Résumé :
- Le Nasdaq-100 s’est effondré de 4,1% le 16 avril 2025, avec 99 des 100 composantes en territoire négatif
- Les causes principales sont les nouvelles restrictions américaines sur les exportations de semi-conducteurs vers la Chine et les commentaires hawkish de Jerome Powell
- Nvidia et AMD ont annoncé des impacts financiers majeurs (5,5 milliards $ et 800 millions $ respectivement) liés aux contrôles d’exportation
- Powell a averti que les tarifs douaniers pourraient créer des tensions entre les deux mandats de la Fed (stabilité des prix et plein emploi)
- Le secteur technologique a été le plus durement touché avec une chute de 3,9%, l’indice des semi-conducteurs s’effondrant de 6,9%
Le secteur tech ravagé par de nouvelles tensions avec la Chine
Le coup de massue est venu des annonces simultanées de plusieurs poids lourds des semi-conducteurs. Nvidia, troisième plus grande entreprise mondiale par capitalisation boursière, a révélé avoir reçu un avis du gouvernement américain exigeant une licence spéciale – pour une durée indéterminée – afin d’exporter ses GPU H20 et matériels associés vers la Chine. Un coup dur qui devrait amputer ses résultats trimestriels de 5,5 milliards de dollars.
AMD n’a pas été épargné, avec un impact similaire estimé à 800 millions de dollars suite aux nouvelles restrictions commerciales. Sa chute de 9,9% en a fait le titre le plus malmené du Nasdaq-100.
Pour compléter ce tableau apocalyptique, le géant néerlandais ASML a publié des prévisions de commandes inférieures aux attentes et mis en garde contre l’incertitude croissante générée par les tarifs douaniers.
« Nous assistons à une reconfiguration profonde des chaînes d’approvisionnement technologiques mondiales, » confie un analyste de Wall Street. « Ces nouvelles restrictions commerciales envers la Chine pourraient coûter des dizaines de milliards aux entreprises américaines et européennes. »
Jerome Powell jette de l’huile sur le feu
Comme si ce cocktail n’était pas assez explosif, Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine, a enfoncé le clou lors d’une intervention à l’Economic Club de Chicago. Ses propos sur l’impact potentiellement plus important que prévu des tarifs douaniers ont fait l’effet d’une bombe sur des marchés déjà fébriles.
« Les tarifs douaniers sont hautement susceptibles de générer au moins une hausse temporaire de l’inflation, » a déclaré Powell, ajoutant que ces mesures pourraient « nous éloigner davantage de nos objectifs » et potentiellement forcer la Fed à choisir entre ses deux mandats: stabilité des prix et plein emploi.
Pour Daniel Jones, expert financier, cette situation place la Fed dans un dilemme cornélien: « L’économie montre des signes d’affaiblissement et, en raison de la situation des tarifs douaniers, nous pourrions bientôt voir un marché du travail considérablement plus faible. Cela nécessiterait normalement une baisse des taux d’intérêt pour stimuler l’économie. Mais d’un autre côté, les tarifs sont inflationnistes. »
Un carnage généralisé sur les marchés
Le bilan de cette journée noire est sans appel:
- Nasdaq-100: -4,1%
- Nasdaq Composite: -3,07%, clôturant à 16 307,16 points
- S&P 500: -2,24%, terminant à 5 275,72 points
- Dow Jones: -1,73% (soit 700 points de moins), finissant à 39 669,39 points
L’ampleur de la débâcle est telle que 99 des 100 composantes du Nasdaq-100 ont terminé dans le rouge. Le secteur technologique a été particulièrement touché avec une chute de 3,9%, tandis que l’indice des semi-conducteurs de Philadelphie s’est effondré de 6,9%.
Parmi les plus grandes victimes de cette déroute figurent Advanced Micro Devices (-9,9%), Nvidia (-9,8%), Palantir Technologies (-8,7%), ASML (-8,2%) et Applovin (-8,1%).
Quelle suite pour les marchés?
Cette journée catastrophique soulève des questions fondamentales sur l’avenir des relations commerciales entre les États-Unis et la Chine, ainsi que sur la capacité de la Fed à naviguer dans ces eaux tumultueuses.
Les marchés obligataires semblent anticiper un ralentissement économique, avec des rendements des bons du Trésor en baisse. Le taux à 10 ans a diminué de 5 points de base à 4,29%, tandis que celui à 2 ans a chuté de 8 points de base à 3,79%.
Alors que Wall Street digère ce choc, une question demeure: cette correction brutale n’est-elle qu’un orage passager, ou marque-t-elle le début d’une période plus sombre pour les marchés financiers? Les prochains jours nous le diront, mais une chose est certaine: la volatilité est de retour, et elle pourrait bien s’installer durablement.