Résumé :
- CALB, géant chinois des batteries lithium-ion, investit 2 milliards d’euros pour construire sa première gigafactory européenne au Portugal (port de Sines).
- Le projet créera 1 800 emplois directs et pourrait représenter plus de 4% du PIB portugais lorsqu’il atteindra sa pleine capacité de production en 2028.
- La capacité annuelle sera de 15 gigawattheures (environ 187 000 batteries pour véhicules électriques), principalement destinées au marché européen.
- Classé « Projet d’Intérêt National » au Portugal et « Projet Important d’Intérêt Européen Commun » (IPCEI), il bénéficiera de subventions européennes.
Un projet titanesque qui va transformer le paysage industriel portugais
C’est officiel ! Le fabricant chinois CALB, l’un des leaders mondiaux des batteries lithium-ion, va implanter sa première gigafactory européenne au Portugal. Le site choisi ? Le port stratégique de Sines, à environ 150 km au sud de Lisbonne.
L’investissement est colossal : 2 milliards d’euros pour construire un complexe industriel qui s’étendra sur pas moins de 92 hectares, dont 45 seront directement dédiés à la production. La capacité annuelle prévue atteindra 15 gigawattheures, soit l’équivalent d’environ 187 000 batteries pour véhicules électriques par an.
« Notre usine ne créera pas seulement de nouveaux emplois, mais placera également le Portugal à l’avant-garde de la production de batteries pour véhicules électriques en Europe »
Liu Jingyu, président du conseil d’administration de CALB
Un boost considérable pour l’économie portugaise
Pour le Portugal, les retombées économiques s’annoncent exceptionnelles. Le projet, classé « Projet d’Intérêt National » (PIN), devrait générer environ 1 800 emplois directs. Plus impressionnant encore, CALB estime que sa gigafactory pourrait représenter plus de 4% du PIB national portugais lorsqu’elle atteindra sa pleine capacité de production en 2028.
Le ministre portugais de l’Économie, Pedro Reis, présent lors de l’annonce officielle, n’a pas caché sa satisfaction face à cet investissement qui renforce considérablement l’attractivité du pays dans la chaîne de valeur des batteries pour véhicules électriques.
Une stratégie européenne pour CALB
Si CALB a jeté son dévolu sur le Portugal, ce n’est pas un hasard. Le projet s’inscrit dans une stratégie européenne bien définie et bénéficiera des subventions accordées aux « Projets Importants d’Intérêt Européen Commun » (IPCEI).
Les batteries produites à Sines seront « principalement destinées au marché européen des véhicules électriques », selon l’entreprise, qui vise également le secteur du stockage d’énergie (BESS). Un positionnement stratégique alors que l’Europe intensifie sa transition vers la mobilité électrique.
Le complexe industriel comprendra cinq sections distinctes dédiées à la production d’électrodes, de cellules, à l’assemblage des batteries et des packs, ainsi qu’à la construction des boîtiers de batteries.
Des ambitions revues mais toujours impressionnantes
Initialement annoncé en 2022, le projet a connu quelques ajustements. CALB avait alors évoqué une mise en production dès 2026 et un triplement de la capacité à 45 GWh d’ici 2028. Les plans actuels prévoient un démarrage plus tardif, en 2028, mais l’ampleur du projet reste considérable.
La construction devrait débuter cette année même, avec l’aménagement d’une ligne à haute tension de 5 kilomètres pour alimenter ce site énergivore.
Ce projet marque « une étape décisive dans l’engagement de CALB envers l’innovation et le leadership technologique dans le secteur des nouvelles énergies », affirme l’entreprise, qui renforce ainsi « sa responsabilité sur la voie de la sécurité énergétique, de la croissance économique et du développement durable. »
Alors que l’Europe s’efforce de réduire sa dépendance vis-à-vis de l’Asie pour les technologies de batteries, l’arrivée de CALB au Portugal illustre paradoxalement les défis que doit relever le continent : attirer les investissements nécessaires à sa souveraineté industrielle tout en gérant l’influence croissante des géants asiatiques sur son territoire.
Avec cette gigafactory, le Portugal s’impose comme un acteur clé de la transition électrique européenne, prouvant que les pays « périphériques » peuvent eux aussi jouer un rôle majeur dans la révolution industrielle en cours.