Résumé :
- À partir du 1er août 2025, les foyers sans compteur Linky devront payer un surcoût de 38,48€ par an (jusqu’à 63,12€ si aucun relevé n’est transmis)
- La Cour de cassation a récemment statué que les usagers ne peuvent plus légalement s’opposer à l’installation du compteur Linky
- 95% des foyers français sont déjà équipés du compteur Linky, environ 2 millions de foyers résistent encore
- Seuls les foyers où l’installation est techniquement impossible seront exemptés de ces nouveaux frais
- Ces surcoûts sont justifiés par les frais de relève manuelle et de maintien d’un système parallèle pour les anciens compteurs
La fin de la résistance à Linky
Difficile de l’ignorer, le compteur Linky a envahi nos foyers depuis une décennie maintenant. Avec plus de 37,5 millions d’exemplaires installés à travers l’Hexagone, le taux d’équipement atteint aujourd’hui 95% des logements français. Un chiffre qui donne le tournis !
Mais que font les 5% restants ? Soit environ 2 millions de foyers qui résistent encore à cette vague verte ? Certains s’y opposent par conviction, d’autres par méfiance face aux ondes électromagnétiques ou par crainte pour la protection de leurs données personnelles.
Seulement voilà, la bataille juridique vient de connaître un tournant décisif. La Cour de cassation, plus haute juridiction de France, a tranché le débat en avril dernier : les usagers ne peuvent plus légalement s’opposer à l’installation du compteur Linky.
Le prix de la résistance chiffré noir sur blanc
Si vous faites partie des réfractaires, préparez-vous à voir votre facture grimper. Concrètement, voici ce qui vous attend :
- 6,48 euros hors taxes supplémentaires tous les deux mois, soit 38,88 euros par an pour les foyers équipés d’anciens compteurs qui transmettent régulièrement leurs relevés
- Et si vous ne communiquez jamais vos index de consommation ? Le tarif grimpe avec 4,14 euros additionnels tous les deux mois, pour un total annuel de 63,12 euros
« Pour éviter ces frais de relevé additionnels, nous vous invitons à nous transmettre vos index de consommation au moins une fois par an« , conseille Enedis, non sans une certaine ironie.
Seule exception à cette règle : si l’installation est techniquement impossible chez vous, vous serez épargné par cette nouvelle taxe.
Pourquoi ce surcoût ?
Enedis ne fait pas mystère des raisons de cette facturation supplémentaire. L’entreprise justifie ces frais par les coûts liés au « maintien d’un système de transmission des signaux tarifaires aux compteurs historiques, ainsi qu’à la relève à pied, aux contrôles et au contact client. »
En clair, maintenir deux systèmes en parallèle coûte cher, et l’entreprise répercute désormais ces coûts sur ceux qui refusent de passer au système majoritaire.
Une bataille perdue d’avance ?
L’histoire a débuté quand deux utilisatrices ont porté plainte contre Enedis pour installation forcée du compteur connecté. Après un premier procès et un renvoi en appel, elles ont poussé jusqu’à la Cour de cassation… pour finalement perdre.
La Cour estime que la mission d’Enedis « relève d’une prérogative impérative » pour les usagers. Cette mission, encadrée par le code de l’énergie et la Loi de 2015 relative à la transition énergétique, donne toute légitimité à Enedis pour installer Linky, même chez les propriétaires récalcitrants.
Cette décision s’appuie également sur une directive européenne de 2009 qui oblige les États membres de l’Union européenne à déployer un système intelligent de comptage de la consommation électrique.
Que faire si vous n’avez pas encore de Linky ?
Face à cette nouvelle donne, trois options s’offrent à vous :
- Accepter l’installation du compteur Linky et rejoindre les 95% de foyers français déjà équipés
- Refuser et payer le surcoût qui s’appliquera à partir du 1er août
- Transmettre régulièrement vos index pour limiter la facture supplémentaire
Quoi qu’il en soit, cette décision marque probablement le début de la fin pour les derniers opposants au compteur vert. Entre la légalité de son installation désormais confirmée et la pénalité financière pour ceux qui persistent dans leur refus, le choix devient de plus en plus contraint.
Alors, allez-vous céder au boîtier vert ou préférez-vous payer pour votre tranquillité d’esprit ?