Résumé :
- Carrefour étudie activement plusieurs options pour augmenter sa valorisation boursière, actuellement à 10,1 milliards d’euros
- Les scénarios envisagés incluent des cessions d’actifs, des acquisitions, une réorganisation ou une possible vente du groupe
- La famille Moulin, principal actionnaire, cherche à réduire sa participation après la baisse du cours de bourse
- Aucune discussion formelle n’est en cours, mais le groupe pourrait attirer l’attention de fonds d’investissement et d’acteurs du secteur
Le mastodonte français de la distribution traverse une période charnière de son histoire. Avec une capitalisation boursière de 10,1 milliards d’euros, en recul de 30% par rapport à son pic de 2022, Carrefour cherche activement des solutions pour redresser sa valorisation. Le groupe a entamé des discussions avec ses conseillers pour explorer diverses options stratégiques, dans un contexte de transformation profonde du secteur de la distribution.
Un géant de la distribution en quête de valorisation
La situation financière actuelle de Carrefour reflète les défis auxquels le groupe fait face. Avec une valeur d’entreprise d’environ 25 milliards d’euros dette incluse, le distributeur possède pourtant des atouts majeurs, notamment une présence internationale diversifiée.
Le groupe s’appuie sur trois marchés stratégiques : la France, son marché historique, le Brésil, où sa filiale est valorisée à 2,9 milliards de dollars, et l’Espagne. Cette présence internationale constitue à la fois une force et une source potentielle d’opportunités stratégiques.
Les scénarios à l’étude pour relancer le groupe
Les options stratégiques internes actuellement étudiées par Carrefour sont multiples. Le groupe envisage des cessions d’actifs ciblées, qui pourraient concerner certaines activités ou marchés géographiques. La croissance externe via des partenariats et acquisitions est également sur la table, tout comme une réorganisation opérationnelle en profondeur.
L’hypothèse d’une vente totale ou partielle n’est pas écartée, bien que l’histoire récente incite à la prudence. En 2021, le projet de fusion à 20 milliards de dollars avec Alimentation Couche-Tard avait échoué face à l’opposition du gouvernement français. Auchan s’est également penché plusieurs fois sur un rachat ces dernières années, sans succès. Un rachat par un fonds d’investissement présenterait des défis importants, notamment en raison de la taille de l’opération et des enjeux politiques associés.
Un actionnariat en mouvement dans un contexte commercial délicat
L’évolution de l’actionnariat de Carrefour témoigne des transformations en cours. La famille Moulin, principal actionnaire via son véhicule d’investissement Galfa, cherche à réduire sa participation après la contre-performance boursière. Un mouvement déjà amorcé en mars avec une cession d’actions au groupe. La holding du défunt homme d’affaires brésilien Abilio Diniz conserve également une participation significative.
Ces mouvements s’inscrivent dans un contexte commercial complexe. En France, Carrefour fait face à une concurrence accrue des discounters comme Aldi et Lidl, particulièrement dans un contexte de crise du pouvoir d’achat. Néanmoins, des signes positifs émergent avec un ralentissement de l’inflation, même si la reprise s’avère plus lente que prévu selon les derniers résultats trimestriels.
La direction du groupe, sous l’impulsion d’Alexandre Bompard, PDG depuis 2017 et reconnu pour son expertise en matière de fusions-acquisitions, semble déterminée à explorer toutes les pistes pour créer de la valeur. Son expérience passée, notamment l’acquisition réussie de Darty lorsqu’il dirigeait la Fnac, pourrait s’avérer précieuse dans cette phase de transformation.