Résumé :
- Le sommet « Choose France » 2025 a attiré 37 milliards d’euros d’investissements, dont 20 milliards de nouveaux projets et 17 milliards déjà engagés dans l’IA, un record par rapport aux 15 milliards de l’année précédente.
- Des entreprises majeures comme Prologis, Revolut et Snapchat ont annoncé d’importants investissements en France.
- La France reste la première destination d’investissements en Europe pour la sixième année consécutive selon Ernst and Young (EY), validant la stratégie pro-business d’Emmanuel Macron.
- Ces investissements arrivent à un moment critique pour le gouvernement français, sous pression face aux menaces de délocalisations et aux politiques commerciales agressives de Donald Trump.
- Malgré cette attractivité pour les investisseurs étrangers, certaines entreprises françaises comme Sanofi continuent d’investir massivement à l’étranger (plus de 18 milliards € aux États-Unis).
« Choose France » : Un succès diplomatique qui tombe à pic
« Dans la compétition mondiale, la France montre qu’elle a des armes, la France est à l’offensive pour attirer les capitaux, » a déclaré le ministre des Finances Eric Lombard sur les ondes de RTL. Et pour cause : sur les 37 milliards d’euros annoncés, 20 milliards correspondent à de nouveaux projets, tandis que les 17 milliards restants avaient déjà été engagés lors d’un précédent sommet sur l’intelligence artificielle.
Ces chiffres dépassent largement les 15 milliards récoltés l’an dernier, prouvant que la stratégie de séduction du président porte ses fruits. Le timing ne pouvait pas être meilleur pour un gouvernement sous pression face aux menaces de délocalisations et aux vents contraires qui soufflent sur l’économie européenne, notamment depuis le retour de Donald Trump et ses politiques commerciales musclées.
Des poids lourds mondiaux misent sur la France
Parmi les grandes annonces qui font la fierté de l’Élysée, le géant américain de la logistique Prologis s’engage à injecter 6,4 milliards d’euros pour construire quatre centres de données dans la région parisienne. Un investissement massif qui témoigne de l’attractivité française dans le secteur stratégique des infrastructures numériques.
Dans la foulée, la fintech britannique Revolut a annoncé un plan d’expansion d’un milliard d’euros sur les trois prochaines années.
Visiblement euphorique, Emmanuel Macron n’a pas hésité à s’en vanter sur les réseaux sociaux après l’annonce de Snapchat d’ouvrir un nouveau bureau et un centre de réalité augmentée à Paris : « Snapchat choisit la France ! Ce nouveau bureau et ce nouveau centre de réalité augmenté à Paris montrent bien à quel point la France est attractive aux yeux des investisseurs étrangers. Thank you! »
Snapchat choisit la France !
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 19, 2025
Ce nouveau bureau et ce nouveau centre de réalité augmenté à Paris montrent bien à quel point la France est attractive aux yeux des investisseurs étrangers. Thank you! pic.twitter.com/vfGBsVQ8qa
L’intelligence artificielle au cœur de la stratégie française
L’offensive de charme de Macron ne date pas d’hier. Dès 2017, le président avait fait de l’attractivité économique sa priorité. Une stratégie qui semble porter ses fruits, puisque la France reste, pour la sixième année consécutive, la destination préférée des investissements en Europe selon le cabinet EY.
« Nous devons investir beaucoup plus dans l’IA, les technologies vertes, la défense et la sécurité, surtout parce que c’est une course »
Emmanuel Macron
Le message est clair : dans un monde où la compétition fait rage, la France ne compte pas rester sur le bas-côté.
Les projets annoncés touchent d’ailleurs des secteurs stratégiques variés : défense avec l’usine d’assemblage de drones de la société portugaise Tekever (100 millions d’euros), technologies vertes avec des investissements dans l’hydrogène, et bien sûr l’intelligence artificielle avec le fonds MGX des Émirats arabes unis.
Des défis malgré tout
Derrière cette pluie de milliards se cachent néanmoins quelques nuages. Si la France attire les investisseurs étrangers, elle peine parfois à retenir ses propres champions. Le cas de Sanofi, qui a récemment annoncé un plan d’investissement de plus de 18 milliards d’euros aux États-Unis, a d’ailleurs soulevé de vives critiques parmi les politiques français.
Par ailleurs, l’EY note que les projets d’investissement ont diminué pour la deuxième année consécutive en Europe, tandis qu’ils ont augmenté de 20% aux États-Unis entre 2023 et 2024. Une tendance qui reflète l’attrait des subventions américaines et des promesses pro-business de Trump.
Malgré ces défis, le gouvernement français reste confiant. Eric Lombard a réaffirmé que la France devrait atteindre son objectif de croissance de 0,7% pour 2025. Un chiffre modeste, certes, mais qui témoigne d’un certain optimisme dans un contexte économique européen morose.
Avec ses 37 milliards d’euros d’investissements, le sommet « Choose France » 2025 marque un succès pour Emmanuel Macron. Reste maintenant à transformer ces promesses en emplois et en croissance durable pour l’économie française.