Résumé :
- Ce lundi, le CAC 40 et les marchés boursiers européens tentent une reprise, bien que celle-ci demeure précaire.
- L’agitation politique en France, marquée par la dissolution de l’Assemblée nationale et les élections anticipées, suscite l’inquiétude des investisseurs.
- L’écart de taux (spread) entre la France et l’Allemagne a atteint des niveaux sans précédent, révélant une méfiance croissante envers les perspectives économiques françaises.
- – En Asie, les indices boursiers montrent une performance variée, le Japon étant particulièrement impacté par la décision de la Banque du Japon de maintenir ses taux stables.
Les marchés financiers européens entament cette nouvelle semaine avec prudence, tentant de se remettre des turbulences causées par l’actualité politique française. La décision surprise du président Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale le 9 juin a ouvert une période d’incertitude, avec des élections législatives anticipées prévues les 30 juin et 7 juillet.
La situation suscite de nombreuses interrogations chez les investisseurs du monde entier, qui s’inquiètent des répercussions potentielles sur l’économie et les finances du pays. Dans ce contexte, les indices boursiers peinent à retrouver une véritable stabilité, oscillant entre timides rebonds et moments de nervosité.
Un rebond fragile sur fond d’incertitude politique
Malgré les efforts déployés pour amorcer un rebond, les Bourses européennes peinent à retrouver une véritable stabilité ce lundi. Le CAC 40 n’affiche qu’une hausse modeste de 0,50% à l’ouverture, tandis que Francfort et Londres progressent respectivement de 0,45% et 0,31%. Les investisseurs restent sur leurs gardes, conscients que la situation politique en France est loin d’être apaisée.
Comme le soulignent les analystes de Deutsche Bank, “Il est évident que cette incertitude nous accompagnera au moins jusqu’au second tour de l’élection, et probablement au-delà”. Les prochaines semaines s’annoncent donc cruciales pour les marchés, qui scruteront avec attention les sondages et les éventuels soubresauts de la campagne électorale.
Le spread franco-allemand, baromètre de la défiance envers la France
Un point spread OAT-Bund pour commencer la semaine :
Légère réduction de l'écart ce matin à 0.73% après les 0.8% en fin de semaine dernière
Niveau avant dissolution = 0.49% #OAT #Bund #election pic.twitter.com/5WluIifMAT
— Alexandre Baradez (@ABaradez) June 17, 2024
Au-delà de la volatilité à court terme, c’est la confiance des investisseurs envers la France qui est en jeu. Un indicateur clé témoigne de cette méfiance croissante : le spread, c’est-à-dire l’écart entre les taux d’intérêt français (actuellement à 3,17%) et allemand (2,39%) à 10 ans. La semaine dernière, ce différentiel a franchi la barre des 80 points de base, un niveau inédit depuis la crise de la dette qui avait secoué la zone euro il y a plus d’une décennie.
Certains analystes, comme ceux de Deutsche Bank, n’excluent pas que le spread puisse encore s’élargir, pour atteindre 90 voire 100 points de base dans les prochains jours. Une telle évolution serait le signe d’une défiance accrue des investisseurs quant aux perspectives économiques et financières de l’Hexagone.