Résumé :
- Abu Dhabi a investi 455 millions de dollars dans l’ETF Bitcoin de BlackRock via son fonds souverain Mubadala, devenant le 7ème plus grand détenteur
- L’annonce a provoqué une hausse immédiate du Bitcoin à 97 600$, démontrant l’influence des acteurs institutionnels
- Cette initiative s’inscrit dans l’ambition d’Abu Dhabi de devenir un hub financier mondial, notamment dans la blockchain et les actifs numériques
- Le mouvement pourrait déclencher une « course mondiale » au Bitcoin, les États-Unis envisageant déjà une réserve nationale via le « Bitcoin Act 2024 »
- D’autres fonds souverains d’Abu Dhabi pourraient suivre, accélérant l’adoption institutionnelle du Bitcoin
Un pari audacieux sur l’or numérique
C’est par une simple déclaration à la SEC, le gendarme de la bourse américaine, que la nouvelle est tombée. Le fonds Mubadala, véritable poids lourd de la finance mondiale, a acquis plus de 8,2 millions d’actions de l’ETF Bitcoin de BlackRock (IBIT) au dernier trimestre 2024. Un investissement qui propulse d’emblée l’émirat au rang de 7ème plus grand détenteur de cet ETF.
Le timing n’est pas anodin. BlackRock venait à peine d’obtenir sa licence pour opérer à Abu Dhabi fin 2024, avec l’ambition affichée de collaborer étroitement avec les fonds souverains de la région. Une stratégie qui porte déjà ses fruits.
Un signal fort pour le marché des cryptomonnaies
L’effet de cette annonce ne s’est pas fait attendre. Le cours du Bitcoin a immédiatement bondi de 0,5%, frôlant les 97 600 dollars avant de se stabiliser autour des 97 300 dollars. Un mouvement qui confirme l’influence grandissante des acteurs institutionnels sur le marché des cryptomonnaies.
Mais ce n’est peut-être que la partie émergée de l’iceberg. Comme le souligne Changpeng Zhao, le fondateur de Binance, Mubadala n’est qu’un des nombreux fonds souverains d’Abu Dhabi. D’autres entités étatiques pourraient bien avoir déjà investi dans le Bitcoin, ou s’apprêter à le faire.
Une course mondiale est lancée
Cette initiative d’Abu Dhabi résonne particulièrement aux États-Unis. La sénatrice Cynthia Lummis y voit la confirmation d’une « course mondiale » pour l’exposition au Bitcoin. Une course dans laquelle les États-Unis ne veulent pas être distancés : plus de 20 États américains ont déjà proposé ou adopté des législations favorables aux cryptomonnaies.
La sénatrice a même déposé un « Bitcoin Act 2024 », proposant la création d’une réserve nationale de Bitcoin. Un projet ambitieux qui prévoit l’acquisition d’un million de Bitcoin, soit environ 5% de l’offre totale.
Abu Dhabi, nouveau hub de la finance numérique ?
Cet investissement massif s’inscrit dans une stratégie plus large de l’émirat. Abu Dhabi ne cache pas son ambition de devenir un centre financier mondial de premier plan, particulièrement dans le domaine des technologies blockchain et des actifs numériques.
« Abu Dhabi s’est rapidement transformé en un centre financier mondial », confirme Charles Hatami, responsable de BlackRock pour le Moyen-Orient. « Sa position stratégique, ses politiques gouvernementales proactives et son engagement envers une croissance durable en font un lieu idéal pour les marchés de capitaux. »
Avec ce geste fort, Abu Dhabi envoie un message clair au monde de la finance : l’avenir appartient aux actifs numériques, et l’émirat compte bien y jouer un rôle de premier plan. Une vision qui pourrait bien inspirer d’autres fonds souverains à suivre le mouvement, accélérant encore davantage l’adoption institutionnelle du Bitcoin.