Apple mise 600 milliards de dollars sur l’Amérique pour échapper aux tarifs de Trump

L'annonce a fait l'effet d'une bombe dans la Silicon Valley. Ce mercredi, Tim Cook s'est rendu à la Maison Blanche pour annoncer aux côtés de Donald Trump un investissement colossal de 100 milliards de dollars supplémentaires aux États-Unis. Une décision qui porte l'engagement total d'Apple à 600 milliards de dollars sur quatre ans, soit l'équivalent du PIB de la Belgique.

Apple investi 100 milliards de plus aux USA
Mis à jour le

Résumé :

  • Apple annonce 100 milliards de dollars d’investissements supplémentaires aux États-Unis, portant son engagement total à 600 milliards sur quatre ans pour échapper aux menaces de tarifs douaniers de Trump
  • Un « Programme de fabrication américaine » vise à rapatrier la production avec 19 milliards de puces prévues en 2025 dans 24 usines sur 12 États, notamment via des partenariats avec Corning, Samsung et Texas Instruments
  • Trump menace d’imposer des tarifs de 100% sur les semi-conducteurs étrangers mais exempte les entreprises qui s’engagent à fabriquer aux États-Unis, poussant Apple à cette stratégie défensive
  • L’intelligence artificielle au centre de la stratégie avec une nouvelle usine à Houston pour les serveurs IA et des centres de données étendus, alors qu’Apple Intelligence peine face à la concurrence d’OpenAI et Google
  • Une transformation industrielle majeure qui fait école dans la tech, rejoignant TSMC, Nvidia et Texas Instruments dans le rapatriement de la production technologique américaine

Cette surenchère financière n’arrive pas par hasard. Trump vient de brandir une nouvelle menace : des tarifs douaniers de 100% sur tous les semi-conducteurs fabriqués à l’étranger. Pour Apple, dont la quasi-totalité de la production dépend de l’Asie, l’équation est simple : investir massivement aux États-Unis ou voir ses coûts exploser.

Une stratégie de survie face aux menaces douanières

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Apple prévoit déjà 1,1 milliard de dollars de coûts liés aux tarifs douaniers, et il ne s’agit que des prévisions pour le trimestre en cours. Face à cette épée de Damoclès, la firme de Cupertino a choisi l’offensive plutôt que la défensive.

Le nouveau « Programme de fabrication américaine » d’Apple vise à rapatrier des pans entiers de sa chaîne d’approvisionnement. L’objectif de la firme à la pomme est simple : produire plus de 19 milliards de puces en 2025 dans 24 usines réparties sur 12 États américains. Une révolution industrielle pour une entreprise qui n’a jamais fabriqué ses produits phares sur le sol américain.

« Je suis fier de dire qu’Apple mène la création d’une chaîne d’approvisionnement complète de silicium ici en Amérique, de la conception à l’équipement, en passant par la production de plaquettes, la fabrication et l’emballage. »

Tim Cook, PDG de Apple

Des partenariats stratégiques pour sécuriser l’approvisionnement

Apple ne compte pas faire cavalier seul. Le géant technologique s’appuie sur un réseau de partenaires triés sur le volet : Corning pour le verre, Coherent pour les lasers Face ID, mais aussi Samsung, Texas Instruments ou encore Broadcom.

Désormais, tous les iPhone et Apple Watch vendus dans le monde utiliseront du verre fabriqué dans le Kentucky par Corning. Une centralisation qui garantit à Apple un contrôle total sur cette composante critique, tout en satisfisant les exigences de Trump.

Côté terres rares, Apple fait aussi le choix de limiter la dépendance à la Chine en s’approvisionnant chez MP Materials.

L’annonce semble avoir été favorablement accueillie par les investisseurs, l’action Apple ayant grimpé de près de 5% en post cloture.

Cours de l’action Apple en direct

L’intelligence artificielle au cœur des enjeux

Derrière cette offensive industrielle se cache une bataille technologique cruciale ces dernières années : celle de l’intelligence artificielle. Apple vient d’inaugurer à Houston une usine destinée à fabriquer des serveurs d’intelligence artificielle, premiers équipements à sortir de cette nouvelle chaîne de production américaine.

Ce timing n’est pas anodin. Apple Intelligence, la réponse d’Apple à ChatGPT, peine à convaincre depuis son lancement en octobre 2024. Le départ récent de Rouming Pang, responsable des modèles de base chez Apple, vers Meta illustre les difficultés de la firme à rattraper son retard face à OpenAI et Google.

Les investissements d’Apple dans les centres de données s’étendent désormais à la Caroline du Nord, au Nevada, à l’Iowa, à l’Arizona et à l’Oregon. 

Tim Cook lors de son annonce à la Maison Blanche

Une transformation industrielle sous contrainte politique ?

Lors de l’événement à la Maison Blanche, il a souligné qu’Apple ne réalisait « ce type d’investissement nulle part ailleurs dans le monde, même pas de près ». Une victoire politique majeure pour un président qui a fait du rapatriement industriel l’un de ses chevaux de bataille.

Pourtant, Tim Cook reste prudent sur l’assemblage final des iPhone aux États-Unis. « Les iPhone seront assemblés ailleurs pendant encore un moment », concède-t-il, évoquant les défis logistiques et les coûts de main-d’œuvre américains, bien supérieurs à ceux de l’Asie.

Cette stratégie hybride permet à Apple de satisfaire les exigences politiques tout en préservant ses marges. L‘entreprise produit désormais les composants les plus sophistiqués aux États-Unis tout en maintenant l’assemblage final dans ses bases asiatiques traditionnelles.

Un modèle qui fait école dans la tech

Apple n’est pas seule dans cette course au rapatriement industriel. TSMC a investi 100 milliards de dollars dans la fabrication américaine en mars, tandis que Nvidia s’est engagé à construire ses supercalculateurs aux États-Unis en avril. Texas Instruments a même annoncé 60 milliards de dollars pour la production de semi-conducteurs américains.

Cette déferlante d’investissements témoigne d’une réorganisation profonde de l’industrie technologique mondiale autant sur le plan technologique que politique. Les entreprises anticipent une ère de protectionnisme commercial et adaptent leurs stratégies en conséquence.

L’annonce de ces 600 milliards de dollars sur quatre ans dessine les contours d’une nouvelle Apple, plus américaine dans sa production mais toujours mondiale dans ses ambitions. 

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