Résumé :
- Ursula von der Leyen a été réélue avec une majorité écrasante de 401 voix sur 720
- Sa réélection a été possible grâce au soutien des groupes pro-UE et le ralliement surprise des Verts
- Sa réélection s’est faite sur la base de promesses comme l’aide aux petites entreprises, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la création d’un bouclier de défense aérien
Le 18 juillet 2024, l’hémicycle du Parlement européen à Strasbourg a vibré d’une énergie particulière. Ursula Von der Leyen, figure incontournable de la politique européenne, a remporté une victoire retentissante pour un second mandat à la tête de la Commission européenne.
Ce vote, intervenant dans un contexte de montée des extrêmes et de défis mondiaux sans précédent, marque un tournant décisif pour l’avenir de l’Union européenne. Alors que le monde observe attentivement, Ursula Von der Leyen s’apprête à naviguer dans des eaux tumultueuses et ce, au lendemain de sa condamnation par la cour de justice de l’union européenne.
Une victoire significative dans un contexte politique tendu
Ursula Von der Leyen a littéralement balayé ses opposants lors du vote au Parlement européen. Avec 401 voix en sa faveur sur 720, elle a largement dépassé les 360 voix nécessaires pour assurer sa réélection. Ce résultat impressionnant surpasse même son score de 2019.
5 more years.
— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) July 18, 2024
I can’t begin to express how grateful I am for the trust of all MEPs that voted for me. pic.twitter.com/d9n3yfIVtS
Cette victoire écrasante s’explique en grande partie par le soutien solide des groupes politiques traditionnellement pro-UE : le Parti populaire européen (PPE), les Socialistes et Démocrates, et Renew Europe. Mais la surprise est venue du ralliement des Verts, qui avaient voté contre elle en 2019. Cette alliance inattendue s’est forgée dans un but commun : faire barrage à la montée de l’extrême droite au sein des institutions européennes.
Les réactions des dirigeants européens n’ont pas tardé à affluer. Le chancelier allemand Olaf Scholz a salué cette réélection comme un « signe clair de la capacité d’action de l’UE », tandis que le Premier ministre polonais Donald Tusk a exprimé sa confiance en la capacité de Ursula Von der Leyen à mener l’Europe vers l’avant. Néanmoins, les Socialistes et Démocrates ont tenu à préciser que leur soutien n’équivalait pas à un « chèque en blanc », signalant leur intention de rester vigilants.
Ses priorités pour les cinq prochaines années
Pour son second mandat, elle place la relance économique au cœur de ses priorités. Elle promet une « réduction de la charge » des lois européennes pour les petites entreprises, visant à stimuler l’innovation et la croissance. Cette approche vise à renforcer la compétitivité de l’Europe sur la scène mondiale, tout en préservant le modèle social européen.
La présidente réélue s’engage également à diriger des investissements massifs dans les industries clés, notamment dans les secteurs de haute technologie et de l’énergie verte. Cette stratégie vise à positionner l’UE comme leader dans les industries du futur, créant ainsi des emplois durables et renforçant l’autonomie stratégique de l’Union.
Ursula Von der Leyen est réélue à la tête de la Commission européenne.
— MoneyRadar (@MoneyRadar_FR) July 18, 2024
Incroyable. pic.twitter.com/RI8FMdqRp8
La présidente réaffirme son engagement envers les objectifs climatiques ambitieux de l’UE, notamment la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 90% d’ici 2040. Pour atteindre cet objectif, elle propose un nouveau « accord industriel propre » visant à décarboniser l’industrie européenne tout en réduisant les factures énergétiques des citoyens et des entreprises. La création d’un « Pacte européen pour les océans » figure également parmi ses priorités environnementales.
Face aux tensions géopolitiques croissantes, elle appelle à la création d’une « véritable union de défense ». Cette initiative ambitieuse vise à renforcer la capacité de l’UE à agir de manière autonome sur la scène internationale, tout en complémentant les structures existantes comme l’OTAN. Un projet phare de cette politique est la proposition d’un bouclier aérien européen, destiné à protéger l’espace aérien commun contre les menaces émergentes.
De plus, Ursula Van Der Leyen reconnaissant l’urgence de la crise du logement qui touche de nombreux pays européens, elle a annoncé la création d’un poste de commissaire dédié à cette question – une première dans l’histoire de l’UE. Cette nomination s’accompagnera d’un plan européen pour le logement abordable, visant à améliorer l’accès au logement pour tous les citoyens de l’Union.
Par ailleurs, la présidente s’engage à trouver un équilibre entre les ambitions environnementales de l’UE et les préoccupations du secteur agricole. Elle promet de protéger l’agriculture européenne tout en poursuivant la transition vers des pratiques plus durables, répondant ainsi aux inquiétudes exprimées lors des récentes manifestations d’agriculteurs.
Enfin, Ursula Von der Leyen entend renforcer la position de l’UE comme acteur global incontournable. Elle réaffirme le soutien indéfectible de l’Union à l’Ukraine, tout en condamnant fermement les actions de certains États membres qui semblent aller à l’encontre de cette position, comme la visite du Premier ministre hongrois Viktor Orbán à Moscou.
Sur d’autres fronts internationaux, elle appelle à un « cessez-le-feu immédiat et durable » dans la bande de Gaza, soulignant la volonté de l’UE de jouer un rôle de médiateur dans les conflits internationaux.
