par le président argentin Javier Milei, ou encore le vol historique de 1,5 milliard de dollars sur la plateforme Bybit par des hackers nord-coréens.
Vers l’infini et au-delà ?
Alors, jusqu’où peut monter le Bitcoin ? Impossible de le prédire avec certitude. Les facteurs macroéconomiques jouent en sa faveur : l’inflation américaine persistante, la dégradation de la note de la dette souveraine, la recherche de réserves de valeur alternatives par les investisseurs.
Mais n’oublions jamais que les marchés financiers sont imprévisibles. Ce qui monte peut redescendre, parfois plus vite qu’on ne l’imagine. La prudence reste donc de mise, même dans l’euphorie du moment.
Ce nouveau record du Bitcoin marque sans doute un tournant. Reste à savoir s’il s’agit du début d’une nouvelle ère ou du sommet d’une bulle spéculative. Seul l’avenir nous le dira.