Résumé :
- Le Département de Justice américain a révisé ses mesures correctives dans son affaire antitrust contre Google, menaçant l’accord de 20 milliards de dollars entre Google et Apple pour la recherche par défaut sur Safari.
- La modification clé interdit à Google de payer pour apparaître sur les « écrans de choix », ce qui affecterait directement son partenariat avec Apple.
- Si l’accord est rompu, Apple pourrait se tourner vers d’autres fournisseurs comme Microsoft ou OpenAI, ou développer sa propre solution de recherche.
- La suppression des coûts d’acquisition de trafic de Google pourrait combler l’écart de revenus avec Bing et permettre à de nouveaux acteurs comme Amazon ou Meta d’entrer dans le secteur.
- La décision finale du juge est attendue pour début août 2025, avec des experts suggérant que Google devrait chercher à régler l’affaire à des conditions plus favorables.
C’est un véritable séisme qui se prépare. Imaginez un instant : le moteur de recherche que vous utilisez quotidiennement sur votre iPhone pourrait bientôt être totalement différent. Fini Google pré-installé sur votre Safari ? C’est une possibilité qui se dessine à l’horizon.
Une alliance légendaire sous le feu des projecteurs
Depuis des années, Google règne en maître sur les écrans de recherche des iPhone. Cette domination n’est pas le fruit du hasard mais d’un partenariat lucratif. En 2022, le géant de Mountain View aurait versé la somme astronomique de 20 milliards de dollars à Apple pour ce privilège. Une manne financière que la firme à la pomme pourrait voir s’évaporer.
La semaine dernière, le Département de Justice américain a dévoilé une version révisée de ses mesures correctives dans son affaire antitrust contre Alphabet, la maison-mère de Google. Le verdict est sans appel : ces modifications sont jugées « modestes » par les analystes de J.P. Morgan, qui estiment qu’elles « n’offrent pas le soulagement que certains investisseurs espéraient pour Google ».
Un changement critique qui pourrait tout bouleverser
La modification la plus inquiétante concerne directement les « écrans de choix ». Google ne pourrait plus verser de paiements pour apparaître sur ces interfaces, notamment celles d’Apple. Un coup direct porté au cœur de leur partenariat.
La décision finale du juge, attendue pour début août, devrait trouver un équilibre entre les propositions du Département de Justice et celles de Google, en tenant compte de l’impact sur les consommateurs. Mais l’incertitude plane, et les analystes peinent à déterminer précisément les implications financières de ces mesures.
Vers une redistribution des cartes dans l’écosystème numérique
Si l’accord venait à disparaître, Apple ne resterait pas les bras croisés. Plusieurs options s’offrent au géant de Cupertino :
- Se tourner vers d’autres fournisseurs de recherche comme Microsoft ou OpenAI
- Opter pour une combinaison de différents moteurs de recherche
- Développer ou acquérir sa propre solution de recherche
Du côté de Google, la situation pourrait s’avérer encore plus délicate. Les analystes de Barclays estiment que le jugement révisé est « légèrement pire qu’avant » et pourrait ouvrir la porte à de nouveaux acteurs comme Amazon ou Meta.
Une brèche dans l’empire de la recherche en ligne
La suppression des coûts d’acquisition de trafic de Google pourrait rapidement combler l’écart de 72% de revenu par requête avec Bing, le moteur de recherche de Microsoft. Plus inquiétant encore pour le géant de la recherche : environ 50% des points d’accès de recherche que Google paie actuellement pour être par défaut pourraient basculer vers d’autres fournisseurs.
Face à cette tempête qui s’annonce, certains experts suggèrent que Google devrait « régler préventivement l’affaire à des conditions plus favorables ». Des rumeurs indiquent que l’entreprise aurait déjà exploré cette voie avec le Département de Justice.
Cette affaire pourrait bien redessiner le paysage de la recherche en ligne que nous connaissons aujourd’hui. Un changement qui toucherait directement des milliards d’utilisateurs dans le monde entier et bouleverserait l’équilibre des forces entre les géants de la tech.
À l’heure où les utilisateurs s’interrogent sur la diversité des options dans le numérique, cette bataille juridique pourrait bien accélérer une transformation déjà en marche. Reste à savoir qui en sortira gagnant : les consommateurs, Apple, Google, ou peut-être de nouveaux acteurs prêts à s’engouffrer dans la brèche.