Résumé :
- Goldman Sachs prévoit de lancer le trading 24h/24 et 7j/7 de bons du Trésor et fonds monétaires tokenisés, avec trois projets majeurs prévus pour 2025.
- Le marché des bons du Trésor tokenisés dépasse déjà 5 milliards de dollars, avec BlackRock en tête grâce à son fonds BUIDL, tandis que les fonds monétaires tokenisés atteignent 1 milliard de dollars.
- Des changements réglementaires majeurs aux États-Unis facilitent cette évolution, notamment l’Interpretive Letter 1183 qui permet aux banques de manipuler des cryptoactifs sans autorisation préalable.
- Goldman Sachs envisage de transformer sa plateforme d’actifs numériques (GS DAP) en entité indépendante pour servir plusieurs institutions financières.
- Selon McKinsey, ce secteur pourrait atteindre 2 000 milliards de dollars d’ici 2030, malgré des défis persistants comme la préférence pour les blockchains avec permission et les contraintes réglementaires.
Imaginez pouvoir échanger des titres financiers à 3h du matin un dimanche, aussi facilement qu’un message WhatsApp. C’est précisément ce que prépare la banque d’investissement, et cela pourrait bien transformer radicalement nos marchés financiers.
La finance traditionnelle adopte la blockchain, et ce n’est que le début
C’est à Dubaï, lors de la prestigieuse conférence TOKEN2049, que Mathew McDermott, responsable des actifs numériques chez Goldman Sachs, a dévoilé cette ambition qui sonne comme un tournant historique.
La tokenisation – cette technique qui transforme un actif traditionnel en jeton numérique sur une blockchain, n’est plus l’apanage des startups crypto. Les géants de Wall Street s’y mettent sérieusement, et Goldman Sachs compte bien être aux avant-postes de cette révolution silencieuse.
Pour 2025, la banque prépare déjà trois projets majeurs de tokenisation : son premier fonds tokenisé en dollars américains et une obligation numérique libellée en euros figurent au programme.
Une tendance qui explose, portée par les mastodontes de la finance
Goldman Sachs n’est pas seul dans cette course. BlackRock, le plus grand gestionnaire d’actifs mondial, caracole déjà en tête avec son fonds BUIDL dédié aux bons du Trésor tokenisés. Franklin Templeton, autre poids lourd du secteur, s’est également lancé dans l’aventure.
Coin | Price | Marketcap | Supply |
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Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 5 milliards de dollars circulent déjà sous forme de bons du Trésor tokenisés, tandis que les fonds monétaires tokenisés ont franchi la barre symbolique du milliard de dollars d’actifs sous gestion.
Et ce n’est qu’un début ! Selon le cabinet McKinsey, le secteur pourrait atteindre l’astronomique somme de 2 000 milliards de dollars d’ici 2030.
La réglementation américaine ouvre enfin les vannes
Cette accélération n’est pas le fruit du hasard. En mars dernier, l’Office of the Comptroller of the Currency a publié l’Interpretive Letter 1183, un document qui change la donne en autorisant les banques américaines à manipuler des cryptoactifs sans demander d’autorisation préalable.
Dans la foulée, la Réserve fédérale, la FDIC et l’OCC ont retiré leurs précédentes recommandations qui freinaient l’adoption des technologies blockchain par les institutions financières. Un virage à 180 degrés qui témoigne d’une volonté politique d’aligner la régulation américaine sur celle d’autres juridictions plus favorables à l’innovation.
Résultat ? En moins d’un an, le volume d’actifs tokenisés a tout simplement doublé !
La vision ambitieuse de Goldman Sachs
Pour concrétiser ses ambitions, Goldman Sachs envisage même de transformer sa plateforme d’actifs numériques (GS DAP) en entité indépendante, capable de servir plusieurs institutions financières.
L’objectif est clair : créer une infrastructure commune permettant d’accélérer le développement de la liquidité sur le marché secondaire des actifs tokenisés, aujourd’hui encore balbutiant.
Si les défis restent nombreux – Goldman Sachs privilégie toujours les blockchains avec permission pour répondre aux exigences de conformité, et les régulateurs imposent encore des contraintes importantes – la direction est claire.
La finance de demain sera tokenisée, disponible 24h/24, et les institutions qui l’auront compris les premières en tireront un avantage considérable. Goldman Sachs l’a bien compris et compte transformer cette vision en réalité, jour après jour… ou plutôt, minute après minute, sans interruption.