Résumé :
- L’État français perdra 400 millions d’euros de recettes fiscales sur le tabac en 2024.
- Les ventes de cigarettes ont chuté de 23,33% en juin 2024 par rapport à l’année précédente.
- L’augmentation du prix des cigarettes ne parvient pas à compenser la baisse de consommation.
- Un plan anti-tabac vise à porter le prix plancher à 13 euros par paquet d’ici 2027.
Alors que le gouvernement français intensifie sa lutte contre le tabagisme, les ventes de cigarettes connaissent une chute vertigineuse. Cette évolution, bien que positive pour la santé publique, se traduit par un manque à gagner important pour les finances de l’État. En effet, les recettes fiscales liées au tabac s’effritent à une vitesse alarmante, mettant Bercy dans une situation délicate. Plongeons dans les chiffres qui font grincer des dents les responsables des finances publiques.
Une baisse des recettes fiscales inattendue
L’année 2024 s’annonce comme un tournant dans l’économie du tabac en France. Le ministère de l’Économie vient de révéler une information qui ne manquera pas de faire réagir : les taxes sur les cigarettes rapporteront 400 millions d’euros de moins que prévu cette année. Un écart significatif entre les prévisions initiales et la réalité du terrain.
En effet, le budget 2024 tablait initialement sur des recettes de 13,6 milliards d’euros provenant des taxes sur le tabac. Or, les dernières estimations de Bercy indiquent que ce montant ne devrait finalement atteindre que 13,2 milliards d’euros. Cette révision à la baisse s’explique par une chute drastique des ventes de cigarettes dans l’Hexagone.
Les chiffres du premier trimestre 2024 sont particulièrement révélateurs de cette tendance. Les buralistes ont vendu 650 millions de paquets de cigarettes, soit une baisse de 100 millions d’unités par rapport à la même période l’année précédente. Cette diminution de la consommation se confirme mois après mois, avec une baisse de 23,33% des ventes de cigarettes enregistrée en juin 2024 par rapport à l’année précédente.
Les raisons de cette chute
Depuis janvier 2024, certains paquets de cigarettes ont vu leur prix augmenter de 1,50 euro. Cette stratégie, visant à décourager la consommation par le levier économique, semble porter ses fruits en termes de santé publique. Cependant, elle ne parvient pas à compenser la baisse des volumes vendus, créant ainsi un manque à gagner pour l’État.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation. Tout d’abord, la hausse des prix incite certains fumeurs à réduire leur consommation ou à arrêter complètement, ce qui est l’objectif premier des politiques de santé publique. Néanmoins, d’autres phénomènes
❌🚬Faut-il interdire le tabac en France ?
— Estelle Midi (@EstelleMidi) April 17, 2024
🗣️@perikolegasse : "Génial ! Interdire la cigarette, ça veut dire qu'il y aura un trafic ! C'est la mort du pétard ! Les trafiquants se concentreront sur le tabac, l'impact sera moins tragique socialement !"#EstelleMidi pic.twitter.com/5G8Mascicl
L’achat de tabac à l’étranger et la contrebande pourraient bien expliquer une partie de cette diminution des ventes officielles. En effet, face à l’augmentation constante des prix en France, certains consommateurs se tournent vers des alternatives moins coûteuses, c’est notamment le cas dans les régions frontalières.Par ailleurs, le ministère de l’Économie pointe du doigt un « reflux plus rapide de l’inflation » qui a diminué le rendement de la mesure de déplafonnement des droits d’accise. Cette mesure, qui permettait d’indexer les taxes sur l’inflation au-delà du plafond de 1,75% par an, n’a pas produit les effets escomptés en raison d’une inflation moins forte que prévue.