Résumé :
- BlackRock, avec ses partenaires, a conclu un accord de 22,8 milliards de dollars pour acquérir 90% des parts de Panama Ports Company, obtenant le contrôle des ports stratégiques de Balboa et Cristobal.
- L’acquisition inclut 43 ports dans 23 pays, représentant le plus grand investissement infrastructure de BlackRock à ce jour.
- Le canal de Panama est une artère commerciale vitale avec 12 000 navires annuels, dont 75% sont liés aux États-Unis.
- La transaction exclut les ports de Hutchison en Chine continentale et à Hong Kong.
Un investissement infrastructure majeur pour BlackRock
Cette acquisition d’envergure place désormais sous contrôle américain les ports de Balboa et Cristobal, deux infrastructures cruciales situées aux extrémités du canal de Panama. Mais l’opération va bien au-delà : le consortium prend également le contrôle de 43 ports comprenant 199 quais répartis dans 23 pays à travers le monde.
« Cet accord est une illustration puissante de la plateforme combinée de BlackRock et GIP ainsi que de notre capacité à offrir des investissements différenciés pour nos clients. Ces ports de classe mondiale facilitent la croissance mondiale »
Larry Fink, PDG de BlackRock
Cette transaction représente le plus important investissement infrastructure jamais réalisé par BlackRock. Elle intervient quelques mois seulement après l’acquisition de Global Infrastructure Partners pour environ 12,5 milliards de dollars en octobre dernier, une opération qui avait déjà signalé l’ambition du gestionnaire d’actifs dans ce secteur.
À l’époque, Fink avait décrit l’infrastructure comme « une opportunité d’investissement générationnelle », une vision que cette nouvelle acquisition vient concrétiser de façon spectaculaire.
L’importance stratégique du canal de Panama
Le canal de Panama représente une artère commerciale vitale, par laquelle transitent chaque année environ 12 000 navires reliant 1 920 ports dans 170 pays. Son importance économique est particulièrement significative pour les États-Unis, puisque plus de 75% des navires traversant le canal sont en provenance ou à destination du territoire américain.
Cette voie navigable de 51 miles (82 km) relie les océans Atlantique et Pacifique à travers l’Amérique centrale, raccourcissant considérablement les trajets maritimes qui devraient autrement contourner l’ensemble du continent sud-américain.
La vente des licences permettra au consortium d’obtenir une participation de 90% dans Panama Ports Company, qui exploite les ports de Balboa et Cristobal depuis plus de deux décennies.
Une transaction qui transforme le paysage portuaire mondial
L’accord ne se limite pas aux ports panaméens. La vente des licences portuaires détenues par l’unité du conglomérat du milliardaire Li Ka-shing à ce consortium lui donnera le contrôle d’une participation de 80% dans Hutchison Ports pour une valeur d’équité de 14,21 milliards de dollars.
Le consortium acquiert ainsi le contrôle de ports dans des pays aussi divers que le Mexique, les Pays-Bas, l’Égypte, l’Australie et le Pakistan, consolidant sa position dans l’infrastructure portuaire mondiale.
La vente ne concerne toutefois pas les participations dans Hutchison Port Holdings Trust, qui exploite des ports à Hong Kong et Shenzhen, ainsi qu’en Chine du Sud, ni aucun autre port en Chine continentale, a précisé CK Hutchison.
Perspectives d’avenir
Le consortium a convenu que les négociations se dérouleront sur une base exclusive pendant 145 jours, a indiqué la société dans un communiqué. Cette période permettra de finaliser tous les détails de cette transaction complexe qui redistribue les cartes dans le secteur portuaire mondial.
Pour les investisseurs, cette acquisition représente une opportunité majeure d’exposition à un secteur d’infrastructure critique, avec des flux de revenus potentiellement stables à long terme. Elle illustre également la tendance croissante des gestionnaires d’actifs à diversifier leurs portefeuilles vers des classes d’actifs alternatifs offrant des rendements ajustés au risque attractifs.
Avec cette transaction, BlackRock renforce considérablement sa position dans le secteur des infrastructures globales et démontre sa capacité à orchestrer des opérations d’envergure mondiale, consolidant ainsi son statut de plus grand gestionnaire d’actifs de la planète.
