Baisse de 15% des factures d’électricité : le ministre de l’Économie vient de faire une promesse choc en pleine campagne des législatives. Après des mois de flambée des prix de l’énergie, cette annonce a de quoi laisser les Français dubitatifs. Bruno Le Maire bluffe-t-il ou a-t-il un as dans sa manche ? Aussi surprenant que cela puisse paraître, il pourrait bien avoir raison grâce à un retournement de situation inattendu sur les marchés de l’électricité.
Résumé
- Bruno Le Maire promet une baisse de 10 à 15% des tarifs réglementés de l’électricité pour février 2025, une annonce surprenante après la crise énergétique récente.
- Les prix à terme de l’électricité se sont effondrés, passant de plus de 1000€/MWh en 2022 à seulement 74€/MWh pour 2025.
- La production nucléaire d’EDF a connu un fort redressement, avec une hausse de 14,8% en 2023 et une progression attendue de 12% en 2024.
- Les énergies renouvelables, en particulier le solaire, progressent fortement et renforcent l’offre d’électricité française.
- La consommation d’électricité a baissé de 3,2% en 2023 grâce aux efforts de sobriété énergétique.
En pleine campagne éclair pour les législatives, Bruno Le Maire a sorti un lapin de son chapeau : une baisse de 10 à 15% des tarifs réglementés de l’électricité en février 2025. Une promesse qui peut laisser sceptique au premier abord, tant les Français ont été échaudés par la flambée des prix de l’énergie ces dernières années.
Comment croire à une telle baisse après une telle crise ? Le ministre de l’Économie essaierait-il de nous mener en bateau à quelques semaines du scrutin ? Pourtant, aussi étonnant que cela puisse paraître, cette annonce n’est pas dénuée de fondement.
La baisse mécanique des tarifs réglementés après la crise
Vous vous demandez sûrement comment Bruno Le Maire peut promettre une telle baisse après des mois de hausse continue des prix de l’électricité. La réponse se trouve dans le mode de calcul des fameux tarifs réglementés de vente (TRV) appliqués par EDF. Ce que l’on sait moins, c’est que ces tarifs dépendent en grande partie des prix observés sur les marchés de gros au cours des deux années précédentes.
Et c’est là que le ministre de l’Économie a plus d’un tour dans son sac. Car les prix à terme de l’électricité pour 2025, c’est-à-dire les contrats d’achat anticipés par les fournisseurs, ont connu une spectaculaire dégringolade ces derniers mois. Tenez-vous bien, on est passé de plus de 1000€/MWh au plus fort de la crise en 2022, à seulement 74€/MWh aujourd’hui pour livraison en 2025 !
Concrètement, cela veut dire que les tarifs réglementés qui seront calculés pour 2025 se baseront sur des prix de marché bien plus sages que ceux qui ont affolé nos factures récemment. Les sommets atteints en 2022 ne seront même plus pris en compte dans le calcul, laissant augurer une détente significative. De quoi redonner le sourire à nos portefeuilles !
Mais rassurez-vous, la baisse promise par Bruno Le Maire ne repose pas uniquement sur des calculs technocratiques et la divine surprise des marchés. Il se trouve que la France a aussi de bonnes cartes à jouer côté production d’électricité, de quoi positiver pour l’avenir de nos factures. Décryptage.
Un approvisionnement électrique français qui se rétablit
Si les prix à terme de l’électricité ont pu dégringoler, ce n’est pas un hasard. C’est surtout le signe que l’approvisionnement électrique français est en train de se refaire une santé après une année 2022 plus que difficile. Et pour cause, la production nucléaire d’EDF, véritable colonne vertébrale de notre mix énergétique, a connu un spectaculaire redressement.
Jugez plutôt : en 2023, la production d’électricité nucléaire a augmenté de 14,8% par rapport à l’année précédente ! Et ce n’est pas fini, puisqu’au rythme actuel, on attend encore une progression de 12% en 2024 par rapport à 2023.
Mais le nucléaire n’est pas seul au rendez-vous. Les énergies renouvelables, et notamment le solaire, montent aussi en puissance pour muscler l’offre d’électricité française. Le gouvernement a d’ailleurs de grandes ambitions dans ce domaine, avec un objectif de doubler le rythme d’installation des panneaux solaires pour atteindre 100 GW de capacité d’ici 10 ans.
Enfin, n’oublions pas les efforts de sobriété énergétique qui ont permis de réduire la consommation d’électricité de 3,2% en 2023. Quand on consomme moins, on a moins besoin de produire, CQFD. Tous ces éléments mis bout à bout expliquent le rééquilibrage entre l’offre et la demande d’électricité observé en France, et donc la détente sur les prix de marché.
Alors, la promesse de Bruno Le Maire vous semble toujours aussi improbable ? Comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences. Derrière cette annonce de baisse à première vue électoraliste, il y a des fondements bien concrets. De quoi aborder 2025 avec un peu plus d’optimisme… et quelques euros de plus dans nos poches !