Résumé :
- Des paiements récurrents non autorisés peuvent apparaître sur vos relevés bancaires
- Ces prélèvements proviennent souvent d’offres alléchantes en ligne
- Les montants prélevés sont généralement entre 4 et 10 euros à intervalles réguliers
- Plusieurs solutions existent pour bloquer ces paiements, mais elles ont des inconvénients
- Des conseils pratiques peuvent vous aider à éviter ces arnaques
L’arnaque aux abonnements : un piège sournois
Un doute ? Un prélèvement douteux ? Vous avez peut-être déjà été victime de ce genre d’arnaque! Mais comment ça marche au juste et de quoi parle-t-on? On vous explique.
Qu’est-ce que l’arnaque aux abonnements (Rebill) ?
L’arnaque aux abonnements, c’est le loup déguisé en agneau du monde numérique. Elle se cache derrière des offres alléchantes qui font briller vos yeux : un smartphone à 1 euro, un échantillon gratuit, ou encore une promotion qui semble trop belle pour être vraie. Et pour cause, elle l’est !
Comme l’explique la Répression des fraudes, ces arnaques peuvent concerner une multitude de produits, des machines à café expresso aux drones en passant par des services de voyance ou des sites de rencontres. Le point commun ? Vous pensez faire une bonne affaire, mais en réalité, vous ouvrez la porte à des prélèvements réguliers sur votre compte.
Comment fonctionne ce type d’escroquerie ?
Le mécanisme est aussi simple qu’efficace. Vous êtes attiré par une offre alléchante et vous décidez de passer à l’acte. Pour finaliser votre commande, on vous demande vos coordonnées bancaires, souvent pour payer des frais de port dérisoires ou pour « vérifier votre identité ». C’est là que le piège se referme.
Sans que vous vous en rendiez compte, vous venez de souscrire à un abonnement. Les mentions de cet engagement sont souvent dissimulées dans les petites lignes du contrat, noyées dans un flot d’informations que peu de gens prennent la peine de lire. Et voilà comment, en un clic, vous vous retrouvez abonné à un service dont vous n’avez ni l’utilité, ni l’envie.
Les signes qui doivent vous alerter
Le premier signe d’alerte, c’est l’apparition de prélèvements réguliers sur votre compte. Ces montants sont généralement faibles, entre 4 et 10 euros, pour ne pas éveiller immédiatement les soupçons. C’est la technique de la grenouille dans l’eau chaude : si l’augmentation est progressive, vous risquez de ne pas vous en rendre compte avant qu’il ne soit trop tard.
Autre indice qui doit vous mettre la puce à l’oreille : des libellés de prélèvement obscurs ou incompréhensibles sur vos relevés bancaires. Les arnaqueurs utilisent souvent des noms de société peu parlants ou des abréviations pour masquer la nature réelle du prélèvement. Si vous voyez apparaître des noms comme « CBLM », « STRACEO » ou « AVQ.U-BILL » sur votre relevé, il est temps de vous poser des questions.
Enfin, le signe le plus flagrant d’une arnaque est l’impossibilité de contacter le prestataire de service. Si vous ne trouvez aucun moyen de joindre l’entreprise qui prélève votre compte, ni par téléphone, ni par email, ni par courrier, c’est que quelque chose ne tourne pas rond. Les entreprises légitimes ont toujours un service client joignable, ne l’oubliez pas !
Comment réagir face à ces prélèvements indésirables
Votre première action devrait être de tenter de vous désabonner. Si vous avez la chance d’identifier le site responsable des prélèvements, connectez-vous à votre espace personnel et cherchez l’option de désabonnement. Malheureusement, cette solution n’est pas toujours possible, soit parce que le site est introuvable, soit parce que l’option de désabonnement est volontairement cachée.
Si le désabonnement s’avère impossible, vous pouvez envisager de faire opposition à votre carte bancaire. C’est une solution radicale qui empêchera tout prélèvement futur. Cependant, comme le souligne Jérôme Raguénès, directeur du département numérique, systèmes et moyens de paiement de la Fédération bancaire française (FBF), cette option a des inconvénients : « Ceci empêche alors d’utiliser sa carte jusqu’à réception de la nouvelle… » De plus, des frais de remplacement de carte peuvent s’appliquer, bien que certaines banques puissent faire un geste commercial dans ce type de situation.
Une solution moins connue mais potentiellement efficace est la procédure de chargeback. Cette procédure, prévue par les conditions de Visa et Mastercard, permet de contester un paiement auprès de l’émetteur de votre carte bancaire. Elle est particulièrement adaptée aux cas où un service n’est pas conforme à ce qui était annoncé. Cependant, comme le note Ralph Roggenbuck, juriste au Centre européen des consommateurs (CEC) France :
Souvent les banques refusent, soit parce que la loi ne les contraint pas, soit parce qu’elles ne connaissent pas cette procédure à tort.
La meilleure défense reste la prévention. Lors de vos achats en ligne, soyez particulièrement vigilant. Lisez attentivement les conditions de vente, en particulier les petites lignes en bas de page. Méfiez-vous des offres qui semblent trop belles pour être vraies, elles le sont probablement. Comme le dit le proverbe, si c’est gratuit, c’est vous le produit !
Prenez l’habitude de vérifier régulièrement vos relevés bancaires. Ne vous contentez pas de regarder le solde, examinez chaque ligne de près. Plus vous détecterez rapidement un prélèvement suspect, plus vous aurez de chances de résoudre le problème efficacement.
Enfin, pour vos abonnements légitimes, privilégiez le prélèvement plutôt que le paiement par carte. Comme l’explique Jérôme Raguénès de la FBF : « Pour un abonnement ou un paiement régulier, le prélèvement semble plus adapté. » En effet, il est plus facile de révoquer un mandat de prélèvement que de stopper un paiement récurrent par carte.