Résumé :
- Réalise la première victoire républicaine au vote populaire depuis 1988
- Survit à deux tentatives d’assassinat pendant sa campagne électorale
- Affronte six affaires judiciaires majeures tout en menant campagne
- Rassemble un soutien inattendu, incluant d’anciens démocrates de renom
- Profite de l’abandon surprise de Biden au profit de Harris après un débat catastrophique
La politique américaine vient d’écrire un nouveau chapitre de son histoire. En cette soirée électorale historique, Donald Trump a non seulement remporté la présidence, mais il a également réalisé un exploit que seul Grover Cleveland avait accompli en 1892 : reconquérir la Maison Blanche après l’avoir quittée. Avec 315 grands électeurs revendiqués et une victoire au vote populaire – une première pour un républicain depuis George H.W. Bush en 1988 – cette élection marque un tournant décisif dans l’histoire politique américaine.
Une campagne mouvementée
Le chemin vers cette victoire historique a été tout sauf conventionnel. Le premier coup de théâtre survient en juin, lorsque Joe Biden, après une performance désastreuse lors d’un débat crucial, suspend sa campagne de réélection. Une décision qui propulse sa vice-présidente, Kamala Harris, en première ligne. Ce bouleversement majeur dans le camp démocrate redistribue complètement les cartes de la course présidentielle.
Mais les rebondissements ne s’arrêtent pas là. Trump lui-même fait face à des épreuves sans précédent. Le 13 juillet, lors d’un rassemblement en Pennsylvanie, une balle frôle son oreille droite. Quelques semaines plus tard, en septembre, une seconde tentative d’assassinat est déjouée dans son club de golf en Floride. Ces événements, loin d’affaiblir sa campagne, renforcent paradoxalement son image de résistant face à l’adversité.
Parallèlement, l’ancien (et nouveau) président jongle avec pas moins de six affaires judiciaires majeures. De l’affaire des documents classifiés – finalement rejetée par un juge fédéral – aux poursuites pour ingérence électorale en Géorgie, en passant par sa condamnation dans l’affaire E. Jean Carroll, Trump transforme chaque comparution en tribune politique, fustigeant ce qu’il qualifie de « justice instrumentalisée ».
Il faut reconnaitre que la partie est plutôt bien engagée pour Trump.
— MoneyRadar (@MoneyRadar_FR) November 6, 2024
Pour rappel il lui faut un total de 270 grands électeurs pour être élu.
Cela devrait être l'affaire de quelques heures. pic.twitter.com/67nqcdchmm
Les clés de la victoire
Le succès de Trump repose sur une coalition électorale élargie et inattendue. Des figures démocrates comme Robert F. Kennedy Jr et Tulsi Gabbard rejoignent son camp, tandis qu’Elon Musk et plusieurs leaders de Wall Street lui apportent leur soutien. Plus surprenant encore, Trump réalise une percée significative auprès des minorités, particulièrement dans l’électorat noir et hispanique masculin.
Géographiquement, sa victoire s’est construite sur des États clés comme la Géorgie et la Caroline du Nord, consolidant sa base traditionnelle tout en conquérant de nouveaux territoires. Son slogan percutant « Harris l’a cassé. Trump va le réparer » résonne particulièrement dans ces régions touchées par l’inflation et les préoccupations frontalières.
La stratégie « America First » reste au cœur de son programme, promettant une politique économique favorable à la croissance, une sécurisation des frontières et un retour à la « paix par la force » en matière de politique étrangère. Cette vision, couplée à la majorité républicaine obtenue au Sénat avec 51 sièges, lui offre une base solide pour mettre en œuvre son agenda.
Les défis du président élu
Sur le plan judiciaire, plusieurs affaires restent en suspens. Si l’affaire des documents classifiés a été rejetée, d’autres dossiers comme celui de l’ingérence électorale 2020 sont toujours en appel devant la Cour Suprême. La question de l’auto-grâce présidentielle pour les affaires fédérales pourrait rapidement se poser une fois en fonction.
Dans son discours de victoire en Floride, Trump adopte un ton rassembleur, promettant de « guérir le pays et d’atteindre de nouveaux sommets ». Ces engagements devront se confronter à la réalité d’une nation profondément divisée, comme en témoigne la violence de la campagne électorale. La capacité de Trump à transformer ces promesses en actions concrètes déterminera largement le succès de son second mandat.
