Les livrets d’épargne font exploser la facture pour l’État : 3,7 milliards d’euros en 2024

Les Français adorent leurs livrets d'épargne, et pour cause : pas d'impôts, pas de prélèvements sociaux. Mais cette générosité fiscale a un prix, et il devient salé. Selon le dernier rapport de la Banque de France, l'État a dû se passer de 3,667 milliards d'euros de recettes en 2024. Un montant qui a littéralement explosé par rapport aux années précédentes. Pour mettre les choses en perspective, la facture était de 2,04 milliards en 2023 et d'à peine 1,01 milliard en 2022. En deux ans, le coût a donc été multiplié par plus de trois. Une progression vertigineuse qui s'explique par la combinaison de taux d'intérêt élevés et d'encours records sur les livrets réglementés.

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Résumé :

  • Les exonérations fiscales et sociales des livrets d’épargne réglementée ont coûté 3,667 milliards d’euros à l’État en 2024, soit une multiplication par 3,6 en deux ans
  • Le Livret A concentre les inégalités : 15% des détenteurs au plafond captent 47% de l’encours total, tandis que 54% des épargnants avec moins de 3 000 euros ne représentent que 3,1% de l’encours
  • Les exonérations du Livret A ont plus que doublé en un an (1,03 milliard d’euros en 2024 contre 421 millions en 2023)
  • Le LEP a atteint un encours record de 82,1 milliards d’euros malgré la baisse de son taux de 6,1% à 4%
  • La baisse des taux d’intérêt en 2025 devrait mécaniquement réduire le coût de ces exonérations pour l’État

Le Livret A, champion toutes catégories des exonérations

Sans surprise, c’est le Livret A qui pèse le plus lourd dans la balance. À lui seul (avec son cousin le livret bleu du Crédit Mutuel), il représente plus d’un milliard d’euros d’exonérations fiscales en 2024. Un montant qui a plus que doublé par rapport à 2023, où il ne s’élevait « qu’à » 421 millions d’euros.

Le LDDS suit la même trajectoire avec 384 millions d’euros d’exonérations, contre 161 millions l’année précédente. Même le LEP, pourtant réservé aux ménages modestes, voit sa facture fiscale presque tripler, passant de 53 à 145 millions d’euros. Une hausse spectaculaire qui s’explique par l’engouement des épargnants éligibles, attirés par un taux qui culminait encore à 6,1% début 2024.

Les gros épargnants, grands gagnants du système

Mais qui profite vraiment de cette manne fiscale ? Les chiffres révèlent une réalité qui fait grincer des dents : ce sont les épargnants les plus aisés qui tirent le plus grand bénéfice de ces exonérations.

Sur le Livret A, 15% des détenteurs ont atteint ou dépassé le plafond de 22 950 euros. Ces « gros livrets », détenus par environ 8,5 millions de personnes, concentrent à eux seuls 47% de l’encours total. Une concentration qui s’est même accentuée de quatre points en un an.

À l’autre bout du spectre, plus de la moitié des épargnants (54%) doivent se contenter de moins de 3 000 euros sur leur Livret A. Leur part dans l’encours total ? À peine 3,1%. Un déséquilibre criant qui pose question sur l’équité du système.

Le LEP fait de la résistance malgré la baisse des taux

Paradoxe intéressant : malgré une chute brutale du taux du LEP, passé de 6,1% à 4% en cours d’année, les Français éligibles ont continué à alimenter massivement ce livret populaire. L’encours a même atteint un niveau record de 82,1 milliards d’euros.

Cette résistance s’explique par la persistance d’un avantage comparatif important. Même à 4%, le LEP reste largement au-dessus des autres livrets.

2025 : vers un répit pour les finances publiques ?

La bonne nouvelle pour Bercy, c’est que la facture devrait mécaniquement diminuer en 2025. Avec des taux en forte baisse sur l’ensemble des livrets réglementés, les intérêts générés seront moins importants, et donc les exonérations fiscales aussi.

Reste que le débat sur la pertinence de ces niches fiscales continue de faire rage. Avec un déficit public qui se creuse et des besoins de financement croissants, certains s’interrogent sur le bien-fondé de maintenir des avantages fiscaux qui profitent majoritairement aux épargnants les plus fortunés.

Pour l’heure, toucher aux livrets d’épargne reste un tabou politique absolu. Mais face à une facture qui ne cesse de grimper, la question finira bien par se poser : jusqu’où l’État peut-il se permettre de subventionner l’épargne des Français les plus aisés ?

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