Saviez-vous que le premier véhicule à franchir le mur des 100 km/h était… électrique ? C’était en 1899, avec la fameuse « Jamais Contente » et ses batteries au plomb. Un exploit vite oublié. Car au XXe siècle, c’est le moteur thermique qui s’est imposé, porté par l’essor d’une autre énergie : le pétrole. Reléguée au rang de curiosité, la voiture électrique a hiberné pendant plus d’un siècle.
Mais aujourd’hui, changement d’ère. Emergences des bornes de recharge, des kWh et des kilomètres d’autonomie… L’électrique fait son grand retour ! Et cette résurrection high-tech est portée par un carburant d’un nouveau genre : l’urgence environnementale.
31% des émissions de CO2, c’est la part du transport en Europe. Un chiffre alarmant, qui place le secteur en première ligne de la lutte contre le réchauffement climatique. Et c’est là que l’électrique entre en scène, auréolé de ses promesses : zéro émission à l’usage, indépendance énergétique, fin annoncée de l’ère du pétrole…
Bien sûr, son bilan écologique global reste perfectible (merci les batteries !). Mais le véhicule électrique s’impose d’ores et déjà comme un pilier de la transition verte. L’UE l’a bien compris, avec son projet d’interdire les ventes de thermiques neufs dès 2035. La révolution est en marche !
Alors, cap sur un futur 100% électrique ? C’est en tout cas la trajectoire que dessine le marché automobile mondial. Mais qui dit marché, dit ventes… Et sur ce terrain, force est de constater que l’électrique met enfin les Watts !
Le marché de la voiture électrique en plein essor
Le temps de la timidité est révolu. Depuis 2020, le marché du véhicule électrique carbure aux ions lithium-ion… et à la croissance à deux chiffres ! En 2023 c’est 9,5 millions de véhicules qui ont été vendus pour 527 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Un décollage spectaculaire, qui ne demande qu’à s’emballer.
Car tous les signaux sont au vert : engouement des consommateurs, durcissement des normes environnementales… Résultat, les analystes prédisent un doublement du marché d’ici 2030 !
Un succès qui aiguise forcément les appétits. Tesla, le pionnier californien, longtemps leader, voit arriver les challengers à commencer par l’ambitieux BYD qui s’est offert le luxe de rafler la première place pour l’année 2023.
La concurrence promet d’être électrique, avec une guerre des prix déjà engagée. De quoi donner des sueurs froides à Volkswagen, Renault ou GM, contraints de mettre les bouchées doubles.
Mais pour tenir la distance, encore faut-il que les consommateurs suivent. Et ça, ce n’est pas gagné… Car le prix reste le principal frein à l’achat. Pour doper la demande, les gouvernements mettent donc le turbo sur les aides : bonus, primes, avantages fiscaux… Tout pour rendre l’électrique plus abordable.
Sans oublier les réglementations, de plus en plus strictes. Dernière en date : la proposition d’interdire la vente de véhicules à moteur thermiques dès 2035. Une proposition qui a d’ailleurs été acceptée au printemps dernier, au grand dam de l’Allemagne. Un coup d’accélérateur décisif !
Le saviez-vous?
En 1993, des élèves ingénieurs de l’Université de technologie et des apprentis en chaudronnerie de la Cité technique de Compiègne réalisent une copie fonctionnelle de la Jamais Contente. Elle est aujourd’hui exposée à la Cité de l’automobile de Mulhouse.
La Chine, nouveau leader du véhicule électrique
La Chine, nouvel eldorado de l’électrique ? C’est peu de le dire ! Le géant asiatique a damé le pion à l’Occident. Son arme fatale se nomme BYD et jusqu’à il n’y a pas si longtemps, la marque était inconnue du grand public côté occident.
Une success story fulgurante, qui doit beaucoup au soutien sans faille de Pékin. Car en Chine, l’électrique est une priorité nationale. Dopé aux subventions, BYD trace sa route aux quatre coins du globe. Même la Suède, fief du thermique, succombe à ses charmes ! Un affront pour Elon Musk, qui voit son rêve d’hégémonie partir en fumée…
Mais comment expliquer une telle réussite ? Le secret de BYD, c’est sa maîtrise totale de la chaîne de valeur. Des batteries aux semi-conducteurs, le groupe contrôle tout. Un avantage décisif, qui le met à l’abri des pénuries et des coûts.
Pendant que ses rivaux trinquent, BYD engrange 4 milliards de dollars de bénéfices en 2023, soit les résultats de Tesla en 2019 et 2020 réunis ! Quand BYD propose un SUV pour 16.000 euros en Chine, c’est toute l’industrie occidentale qui tremble…
Car les ambitions de BYD sont mondiales. Le chinois vise 100 concessions en France d’ici 2025, et implante des usines aux quatre coins du monde. Une expansion éclair qui bouscule l’ordre établi.
Et si, demain, nos voitures électriques venaient de Shenzhen plutôt que de Stuttgart ou Détroit ? Une chose est sûre : la Chine a pris une longueur d’avance et compte bien le faire savoir !
Le saviez-vous?
Du côté des ventes, le géant chinois a enregistré un hausse de 61,23% en 2023 par rapport à l’année précédente.
Investir dans la mobilité électrique
Envie de jouer vous aussi la carte de l’électrique en bourse ? C’est le moment ! Car le marché s’emballe, et les opportunités sont légion. Tesla, bien sûr, reste la valeur star. Avec une énorme capitalisation (600 milliards de dollars au moment de la rédaction de cet article), le pionnier de l’électrique fait figure de poids lourd.
Son secret ? Une croissance à faire pâlir les géants de la tech. Mais gare à l’ivresse des sommets… Entre tweets intempestifs et prises de position hasardeuses, Elon Musk en fait parfois un peu trop. Un risque pour les investisseurs…
D’autant que la concurrence ne dort pas. Si les chinois de BYD et les suédois de Volvo affichent une forme olympique, d’autres constructeurs peinent à électriser leur cours. A l’image de Volkswagen, dont l’action peine à décoller. Signe que la transition vers l’électrique n’est pas un long fleuve tranquille…
Alors, comment dénicher les pépites de demain ? En regardant au-delà des constructeurs ! Car c’est toute la chaîne de valeur de l’électrique qui promet des étincelles. Des fabricants de bornes de recharge aux spécialistes des batteries nouvelle génération, en passant par les équipementiers électroniques…
Ces acteurs de l’ombre sont les grands gagnants de la révolution électrique. Exemple avec le marché des infrastructures de recharge, qui devrait être multiplié par 20 d’ici 2030 ! De quoi doper les cours des leaders du secteur.
Mais n’oublions pas les risques. Dans un marché encore jeune, mieux vaut privilégier la prudence à l’euphorie et éviter de mettre tous ses œufs dans le même panier ! Pour répartir les risques, rien ne vaut les ETF spécialisés. Des fonds qui répliquent les indices dédiés à la mobilité électrique, comme le Nasdaq Global Future Mobility.
Le saviez-vous?
Au cours des 5 dernières années, la valeur de l’action Tesla a été multiplié par 8! De quoi donner des idées aux potentiels investisseurs.
Des défis à relever pour pérenniser la transition électrique
Malgré l’engouement, la route de l’électrique reste semée d’embûches. Car le marché est loin d’être mature. Et le premier obstacle se dresse là où on l’attend le moins : dans le portefeuille des acheteurs ! Eh oui, aussi écolo soit-elle, la voiture électrique a un défaut majeur… Son prix.
Comptez minimum 30.000 euros pour une citadine électrique digne de ce nom. Une somme qui refroidit plus d’un ménage, surtout en ces temps d’inflation galopante. Résultat, les intentions d’achat patinent.
Aux États-Unis, en Allemagne, les consommateurs hésitent à sauter le pas. Il faut dire que les aides publiques fondent comme neige au soleil… Un coup dur pour un marché encore fragile.
Car ne nous leurrons pas : sans incitations, la révolution vers l’électrique risque de ne pas avoir lieu. Pour convaincre monsieur et madame Tout-le-Monde de troquer son bon vieux thermique contre un modèle branchée, il faudra plus que des promesses. Bonus, primes, avantages fiscaux…
Autant de coups de pouce indispensables pour démocratiser l’électrique. La France l’a bien compris, avec son « leasing social ». Une Zoé à 100 euros par mois, c’est le genre d’argument qui parle au grand public ! La preuve : les 37 410 exemplaires vendus en 2020.
Mais encore faudrait-il pouvoir assurer derrière. Lorsque le pays compte 12 millions de personnes en situation précaire, l’État propose de subventionner 25 000 véhicules par an. Sur le seul mois de janvier, c’est 90 000 réservations qui ont été faites.
Quand on connaît l’importance du secteur automobile pour l’économie et l’emploi, difficile de voir dans ces incitations de vraies solutions. Sans oublier le tic-tac environnemental qui résonne en arrière-plan…