Résumé :
- Morgan Stanley prédit que Tesla pourrait s’attaquer au marché des voitures volantes (eVTOL), exploitant son expertise en intelligence artificielle, batteries et production pour révolutionner le transport urbain aérien.
- Le secteur des taxis volants traverse une crise majeure avec plusieurs startups prometteuses comme Lilium et Volocopter confrontées à des difficultés financières, malgré les récents progrès d’Archer Aviation.
- Tesla reconnaît l’opportunité mais se dit actuellement trop sollicitée, se concentrant sur le lancement de sa flotte autonome à Austin, le CyberCab et le robot Optimus.
- L’administration Trump soutient activement le développement des eVTOL, le secrétaire aux transports Sean Duffy affirmant que les États-Unis doivent « montrer la voie » dans cette technologie transformatrice.
- La synergie avec SpaceX pourrait constituer un avantage décisif pour Tesla, l’expertise aéronautique de l’entreprise spatiale d’Elon Musk offrant un potentiel de collaboration stratégique dans ce nouveau secteur.
L’audacieuse prédiction de Wall Street
Adam Jonas, l’analyste automobile de Morgan Stanley réputé pour ses visions avant-gardistes, vient de lancer une hypothèse qui fait frémir les investisseurs. Selon lui, Tesla ne devrait pas se contenter de dominer le marché des véhicules électriques terrestres. L’entreprise d’Elon Musk possède tous les atouts pour s’attaquer au marché naissant des taxis volants, ces fameux eVTOL (véhicules électriques à décollage et atterrissage verticaux) qui promettent de révolutionner nos déplacements urbains.
La logique de Jonas n’a rien d’un coup de poker. Tesla maîtrise déjà trois technologies cruciales pour ce secteur : l’intelligence artificielle, les batteries haute performance et les processus de fabrication industrielle. Ces compétences constituent exactement la recette miracle dont ont besoin les voitures volantes pour passer du stade de prototype coûteux à celui de service commercial viable.
Un marché qui cherche désespérément son sauveur
Le secteur des eVTOL traverse actuellement une période délicate. Malgré des décennies de promesses, aucune entreprise n’a encore réussi à commercialiser un service grand public. Archer Aviation, l’un des leaders du secteur, vient certes de franchir une étape importante avec le vol piloté réussi de son prototype Midnight, mais les premières livraisons ne sont prévues qu’à Abu Dhabi plus tard cette année.
Le paysage industriel ressemble à un champ de bataille jonché de rêves brisés. Lilium et Volocopter, deux startups prometteuses, ont récemment buté sur des difficultés financières insurmontables. Le problème fundamental demeure le même : comment créer des véhicules suffisamment sûrs pour transporter des passagers tout en restant entièrement autonomes ? Car la viabilité économique dépend de la suppression des pilotes, ces professionnels coûteux qui représentent un frein majeur à la démocratisation du service.
Tesla face à ses propres défis
Pourtant, quand Jonas a évoqué cette possibilité auprès de Tesla, la réponse fut révélatrice. L’entreprise n’a pas rejeté l’idée catégoriquement, mais a simplement expliqué être « trop sollicitée » pour envisager sérieusement ce nouveau défi. Cette formulation diplomatique traduit une réalité : Musk jongle déjà avec plusieurs révolutions technologiques de front.
La priorité absolue reste le lancement imminent de la flotte de véhicules autonomes à Austin, prévu ce mois-ci. Parallèlement, Tesla pousse la commercialisation de son CyberCab, ce robotaxi futuriste qui doit redéfinir le transport urbain. Sans oublier Optimus, le robot humanoïde qui promet de transformer l’industrie manufacturière mondiale.
L’administration Trump pousse la machine
Le timing de cette prédiction coïncide avec un signal politique fort. Sean Duffy, le secrétaire aux transports de Donald Trump, a récemment déclaré sur les réseaux sociaux que « les eVTOL vont transformer fondamentalement les déplacements du public » et que les États-Unis doivent « montrer la voie ». Cette déclaration officielle confirme que Washington considère ce secteur comme stratégique pour maintenir l’avance technologique américaine.
L’enjeu géopolitique n’échappe d’ailleurs pas à Jonas, qui s’inquiète de plus en plus de la montée en puissance des constructeurs chinois. Le crossover Xiaomi YU7 offre désormais un rapport qualité-prix potentiellement supérieur au Model Y de Tesla, illustrant la pression concurrentielle croissante que subissent les marques occidentales.
L’atout SpaceX dans la manche
Si Tesla devait effectivement se lancer dans l’aventure, elle ne partirait pas de zéro. SpaceX, l’autre entreprise phare de Musk, possède une expertise aéronautique de niveau mondial. Cette synergie potentielle pourrait s’avérer décisive dans un secteur où la maîtrise des technologies de vol reste le principal obstacle.
L’histoire récente montre qu’Elon Musk excelle dans l’art de la transformation industrielle. Il a déjà réussi à convaincre ses actionnaires de suivre Tesla dans sa mutation d’un simple constructeur automobile vers une entreprise de robotique dopée à l’intelligence artificielle. Pourquoi ne pourrait-il pas réitérer cette prouesse avec l’aviation urbaine ?
