La France conserve sa couronne de championne d’Europe de la pression fiscale en 2024

Une étude explosive de l'institut Molinari vient de révéler que les Français restent les plus taxés d'Europe. Découvrez les chiffres chocs qui montrent comment cette pression fiscale record affecte le pouvoir d'achat des ménages et pourquoi le bien-être des Français ne semble pas en bénéficier.

France championne pression fiscale
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Résumé :

  • La pression fiscale moyenne en France atteint le niveau record de 54%
  • Les Français viennent tout juste de passer leur « jour de libération fiscale »
  • Pour offrir 100€ de pouvoir d’achat réel, une entreprise française doit débourser 218€
  • Malgré cette forte fiscalité, la France se classe seulement 11ème en Europe en termes de revenu réel disponible
  • Le niveau de bien-être ressenti par les Français ne reflète pas ce niveau élevé de prélèvements

Alors que le débat sur la fiscalité fait rage en France, avec notamment le programme du Nouveau front populaire qui envisage d’alourdir la charge fiscale des plus hauts revenus, une nouvelle étude de l’institut Molinari vient jeter un pavé dans la mare. Cette enquête, bien que critiquée pour son approche jugée polémique par certains, a le mérite de poser la question cruciale des prélèvements fiscaux et sociaux en Europe.

Au cœur de cette étude se trouve le concept de « jour de libération fiscale », une notion qui marque symboliquement le moment de l’année à partir duquel les citoyens peuvent enfin disposer librement de leurs revenus, après avoir payé l’ensemble de leurs impôts et charges sociales. Pour les Français, ce jour vient à peine d’être atteint, illustrant de manière frappante la pression fiscale qui pèse sur les ménages de l’Hexagone.

La France, championne incontestée de la pression fiscale

Les chiffres révélés par l’étude sont sans appel : avec une pression fiscale moyenne de 54%, la France conserve sa place peu enviable de championne d’Europe en la matière. Pour mettre ce chiffre en perspective, il faut comprendre que pour offrir 100 euros de pouvoir d’achat réel à un salarié français, une entreprise doit lui consacrer pas moins de 218 euros. Sur cette somme, 118 euros partent directement en impôts et cotisations diverses.

Impact de la fiscalité sur le pouvoir d’achat des français

Cette situation place la France loin devant ses voisins européens. Même si la Belgique (53,5%) et l’Autriche (52,9%) suivent de près, d’autres pays comme le Portugal (44,5%) ou les Pays-Bas (44,9%) affichent des taux nettement inférieurs. Cette comparaison soulève inévitablement des questions sur la compétitivité des entreprises françaises et le pouvoir d’achat des ménages.

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Anatomie de la charge fiscale d’un salarié français moyen

Pour mieux comprendre l’impact de cette pression fiscale, penchons-nous sur le cas d’un salarié français moyen. Selon l’étude, il coûte en moyenne 59.458 euros par an à son employeur. Sur cette somme, la répartition des prélèvements est la suivante :

  • 17.918 euros sont consacrés aux cotisations patronales
  • 9.864 euros partent en cotisations salariales
  • 2.451 euros sont prélevés au titre de l’impôt sur le revenu
  • Environ 1.900 euros sont absorbés par la TVA sur la consommation

Au final, il ne reste que 27.326 euros réellement disponibles pour le salarié, soit moins de la moitié du coût total pour l’employeur.

Cette situation contraste fortement avec celle d’autres pays européens. Au Luxembourg, par exemple, un salarié coûte en moyenne 80.928 euros par an à son employeur, mais bénéficie du plus haut revenu réellement disponible en Europe, avec 44.591 euros. Plus surprenant encore, la Suède parvient à offrir de meilleurs revenus réels à ses salariés que la France, et ce malgré des coûts initiaux inférieurs pour les employeurs.

Les conséquences paradoxales d’une forte pression fiscale

On pourrait penser que cette lourde pression fiscale se traduit par un système de protection sociale plus développé et des services publics de meilleure qualité. Pourtant, l’étude de l’institut Molinari remet en question cette hypothèse.

Tout d’abord, en termes de revenu réel disponible, la France se classe seulement au 11ème rang européen, un recul notable par rapport à sa 9ème place en termes de coût employeur. Ce décalage illustre l’impact significatif des prélèvements sur le pouvoir d’achat des ménages français.

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Ensuite, l’efficacité des dépenses publiques est mise en doute. Dans le domaine de l’éducation, par exemple, la France se classe au 18ème rang sur 27 pays européens en termes d’efficacité des dépenses, selon les classements PISA. Concernant les retraites, le taux de prélèvement (28%) est parmi les plus élevés d’Europe, pour un taux de remplacement (72%) qui reste dans la moyenne.

L’Institut économique Molinari : un think tank controversé

L’Institut économique Molinari (IEM), fondé en 2003 par Cécile Philippe, se présente comme un think tank indépendant promouvant des idées libérales. Cependant, une analyse plus approfondie révèle des liens étroits avec le réseau Atlas, une organisation internationale de think tanks libertariens, ainsi que des connections potentiellement problématiques avec certains secteurs industriels.

L’IEM est connu pour son indice du « jour de libération fiscale », largement repris dans les médias et cité par des personnalités politiques. Cet indicateur, bien que contesté pour sa méthodologie, influence le débat public sur la fiscalité. Le think tank défend des positions classiques de la droite économique : baisse des impôts, assouplissement du salaire minimum, et privatisation des services publics.

Toutefois, l’institut a fait l’objet de critiques concernant ses liens avec l’industrie du tabac et le secteur pétrolier. Des publications répétées contre les réglementations sur le tabac, ainsi que des financements révélés d’ExxonMobil via le réseau Atlas, soulèvent des questions sur son indépendance. L’évolution de son discours sur le changement climatique, passant du déni à une promotion active du nucléaire, interroge également sur l’influence de ses bailleurs de fonds.

Malgré sa revendication d’indépendance intellectuelle, le manque de transparence de l’IEM sur ses sources de financement et les potentiels conflits d’intérêts qui en découlent jette un doute sur l’objectivité de ses analyses et recommandations.

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