Résumé :
- Le prix moyen du paquet de cigarettes va bondir à 12,70 euros dès 2025
- Les sodas subiront une hausse de taxe allant jusqu’à 35 centimes par litre
- Les jeux d’argent seront davantage taxés, à l’exception des paris hippiques
- Ces mesures devraient rapporter plusieurs centaines de millions d’euros à la Sécurité sociale
Une hausse drastique des taxes sur les boissons sucrées
La sénatrice centriste Elisabeth Doineau, rapporteure générale du budget de la Sécurité sociale, n’y est pas allée de main morte. En présentant ses amendements sur les « boissons à sucres ajoutés », elle a clairement annoncé la couleur : il s’agit de « donner un coup de pied dans l’industrie » alimentaire. Un nouveau barème a été adopté, avec une taxation progressive allant de 4 centimes par litre pour les boissons les moins sucrées jusqu’à 35 centimes pour les plus sucrées.
Cette augmentation dépasse significativement les propositions initiales de l’Assemblée nationale, qui avait fixé une fourchette de 3,5 à 28 centimes. Le gouvernement, dans une démarche plutôt inhabituelle, a apporté son soutien total à ce durcissement. Plus surprenant encore, la mesure a fait l’objet d’un rare consensus politique, transcendant les clivages traditionnels entre la droite et la gauche.
L’offensive ne s’arrête pas là : les sénateurs ont également voté, cette fois contre l’avis du gouvernement, une hausse de la taxe sur les « boissons édulcorées », démontrant leur détermination à s’attaquer à l’ensemble du secteur des sodas.
Le tabac dans le viseur du sénat
Le secteur du tabac n’a pas été épargné par cette vague de hausses fiscales. Malgré l’opposition de la ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, les sénateurs ont voté une augmentation significative qui portera le prix moyen du paquet de cigarettes à 12,70 euros en 2025. Cette hausse de 40 centimes par rapport au plan initial de lutte contre le tabagisme n’est pas anodine : elle devrait rapporter 200 millions d’euros supplémentaires aux caisses de l’État dès l’année prochaine.
Le vote a été particulièrement massif, avec 241 voix pour et seulement 2 contre. La gauche, qui s’est largement abstenue, plaidait même pour une augmentation plus drastique, visant un paquet à 16 euros d’ici deux ans. Cette mesure s’inscrit dans une trajectoire à plus long terme, maintenant l’objectif d’atteindre les 13 euros en 2027.
La ministre de la Santé a par ailleurs exprimé une position ferme concernant les « pouches », ces sachets de nicotine en gommes ou en billes à placer dans la bouche. Plutôt qu’une taxation, elle préconise une interdiction pure et simple.
La réforme de la fiscalité des jeux d’argent
Le troisième volet de cette offensive fiscale concerne les jeux d’argent. Après un rejet initial à l’Assemblée nationale, l’amendement gouvernemental visant à relever les taxes sur les loteries, casinos et paris sportifs a finalement trouvé grâce aux yeux des sénateurs. Cette fois-ci, la stratégie a été plus fine : les paris hippiques ont été soigneusement exclus du dispositif, une concession qui a permis d’éviter la fronde de la filière équine.