Résumé :
- Palantir affiche des résultats exceptionnels au Q1 2025 avec une croissance de 39% du chiffre d’affaires à 883,9 millions de dollars
- La société revoit à la hausse ses prévisions annuelles, anticipant une croissance de 36% en 2025
- Malgré ces performances, l’action chute de 9% en séance post-clôture, illustrant les inquiétudes concernant la valorisation élevée
- Les analystes sont divisés, certains prédisant une capitalisation de 1 000 milliards de dollars, d’autres s’inquiétant de la dépendance aux contrats gouvernementaux
- L’expansion commerciale américaine (+71%) pourrait permettre à Palantir de diversifier ses revenus et de justifier sa valorisation à terme
Stock | Symbol | Price | 52 Week Range | Dividend Rate | Dividend Yield | Industry | Country | EPS | Shares | Last Updated | Currency | Type |
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Palantir Technologies Inc. PLTR | PLTR | 97,41 € | 0,00 | 0,00% | Software - Infrastructure | United States | 0,23 | 2.262.909.952 | 8 heures ago | EUR | EQUITY |
Résultats financiers de Palantir au premier trimestre 2025 : croissance exceptionnelle sur tous les fronts
Le premier trimestre 2025 confirme la montée en puissance de Palantir dans le secteur de l’IA et de l’analyse de données :
- Revenus totaux : 883,9 millions de dollars, en hausse de 39% par rapport à l’année précédente
- Croissance aux États-Unis : 55% d’augmentation en glissement annuel, atteignant 628 millions de dollars
- Le segment commercial américain bondit de 71% à 255 millions de dollars
- Les contrats gouvernementaux américains progressent de 45% à 373 millions de dollars
- Bénéfice d’exploitation GAAP : 176 millions de dollars, représentant une marge de 20%
- Bénéfice d’exploitation ajusté : 391 millions de dollars, soit une marge impressionnante de 44%
- Résultat net : 214 millions de dollars (24% de marge)
- Bénéfice par action (BPA) : 0,08 dollar en GAAP et 0,13 dollar en ajusté
- Flux de trésorerie disponible ajusté : 370 millions de dollars (42% de marge)
- Base clientèle : croissance de 39% sur un an et 8% sur le trimestre précédent
- Score « Rule of 40 » : 83%, pulvérisant les standards du secteur
Ces résultats dépassent largement les attentes des analystes qui tablaient sur un chiffre d’affaires de 862,8 millions de dollars.
Stratégie et perspectives : Palantir s’impose comme le système d’exploitation de l’ère IA
Face à ces performances, Palantir ne cache pas son ambition et revoit à la hausse ses prévisions pour l’année 2025 :
- Prévisions Q2 2025 : chiffre d’affaires entre 934 et 938 millions de dollars
- Prévisions annuelles 2025 revues à la hausse :
- Chiffre d’affaires entre 3,89 et 3,90 milliards de dollars, soit une croissance de 36%
- Segment commercial américain dépassant 1,18 milliard de dollars (+68%)
- Bénéfice d’exploitation ajusté entre 1,71 et 1,72 milliard de dollars
- Flux de trésorerie disponible ajusté entre 1,6 et 1,8 milliard de dollars
Selon Alex Karp, co-fondateur et PDG de Palantir, l’entreprise connaît « un changement tectonique dans l’adoption de [ses] logiciels », s’imposant comme « le système d’exploitation de l’entreprise moderne à l’ère de l’IA ».
Cette croissance s’appuie sur une dynamique commerciale exceptionnelle :
- 139 contrats signés d’au moins 1 million de dollars
- 51 contrats de plus de 5 millions
- 31 contrats dépassant 10 millions
- Valeur contractuelle totale record dans le segment commercial américain : 810 millions de dollars (+183%)
- Valeur résiduelle des contrats commerciaux américains : 2,32 milliards de dollars (+127%)
Analyse pour les investisseurs : faut-il miser sur Palantir malgré la chute post-résultats ?
Paradoxalement, malgré ces résultats impressionnants, l’action Palantir a chuté de plus de 9% en séance post-clôture. Cette réaction illustre la division profonde entre les analystes sur l’avenir de l’entreprise.
Dan Ives de Wedbush reste extrêmement optimiste, déclarant que ces résultats « pourraient être imprimés, encadrés et exposés au Louvre ». Il prédit même que Palantir pourrait atteindre « une capitalisation boursière de 1 000 milliards de dollars dans les 2 à 3 prochaines années ».
À l’opposé, Brent Thill de Jefferies se montre plus prudent, qualifiant Palantir de « phénomène porté par les investisseurs particuliers » et notant qu' »aucun investisseur institutionnel ne parle même de cette entreprise ».
Cette divergence d’opinions s’explique par plusieurs facteurs :
- Une valorisation élevée : Palantir se négocie à environ 189 fois les bénéfices anticipés pour les 12 prochains mois, soit près du double de sa moyenne historique. Son ratio PEG de 5,5 pour 2025 (supérieur à 1) indique une surévaluation potentielle.
- Dépendance aux contrats gouvernementaux : environ 55% des revenus de Palantir proviennent de contrats gouvernementaux, ce qui présente un risque de concentration important.
- Ralentissement anticipé de la croissance : les analystes prévoient que la croissance du bénéfice par action ajusté ralentira de 62,5% au premier trimestre à 46,1% au deuxième trimestre, puis à 38% au troisième trimestre.
- Une action déjà en forte hausse : avant la publication des résultats, le titre avait déjà progressé de 64,6% depuis le début de l’année et évoluait près de son plus haut sur 52 semaines.
Cependant, plusieurs éléments plaident en faveur de Palantir :
- Sept trimestres consécutifs de résultats atteignant ou dépassant les attentes de Wall Street
- Une croissance commerciale américaine qui permet de diversifier progressivement l’activité au-delà des contrats gouvernementaux
- Un positionnement favorable pour remporter de nouveaux contrats de défense, selon le suivi de William Blair
Le prix consensuel fixé par les analystes se situe à 69,76 dollars, avec des estimations allant jusqu’à 125 dollars (Loop Capital). Les plus récentes évaluations de RBC Capital, Morgan Stanley et DA Davidson convergent vers un objectif moyen de 76,67 dollars, suggérant un potentiel de baisse de 31,74% par rapport aux niveaux actuels.
En conclusion, si Palantir continue sur cette lancée, sa valorisation pourrait rapidement se justifier par des performances exceptionnelles. Toutefois, les investisseurs devraient rester attentifs au ralentissement potentiel de la croissance et à la volatilité élevée du titre (bêta de 2,15 sur les 90 derniers jours).