Résumé :
- Trump impose 25% de droits de douane sur les produits canadiens et mexicains, et +10% sur les produits chinois, ciblant 40% des importations américaines
- Le Canada riposte avec des taxes de 155 milliards $ canadiens sur les produits américains, tandis que le Mexique et la Chine promettent des mesures de rétorsion
- La décision est justifiée par la lutte contre le trafic de fentanyl et l’immigration illégale, Trump accusant notamment une collusion entre le gouvernement mexicain et les cartels
- Les mesures entreront en vigueur le 4 février, avec une exception pour les hydrocarbures canadiens taxés à 10%
- L’Union européenne pourrait être la prochaine cible.
Une offensive commerciale sur 40% des importations américaines
Le président américain a frappé fort en annonçant des droits de douane de 25% sur les produits canadiens et mexicains, ainsi qu’une augmentation de 10% des taxes existantes sur les importations chinoises. Cette mesure, qui entrera en vigueur dès le 4 février, cible stratégiquement les trois pays représentant plus de 40% des importations américaines.
La justification officielle de la Maison-Blanche s’appuie sur une loi de 1977 permettant au président d’agir en cas d’urgence nationale. Trump pointe notamment du doigt la « menace majeure » que représenteraient les flux migratoires illégaux et le trafic de fentanyl, accusant directement la Chine d’exporter les composants nécessaires à sa fabrication vers le Mexique.
Une riposte internationale immédiate et coordonnée
Les réactions des pays visés ne se sont pas fait attendre. Le Canada, par la voix de Justin Trudeau, a annoncé des mesures de rétorsion à hauteur de 155 milliards de dollars canadiens, ciblant un large éventail de produits américains. Le premier ministre canadien démissionnaire a souligné l’absurdité de punir un allié historique plutôt que de collaborer avec lui.
Du côté mexicain, la présidente Claudia Sheinbaum a vivement réagi aux accusations américaines, qualifiant de « calomnie » les allégations de collusion entre son gouvernement et les cartels de la drogue. La Chine, quant à elle, a promis des mesures « correspondantes » tout en annonçant son intention de porter plainte auprès de l’OMC.
Des répercussions économiques potentiellement dévastatrices
Cette escalade commerciale menace de bouleverser les chaînes d’approvisionnement mondiales et l’accord de libre-échange nord-américain. Les entreprises, qui bénéficiaient jusqu’alors de droits de douane minimaux entre 5% et 6%, devront faire face à une augmentation substantielle de leurs coûts d’importation.
Les experts du commerce international s’inquiètent particulièrement de l’effet domino que pourrait provoquer cette décision. Wendy Cutler, vice-présidente de l’Institut Asia Society, y voit « un signal clair » que même les partenaires privilégiés des États-Unis ne sont plus à l’abri de sanctions commerciales.
Une menace qui plane désormais sur l’Europe
L’inquiétude gagne également l’Union européenne, après que Trump a laissé entendre que le bloc pourrait être sa prochaine cible. Le président américain a notamment critiqué le traitement « très mauvais » réservé aux États-Unis par l’UE, laissant présager une possible extension du conflit commercial.Cette guerre commerciale marque un tournant majeur dans les relations économiques internationales. Alors que les marchés s’apprêtent à ouvrir mardi, les analystes redoutent une période de forte volatilité. La question n’est plus de savoir si cette guerre commerciale aura des répercussions sur l’économie mondiale, mais plutôt quelle sera l’ampleur des dégâts causés par cette escalade sans précédent des tensions commerciales.
