BlackRock alerte sur la menace à la domination financière des États-Unis

Le géant de la gestion d'actifs BlackRock tire la sonnette d'alarme sur l'endettement public américain, qu'il considère désormais comme le principal risque pesant sur le statut privilégié des États-Unis sur les marchés financiers mondiaux. Cette mise en garde intervient alors que la dette fédérale américaine dépasse déjà les 36 000 milliards de dollars et pourrait encore s'alourdir de 5 000 milliards supplémentaires au cours de la prochaine décennie.

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Résumé :

  • BlackRock identifie la dette publique américaine (déjà supérieure à 36 000 milliards de dollars) comme le principal risque pour le statut privilégié des États-Unis sur les marchés financiers mondiaux
  • L’endettement croissant menace l’attractivité des actifs américains clés comme les obligations du Trésor à long terme et le dollar, avec un risque de réduction de l’appétit des investisseurs
  • Le financement de la dette devient problématique avec des émissions hebdomadaires dépassant 500 milliards de dollars et une demande en baisse de la Fed et des banques centrales étrangères
  • Un projet de loi fiscal pourrait alourdir la dette de 5 000 milliards supplémentaires sur dix ans, aggravant une situation où une part croissante des dépenses sert déjà au paiement des intérêts
  • BlackRock recommande une diversification en dehors du marché obligataire gouvernemental américain et privilégie les obligations à court terme face aux risques de hausse des coûts d’emprunt

Une dette qui érode l’attractivité des actifs américains

Selon les analystes de BlackRock, cette explosion de l’endettement public risque de saper l’appétit des investisseurs pour les actifs américains de référence, notamment les obligations du Trésor à long terme et le dollar. Le gestionnaire d’actifs, qui pèse plus de 10 000 milliards de dollars d’encours, souligne que cette situation précaire constitue « le plus grand risque pour le statut spécial des États-Unis sur les marchés financiers ».

La politique tarifaire agressive du président Donald Trump a déjà créé des turbulences sur les marchés cette année et alimenté des interrogations sur la pérennité du dollar comme monnaie de réserve mondiale. Bien que les craintes de dédollarisation restent pour l’instant théoriques, l’augmentation continue de la dette publique pourrait accélérer ce processus.

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Un mécanisme de financement sous tension

L’un des risques majeurs identifiés par BlackRock concerne la rupture des mécanismes traditionnels de financement de la dette américaine. L’offre croissante d’obligations du Trésor se heurte à une demande en baisse de la part de deux acheteurs historiques : la Réserve fédérale et les banques centrales étrangères.

Cette situation crée un déséquilibre préoccupant sur le marché obligataire. Les rendements des obligations à long terme pourraient se déconnecter de la politique monétaire de la Fed, continuant à monter même si la banque centrale américaine baisse ses taux directeurs. Un phénomène déjà observable qui remet en question les mécanismes de transmission de la politique monétaire.

Des volumes d’émission record qui inquiètent

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le gouvernement américain émet désormais plus de 500 milliards de dollars de dette par semaine. Cette cadence effrénée soulève des questions légitimes sur la capacité des marchés privés à absorber de tels volumes sans exiger des primes de risque plus élevées.

Le Congrès examine actuellement un projet de loi fiscal et budgétaire central dans l’agenda économique de Trump. Les analystes non-partisans estiment que ce texte pourrait alourdir la dette de 5 000 milliards de dollars supplémentaires sur dix ans, aggravant encore la situation.

Une spirale des coûts d’emprunt déjà enclenchée

BlackRock observe que malgré les coupes budgétaires annoncées, les déficits continuent de se creuser. Plus préoccupant encore, une part croissante des dépenses publiques est désormais consacrée au service de la dette, c’est-à-dire au paiement des intérêts.

Cette dynamique crée une spirale potentiellement dangereuse : plus la dette augmente, plus les coûts d’emprunt s’alourdissent, ce qui nécessite de nouveaux emprunts pour financer ces charges d’intérêts supplémentaires.

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Des recommandations d’investissement qui révèlent l’ampleur du problème

Face à ces constats, BlackRock ajuste ses recommandations d’investissement. Le gestionnaire préconise une diversification en dehors du marché obligataire gouvernemental américain et suggère une exposition privilégiée aux obligations du Trésor à court terme, moins sensibles aux tensions sur les rendements longs.

Ces conseils, venant du plus grand gestionnaire d’actifs mondial, révèlent l’ampleur des préoccupations concernant la soutenabilité de la trajectoire budgétaire américaine. Ils marquent un tournant dans la perception des risques liés à la dette souveraine américaine, longtemps considérée comme l’actif le plus sûr au monde.

Le retrait progressif des investisseurs étrangers du marché de la dette américaine confirme ces inquiétudes et pourrait contraindre le Trésor américain à offrir des rendements plus attractifs pour maintenir l’appétit des investisseurs, aggravant encore le coût de financement de la dette publique.

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