Résumé :
- Le bénéfice net de Volkswagen s’effondre à 1,57 milliard d’euros au dernier trimestre
- Un plan de restructuration radical prévoit la fermeture de trois usines
- Des dizaines de milliers d’emplois sont menacés dans le groupe
- La direction évoque « l’urgence » d’une réduction massive des coûts
Le géant de l’automobile allemand Volkswagen traverse actuellement la plus grave crise de son histoire. Le groupe, fleuron de l’industrie européenne, vient d’annoncer des résultats financiers alarmants qui témoignent d’une situation devenue critique. Cette dégradation brutale force aujourd’hui la direction à envisager des mesures de restructuration sans précédent depuis la création de l’entreprise il y a 87 ans.
Une année 2024 catastrophique pour le géant automobile
Le choc est brutal pour le premier constructeur européen. Les chiffres publiés pour le troisième trimestre 2024 révèlent une chute vertigineuse du bénéfice net, qui s’effondre de 64% pour atteindre 1,57 milliard d’euros, contre 4,34 milliards un an plus tôt. Cette dégradation spectaculaire s’accompagne d’une baisse du chiffre d’affaires de 0,5%, s’établissant à 78,5 milliards d’euros.
Plus inquiétant encore, la rentabilité du groupe s’érode dangereusement. La marge opérationnelle a chuté à 3,6%, bien loin des 6,2% affichés l’année précédente. La situation est particulièrement préoccupante pour la marque emblématique VW, dont la marge a fondu à 2% sur les neuf premiers mois de l’année.
Face à cette situation alarmante, le groupe a déjà été contraint d’émettre deux avertissements sur résultats depuis le début de l’année, signe d’une détérioration continue de sa situation financière.
Un plan de restructuration sans précédent
Dans ce contexte de crise profonde, la direction de Volkswagen a annoncé un plan de restructuration d’une ampleur inédite. Le groupe prévoit la fermeture de trois usines, une décision historique qui marque un tournant dans la stratégie du constructeur.
Arno Antlitz, le directeur financier du groupe, ne cache pas la gravité de la situation : « Ces résultats soulignent l’urgente nécessité de réductions significatives des coûts et de gains d’efficacité », a-t-il déclaré, évoquant un « environnement de marché difficile ».
La restructuration envisagée pourrait entraîner la suppression de dizaines de milliers d’emplois, un séisme social qui s’annonce comme le plus important de l’histoire du constructeur. Cette annonce intervient dans un contexte déjà tendu, alors que les syndicats réclament une augmentation salariale de 7% pour les employés.
Les défis majeurs de Volkswagen
La chute brutale des résultats de Volkswagen s’explique par plusieurs facteurs critiques. En premier lieu, l’effondrement des ventes en Chine, où le groupe fait face à une concurrence accrue des marques locales. Sur les neuf premiers mois de l’année, les ventes dans ce marché stratégique ont chuté de 12%, un recul particulièrement préoccupant pour un groupe qui réalise une part importante de ses profits dans l’empire du Milieu.
En Europe, la situation n’est guère plus encourageante. Les ventes ont reculé de 1% en Europe occidentale, tandis que le marché des véhicules électriques en Allemagne s’est brutalement contracté suite à la réduction des subventions gouvernementales fin 2023.
Pour l’ensemble de l’année 2024, Volkswagen table sur un bénéfice opérationnel d’environ 18 milliards d’euros, ce qui correspondrait à une marge de 5,6%. Ces projections, bien qu’encore significatives en valeur absolue, marquent un net recul par rapport aux performances passées du groupe.