Résumé :
- Mobilisation générale dans les usines allemandes de Volkswagen
- 3 usines menacées de fermeture, une première en 87 ans
- 300 000 emplois concernés dont 120 000 pour la marque VW
- Échec des négociations après trois tentatives de dialogue
Une crise sans précédent chez le géant automobile
Face à une concurrence chinoise agressive et des ventes en berne, Volkswagen traverse la pire crise de son histoire. Le constructeur allemand, symbole de la puissance industrielle germanique, se trouve contraint d’envisager des mesures drastiques pour redresser sa compétitivité. En septembre, la direction annonçait un plan d’économies massif, provoquant l’ire des syndicats et en particulier d’IG Metall.
« Si nécessaire, ce sera la lutte collective la plus dure que Volkswagen ait jamais connue », prévient le puissant syndicat de la métallurgie, prêt à engager un bras de fer comme l’Allemagne « n’en a pas connu depuis des décennies ». Trois séances de négociations n’ont abouti à aucun accord, et le rejet par la direction d’une contre-proposition syndicale visant à éviter les fermetures d’usines n’a fait qu’attiser les tensions.
Les résultats de VolksWagen viennent d'être publiés, et c'est pire qu'on imaginait…
— MoneyRadar (@MoneyRadar_FR) October 30, 2024
🚨 Bénéfice net : -64 %
🚨 Bénéfice opérationnel : -42%
🚨 Liquidité nette : -160,6 milliards d'euros
🚨 Ventes de véhicules : -8,3%
🚨 Ventes en Chine : -12% (sur les 9 premiers mois) pic.twitter.com/NcsZBtcEOb
Un contexte politique et économique explosif
Thomas Schäfer, patron de la marque VW, reste inflexible : « Nous devons réduire nos capacités ». Le groupe fait face à de multiples défis : ralentissement mondial des ventes, concurrence chinoise féroce, gamme électrique peu attractive et coûts de main-d’œuvre supérieurs à ceux de ses rivaux.
Cette crise intervient dans un contexte politique particulièrement tendu. À l’approche des élections législatives du 23 février, la paralysie politique qui suit la rupture de la coalition d’Olaf Scholz complique la situation. La Basse-Saxe, région historique de Volkswagen et bastion du SPD (le Parti social-démocrate allemand), observe avec inquiétude l’évolution de la situation.
Les solutions proposées et les perspectives
Les menaces externes s’accumulent également. La victoire de Donald Trump aux États-Unis pourrait entraîner une hausse des droits de douane, réduisant de 15% les exportations allemandes vers ce marché crucial. Cette perspective assombrit davantage l’horizon d’une industrie automobile européenne déjà engagée dans une coûteuse transition vers l’électrique.
Le prochain round de négociations, prévu le 9 décembre à Wolfsburg, s’annonce décisif. La direction affirme « respecter le droit des salariés » et croire au « dialogue constructif », mais la détermination des syndicats laisse présager un conflit social majeur si aucun compromis n’est trouvé.