Les experts mettent en garde contre une spéculation excessive autour de l’intelligence artificielle, propulsant Nvidia aux sommets de la bourse. Alors que des voix s’élèvent pour questionner la réelle utilité et la rentabilité de l’IA, les coûts d’infrastructure s’envolent. Explorez les raisons pour lesquelles certains craignent que l’IA soit la prochaine bulle technologique prête à exploser et découvrez comment sécuriser vos investissements dans ce marché incertain.
Résumé :
- Nvidia devient l’une des premières capitalisation boursière mondiale, dépassant les géants tech grâce à l’engouement pour l’IA
- Des experts remettent en question l’utilité réelle et la rentabilité de l’IA, pointant du doigt ses limites et sa consommation énergétique élevée
- Les coûts d’infrastructure pour l’IA explosent, avec des sommets vertigineux.
- Des risques de bulle spéculative autour de l’IA émergent.
- Les investisseurs sont appelés à la prudence et à diversifier leurs portefeuilles
Dans un coup de théâtre boursier, Nvidia a récemment détrôné les géants de la tech pour devenir la première capitalisation mondiale avant de laisser à nouveau la place. Cette ascension fulgurante, portée par la vague de l’intelligence artificielle, illustre l’engouement sans précédent pour cette technologie.
Parallèlement, OpenAI consolide sa domination sur le marché de l’IA, creusant l’écart avec ses concurrents. Cependant, alors que l’euphorie gagne les marchés, des voix discordantes s’élèvent, remettant en question non seulement la valeur réelle de l’IA, mais aussi la pérennité de cet essor spectaculaire.
L’IA : une technologie surestimée ?
Au cœur de ce raz-de-marée technologique, des experts sonnent l’alarme. James Ferguson, associé fondateur du MacroStrategy Partnership, n’y va pas par quatre chemins : selon lui, l’IA serait tout simplement « inutile ». Une affirmation qui détonne dans le concert de louanges habituellement adressées à cette technologie.
Ferguson pointe du doigt les limites actuelles des outils d’IA. « Seuls quelques outils d’IA ont réellement décollé », affirme-t-il, remettant en question l’engouement généralisé pour cette technologie. Les grands modèles de langage, comme le célèbre ChatGPT, sont particulièrement visés. Malgré leur popularité, Ferguson estime qu’ils ne sont pas encore suffisamment fiables pour justifier l’enthousiasme qu’ils suscitent.
Mais ce n’est pas tout. L’expert soulève également la question épineuse de la consommation énergétique. « Les programmes d’IA sont très gourmands en énergie », rappelle-t-il. Dans un contexte de transition écologique et de prise de conscience environnementale, cette problématique pourrait bien devenir le talon d’Achille de l’IA.
✅ Nvidia devient la plus grosse entreprise du monde !
— MoneyRadar (@MoneyRadar_FR) June 19, 2024
C'est l'action la plus performante de ce début de millénaire !
Rendement total depuis janvier 2014 :
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Nvidia a généré 591 000% de rendement depuis son IPO en 1999) 😱 pic.twitter.com/FXZLm5IQPw
Quand l’IA engloutit des milliards
Si l’utilité de l’IA est remise en question, les investissements, eux, atteignent des sommets vertigineux. David Cahn, partner chez Sequoia Capital, dresse un constat alarmant : pour espérer un retour sur investissement dans l’IA, un revenu de 600 milliards de dollars serait nécessaire. Plus inquiétant encore, ce chiffre a triplé en l’espace d’une seule année.
Cahn met en lumière un « trou de 500 milliards de dollars » à combler entre les prévisions mirobolantes et la réalité bien plus modeste des revenus générés. Cette disparité pose la question de la viabilité économique à long terme de ces investissements massifs.
Les coûts liés aux infrastructures d’IA explosent. Les GPU, ces processeurs spécialisés essentiels au fonctionnement de l’IA, représentent à eux seuls la moitié du coût total de possession des centres de données. L’autre moitié est engloutie par l’énergie, les bâtiments, et les équipements annexes comme les générateurs de secours.
Dans cette course effrénée à la performance, Nvidia a récemment annoncé sa puce B100, promettant des performances 2,5 fois supérieures pour seulement 25% de coût supplémentaire. Si cette annonce peut sembler prometteuse, elle soulève également des inquiétudes. Une nouvelle pénurie d’approvisionnement est d’ores et déjà anticipée pour ces puces de nouvelle génération, ce qui pourrait encore faire grimper les coûts.
Nvidia passe devant @Apple en bourse
— Tech & Co (@techandco) June 6, 2024
"La valorisation de @nvidia , on est clairement sur une bulle"
💬 @LPsocial , Fondateur de Mula Digital et ancien directeur de Meta Reality Labs EMEA
🎙️ @simottel pic.twitter.com/wM8svH64lR
L’IA, nouvelle bulle internet ?
L’histoire a tendance à se répéter, surtout dans le monde de la tech. Ferguson n’hésite pas à comparer la situation actuelle aux précédentes bulles technologiques. Il pointe du doigt une bulle dans le secteur des fabricants de puces et autres entreprises d’IA, rappelant que les marchés fortement concentrés dont les actions dépendent de valorisations augmentant plus rapidement que les bénéfices « finissent historiquement mal« .
Le cas de Nvidia est particulièrement scruté, comparé à Cisco et Intel, grandes vedettes du boom de l’Internet qui ont connu des destins contrastés par la suite. Ferguson va même jusqu’à prédire qu’il y a « de fortes chances » que Nvidia ne soit même pas un second rôle lors de la prochaine bulle Big Tech.
Cette frénésie d’investissements spéculatifs pourrait bien, selon les experts, conduire à une longue liste de perdants pour un petit nombre de gagnants. Un scénario qui n’est pas sans rappeler l’éclatement de la bulle internet au début des années 2000.