Résumé :
- Le Nouveau Front Populaire a annoncé son programme pour les législatives : un Smic à 1600€ et la retraite à 60 ans
- Bruno Le Maire crie à la catastrophe et s’oppose frontalement au projet
- Deux visions s’opposent : Pouvoir d’achat contre Compétitivité : deux visions s’affrontent
- Les élections législatives s’approchent et auront lieu les 30 juin et 7 juillet
À un mois des élections législatives, le Nouveau Front Populaire a dévoilé le programme qu’il souhaite mettre en place en cas d’élection . Avec des mesures fortes comme le Smic à 1600€ ou la retraite à 60 ans, la gauche entend soutenir le pouvoir d’achat des Français, quitte à bousculer les sacro-saints principes de la rigueur budgétaire.
De quoi donner des sueurs froides à Bruno Le Maire. Le ministre de l’Économie est monté au créneau pour dénoncer un projet jugé « irréaliste » et « dangereux », agitant le spectre d’un « chômage de masse ». La bataille s’annonce féroce entre deux conceptions radicalement opposées de l’économie. Et ce sont les Français qui devront trancher dans les urnes les 30 juin et 7 juillet, pour un scrutin qui pourrait bien bouleverser la donne politique pour les années à venir.
La position de Bruno Le Maire : « Un programme dangereux pour l’emploi »
Invité sur France Inter ce dimanche, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire n’a pas mâché ses mots pour dénoncer le programme économique du Nouveau Front Populaire. Selon lui, les mesures proposées par l’alliance de gauche mèneraient la France « tout droit vers un chômage de masse comme on n’en a pas connu depuis quarante ans ».
Sa cible principale : le projet d’un Smic à 1600€ nets par mois, contre 1398,70€ aujourd’hui. « Ce serait une catastrophe », a martelé le ministre. « Les patrons de TPE ou de PME n’auront pas les moyens et licencieront. Ce sont eux qui payent les salaires ».
Face à ce qu’il considère comme une impasse, Bruno Le Maire défend une tout autre philosophie pour doper les rémunérations : « Il faut faire sauter le plafond des allègements de charges patronales, c’est comme ça qu’on recréera de la dynamique salariale ». Une proposition diamétralement opposée à la taxation des entreprises et des hauts revenus prônée par la gauche.
Augmenter brutalement le Smic serait une catastrophe économique qui déstabiliserait nos PME et nos artisans, provoquerait des licenciements et donc un chômage de masse comme on n’en a pas connu depuis 40 ans.
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) June 16, 2024
500 000 emplois seraient détruits. pic.twitter.com/fNeltyhuNE
Plus globalement, le grand argentier du gouvernement fustige « l’assurance du déclassement » que représente selon lui le projet du Front Populaire. Un « délire total » qui conduirait la France à la ruine, au même titre que le programme du Rassemblement National. Des mises en garde qui laissent augurer d’une campagne violemment clivante.
La proposition du Nouveau Front Populaire : « Faire payer les riches »
Mais les leaders de la gauche assument pleinement la radicalité de leur projet, et comptent bien en faire un marqueur fort dans la campagne des législatives. Outre le fameux Smic à 1600€, on retrouve également dans leur programme :
- La retraite à 60 ans pour tous
- Une augmentation de 10% de la rémunération des fonctionnaires
- Le blocage des prix de l’énergie et de l’alimentation
Un cocktail de mesures qui coûterait, selon les calculs de Renaissance, pas moins de 287 milliards d’euros. Soit « l’équivalent du PIB d’un pays comme le Portugal », s’alarme le parti présidentiel.
Pour financer ce choc de pouvoir d’achat, le Front Populaire compte « prendre l’argent là où il se trouve », à savoir « dans la poche de ceux qui ont toujours profité de toutes les crises », selon les mots d’Olivier Faure. Cela se traduirait par :
- Le rétablissement de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF)
- La résurrection de l’Exit Tax sur l’expatriation des plus fortunés
- Une nouvelle taxation sur les « superprofits » des grandes entreprises
En résumé, un vaste programme de redistribution des richesses, aux antipodes de la politique de l’offre et de la « valeur travail » promue par Emmanuel Macron depuis 2017. Un modèle que la gauche juge largement responsable de la flambée des inégalités et de la crise du pouvoir d’achat qui mine les classes populaires et moyennes.